Comment ralentir la croissance des arbres d’intérieur
Quand votre arbre d’intérieur arrive au plafond, il est plus que temps d’essayer de restreindre son développement. Photo: apartmenttherapy.com
Les arbres d’intérieur, ces grandes plantes vertes qui répliquent, dans nos demeures, l’effet d’un arbre dans le jardin extérieur, sont réellement extraordinaires. Ils vous donnent le sentiment d’être en pleine nature même lorsque vous êtes assis dans votre propre salon. Ils fournissent de l’ombre, facilitant ainsi la lecture, ils aident à purifier l’air et rien ne les bat pour rehausser votre décor.
Mais ils ont tendance à grossir démesurément avec le temps. C’est dans la nature de ces arbres — ficus, schefflera, arbre à monnaie (Pachira aquatica), dracéna fragrant, etc. — de tout simplement continuer à croître toute leur vie durant. Dans la nature, certains peuvent atteindre 15 m ou plus, ce qui n’est tout simplement pas possible à l’intérieur. Alors, que faire quand votre arbre arrive près du plafond?
Un peu de négligence bénigne

Une solution bien efficace et qui ne nécessite aucun effort spécial de votre part est simplement de cesser de le rempoter. Autrement dit, plutôt que de l’empoter dans un pot plus gros tous les deux ou trois ans, comme on vous avait sans doute recommandé de le faire, commencez à le laisser dans le même pot, année après année. Avec leurs racines sévèrement restreintes, la plupart de ces arbres réagiront en se développant plus lentement, voire presque pas du tout, se contentant de remplacer simplement leurs feuilles les plus anciennes par des feuilles fraîches.

Restreindre la croissance des arbres en minimisant la taille de leur pot n’est pas une idée nouvelle, d’ailleurs. On pratique cette technique depuis plus de 2000 ans dans la production de bonsaïs, ces minuscules répliques d’arbres de grande taille. Les contraindre à vivre dans des pots minuscules les force à rester de petite dimension. Dans le cas des arbres d’appartement, la seule différence importante avec un bonsaï est que vous commencez à appliquer la restriction plus tard dans leur vie, quand ils ont atteint les dimensions souhaitées pour un petit arbre.
Il faut rajouter que, selon les espèces, une certaine taille sélective peut également être nécessaire, supprimant les branches les plus hautes et les plus longues pour stimuler une croissance plus courte et plus dense, mais dès que votre arbre sera dans le même pot depuis trois ans environ, vous constaterez que ce type de croissance commencera à ralentir sérieusement. Autrement dit, quand les racines sont comprimées, les branches poussent beaucoup moins vite.
Une économie de temps, d’effort et d’argent!

Cesser de rempoter ces grosses plantes vous enlève aussi une épine du pied, car rempoter un arbre d’intérieur de grande taille est toute une tâche! Un gros arbre est lourd et difficile à manipuler. Enlever le vieux pot sans une deuxième paire de mains pour vous aider nécessite en soi tout un effort physique! Si vous conservez la plante dans le même pot, année après année, vous évitez tout ce brouhaha.
De plus, vous économiserez le prix du terreau frais et le coût d’un nouveau pot de plus grande taille. Certes, le terreau ne coûte pas si cher, mais les pots — et notamment les très gros pots convenant à un arbre d’intérieur — peuvent coûter un bras.
Faut-il craindre l’accumulation de sels minéraux?

Une des raisons pour rempoter les plantes d’intérieur régulièrement a toujours été de réduire l’accumulation de sels minéraux dans le sol, ces dépôts dus à l’utilisation d’eau calcaire et d’engrais contenant de fortes concentrations de substances dissoutes telles que le carbonate de calcium, le sodium et le fer. Ces minéraux sont souvent visibles sur l’intérieur du rebord du pot, y formant une sorte de croûte blanche ou jaunâtre. La présence de cette croûte est signe que le terreau devient lentement toxique pour la plante qui y pousse.
En rempotant dans un pot plus grand et en remplaçant ainsi une partie de l’ancien terreau par du terreau frais et non contaminé, vous pouvez contribuer à atténuer ce problème.
Alors, que se passe-t-il quand vous cessez de rempoter votre arbre dans des pots de plus en plus gros? Les sels minéraux ne vont-ils pas s’accumuler jusqu’à ce qu’ils tuent l’arbre?
Pas si vous appliquez l’une ou l’autre des deux techniques suivantes (ou les deux): le lessivage et le surfaçage.
Le lessivage d’une plante en pot consiste à verser de l’eau fraîche sur son terreau jusqu’à ce que le surplus s’écoule par les trous du drainage au fond du pot. Et vous continuez ainsi jusqu’à ce que vous ayez appliqué l’équivalent en eau de deux à trois fois le volume du pot. Cela dissoudra et emportera une grande partie des minéraux. Ensuite, vous jetez simplement l’eau lessivée (si possible dans le compost, car les microbes responsables de la décomposition aiment bien cette eau riche en minéraux!).

