Les lichens : plus complexes qu’on ne le pensait
Un lichen typique: si petit, mais si complexe! Photo: www.scienceminusdetails.com
Les lichens sont des organismes composites souvent trouvés sur les rochers et les arbres. Certaines espèces sont communément trouvées dans les jardins, en particulier sur des arbres bien établis, et le conseil a toujours été de les ignorer: elles sont inoffensives pour les plantes et ajoutent un peu d’intérêt à l’aménagement. Aussi, à un degré quand même assez limité, les lichens aident à fertiliser les plantes sur lesquelles ils s’installent.
Les lichens ne sont pas des plantes ni des mousses, mais des «?organismes composites?». On a longtemps pensé qu’ils étaient de simples combinaisons d’une algue et d’un champignon. En unissant leurs forces en symbiose, chaque organisme aidant l’autre, le nouvel organisme composite développe des propriétés différentes de celles des organismes qui le composent.
La plupart des algues, par exemple, ne peuvent pas vivre en dehors d’un environnement aquatique, mais, protégées à l’intérieur des cellules d’un champignon, elles peuvent alors effectuer leur photosynthèse sur un tronc d’arbre, une branche, un poteau ou un rocher. Et les glucides qu’elles produisent nourrissent le champignon. De plus, une partie de l’azote qu’elles capturent dans l’air s’égoutte jusqu’au sol, nourrissant les racines de la plante-hôte. Tout le monde y trouve son compte!
Cette relation symbiotique entre une algue et un champignon est connue depuis les années 1800, mais il s’avère que c’est plus compliqué qu’on ne le pensait. Des études plus approfondies ont révélé que les lichens ont presque toujours un troisième partenaire, et parfois un quatrième ou même un cinquième!
Deux champignons sont généralement impliqués : un champignon ascomycète et une levure basidiomycète. Et dans certains cas, un deuxième basidiomycète aussi participe au partenariat. Et dans d’autres cas, on a découvert que le lichen ne comprenait pas qu’une seule espèce d’algue, mais deux espèces d’algues… et parfois trois. Avec près de 17?000 espèces de lichens identifiées dans le monde (et probablement beaucoup d’autres qui n’ont pas encore été identifiées), les possibilités semblent presque infinies!
Dans le fond, la symbiose s’apparente un peu à la cuisine : il faut exactement les bons ingrédients pour obtenir le résultat voulu!
Lectures complémentaires :
Not One, Not Two, But Three Fungi Present in Lichen
Lichen
Symbiosis in Lichens
Y a-t-il une manière de favoriser leur installation sur un rocher ou un tronc d’arbre, comme il est possible de le faire avec les mousses?
Je pense que s’il devait venir il serait déjà là,… Chez moi, il est présent uniquement sur l’érable et l’albizia… il a nettement ses préférences d’écorce…
(j’ai essayé le truc de mixer la mousse, ça n’a pas marché… En fait, la mousse était déjà là où elle aime être…)
J’ai réussi avec une « recette » simplifiée: je prélève un morceau de mousse d’une talle déjà bien développée et l’installe ailleurs. Un lieu partiellement ombragé et souvent humide semble favorable. Pas de yogourt ni de mixeur. Il s’agit de reconnaitre un lieu où la mousse aimera refaire sa vie, en effet 🙂
J’ai fait un cerf sur ma façade avec des morceaux de mousse et une colle à base de bière, farine, sucre…
Le problème vient du toit , trop en avant, qui protège la façade, ce qui m’oblige à arroser de temps en temps, malgré un climat frais ( montagne).
Par contre le résultat est beau, les gens prennent régulièrement des photos ;-))
Je ne pensais pas que c’était possible avec des lichens.
Article très intéressant.
Les lichens ont la réputation d’être difficiles à installer. Et certains sont même difficiles à prélever. Si vous avez un lichen facile à détacher, essayez tout simplement de la coller en place: parfois, il continue de vivre. Sinon, au printemps, réduire quelques lichens en miettes et mélangez-les à du yoghourt pour les peindre sur une roche, tronc ou branche. Parfois un brumiseur peut-être utile pour maintenir l’humidité le temps que la croissance commence.
Vive la symbiose… Merci pour cette réflexion.