Par contre, lessiver un arbre à l’intérieur est très compliqué. Ce n’est pas comme si vous pouviez le placer dans l’évier de la cuisine pour le lessiver comme vous le feriez pour une plante de moindre taille. Alors, je lessive mes arbres d’intérieur en les plaçant à l’extérieur pour l’été, sans soucoupe. Ainsi, dame Nature effectue le lessivage bénévolement grâce à ses averses, assez nombreuses dans ma région. Comme il n’y a pas de soucoupe pour le retenir, le surplus d’eau se draine du pot par les trous de drainage, fertilisant les plantes environnantes.
Dans un climat plus sec, il suffira d’arroser plus que nécessaire à l’occasion quand la plante est en plein air et le surplus d’eau s’écoulera du pot, emportant les minéraux en excès.

Pour surfacer, il suffit de gratter la couche supérieure du terreau pour en enlever environ 3 cm et de déposer ce terreau dans le tas de compost. Cela fonctionne parce que les sels minéraux ont tendance à migrer vers le haut et à s’accumuler principalement dans la partie supérieure du terreau. En supprimant la couche supérieure, vous réduirez considérablement l’accumulation de sels… et il ne vous restera alors qu’à remplacer le terreau enlevé par une quantité égale de terreau frais (environ 3 cm).
Pendant combien d’années peut-on retarder le rempotage?
Mais combien de temps pouvez-vous laisser un arbre dans un gros pot sans le rempoter?

Je ne connais pas la limite supérieure, mais j’ai des ficus et des dracénas assez imposants qui n’ont pas été rempotés depuis 20 ans et qui se débrouillent encore très bien grâce aux lessivages en plein air en été et aux surfaçages annuels (habituellement pratiqués à la fin de l’hiver). Si vous trouvez cela surprenant, rappelez-vous que, dans la nature, certains arbres parviennent à s’introduire dans une fissure minuscule dans un rocher et à y prospérer pendant des décennies, sinon des siècles. Quelle est la différence?
Je pense donc qu’il n’y a probablement pas de limite supérieure réelle. Vous pouvez simplement continuer à ne pas rempoter vos arbres d’intérieur tant que vous voudrez limiter leur croissance.
Ralentir la croissance des arbres d’intérieur tout simplement en ne les rempotant pas? Voilà un truc bien négligent, digne d’un vrai jardinier paresseux!
Bonjour, merci pour cet article. Dans j’ai un Dracéna que je acheté il y a trois ans, je l’ai changé de pot juste après l’achat mais depuis ne l’ai pas rempoter mais il continue de grandir au point que ses feuilles commence a toucher mon plafond. Avez vous d’autres méthode pour ralentir sa croissance ? Peut on le tailler ?
https://jardinierparesseux.com/2015/02/18/le-marcottage-aerien-de-la-haute-voltige/
Bonjour, alors moi j’ai un pachira, mais pour le coup il ne grandit pas et commence à perdre ses feuilles 🙁 .
Il est situé a coté de la porte fenetre ouvrant sur la terrasse, est ce lié donc au “courant d’air”?
Quel arbre d’intérrieur en pot ne craint pas les courant d’air? car j’ai 4 m de hauteur sous plafond et je cherchais un arbre qui puisse justement pousser sur la hauteur -je pensais y arriver avec le pachira mais apparement non 🙁
Peut-être une plante déjà de bonne taille qui pourrait alors agrandir davantage: dracéna, ficus, etc.