Mauvaise herbe ou plante adventice?
Si vous aimez une mauvaise herbe, elle n’est plus une mauvaise herbe! Ill.: www.delachauxetniestle.com
Il y a un courant de bienséance écologique qui essaie d’éradiquer le terme «mauvaise herbe». Après tout, disent ces personnes affables, il n’est pas gentil de dire du mal d’un être vivant et «mauvaise herbe» est un terme bien négatif. De plus, cette plante spontanée n’est pas nécessairement mauvaise dans toutes les situations. Un pissenlit, par exemple, est rarement aimé dans la pelouse, mais très apprécié quand on le sème comme légume à feuillage comestible ou comme plante médicinale. Et qu’est-ce qu’une mauvaise herbe, disent-ils, sinon une plante dont on n’a pas encore découvert les vertus?
(En fait, je connais bien les vertus du pissenlit, mais ne tiens pas à le voir dominer mon potager!)
Il est donc devenu plus politiquement correct d’appeler ces plantes non pas «mauvaises herbes», mais «plantes adventices».
Quelle absurdité!
Des générations de jardiniers ont utilisé le terme «mauvaise herbe» et l’utilisent encore. D’ailleurs, que faire avec les termes «malherbolologie» et «malherbologue» si on élimine le terme mauvaise herbe?! Faut-il créer de nouveaux termes là aussi?!
Tout le monde comprend le sens du mot mauvaise herbe, même si certaines personnes ne daignent plus l’utiliser. Et d’accord, si une plante est indésirable dans une situation X et considérée comme un légume ou une plante médicinale dans une situation Y, elle peut bien être à la fois mauvaise et utile, selon la circonstance. Où est le problème?
Pourquoi «plante adventice» ne convient pas
Quant à «plante adventice», le terme préconisé par les âmes sensibles de l’horticulture pour remplacer mauvaise herbe, il me semble qu’elle ne décrit pas ce que je désigne comme une mauvaise herbe.
Une plante adventice, d’après la définition du dictionnaire, est une plante qui pousse dans un endroit sans y avoir été intentionnellement installée. D’accord, mais ce n’est pas parce qu’une plante arrive chez vous à l’improviste qu’elle n’est pas désirable.
Chez moi, il y a quantité de plantes qui se sont installées sans que je les plante et qui sont donc adventices, mais que j’aime et que j’apprécie. Les myosotis, les molènes, les asters, etc. Elles ne sont pas des mauvaises herbes, puisque je les veux. Mais elles sont adventices puisque je ne les ai pas plantées.
Et le contraire est aussi vrai: il y a plusieurs végétaux que j’ai plantés, mais qui se sont avérés incompatibles avec ma façon de jardinier, généralement parce qu’ils sont trop envahissants: pétasite du Japon, euphorbe petit-cyprès, etc. Ce ne sont pas des plantes adventices, puisque je les ai plantées, mais elles sont, à mes yeux, des plantes indésirables, donc des mauvaises herbes.
Et il y a un deuxième problème avec le terme plante adventice. Glissez ce terme dans une conversation et vous verrez bien que presque personne ne vous comprendra. Il me semble que la communication est l’art de se faire comprendre. Si 95% de la population ne comprend pas le sens d’un terme, quel est le but de l’utiliser?
Plante indésirable: peut-être le terme du compromis
Si vous n’êtes pas capable d’employer le terme mauvaise herbe de peur d’offusquer un pissenlit, peut-être que le terme «plante indésirable» conviendrait davantage?
Il me semble que ce terme exprime bien l’idée d’une plante qu’on ne veut pas. Je l’utilise librement dans mes écrits comme synonyme de mauvaise herbe. Mais quand j’écris, mauvaise herbe demeure le terme de base.
Quand vous lisez mes écrits, donc, sachez que je n’ai pas peur d’insulter les plantes que je ne veux pas (et que la plupart des jardiniers ne veulent pas non plus) en les appelant mauvaises herbes. Parfois, dans la vie, il faut oublier la rectitude politique et appeler les choses par leur nom.
N.D.L.R. Texte adapté d’un billet originalement publié le 19 janvier 2016
La photo avec des petites fleurs blanche me fait penser à ce nous appelions des quatre-temps dont nous mangions les fruits), est-ce le cas?
Ce sont plutôt des trilles blancs (Trillium grandiflorum).
Pour réduire «juste un peu» le nombre effarant des asthers sauvages et des verges d’or (j’aime vraiment beaucoup les deux, même si ça ne fait pas l’unanimité!), quand et comment faut-il procéder? À l’automne, au printemps? Couper ou arracher? J’aimerais seulement les exclure de certains endroits. Merci pour le précieux conseil.
En théorie, on peut les éliminer en toute saison, mais mieux vaut
les arracher. Les asters sont faciles à arracher; les verges d’or moins, mais on peut quand même réussir.
Merci beaucoup, Monsieur Hodgson! Bonne fin de journée.
Elle n’est pas de moi, mais j’aime bien. “Il n’y a pas de mauvaises herbes, justes qu’elles ne poussent pas au bon endroit. Comme le chou gras dans nos potager. Moi je l’aime et je la cuisine. Delicieuse. De meme que le pourpier.
?
Pour me réconcilier avec elles, j’ai acheté le “Guide des Fleurs Sauvages” (le terme “sauvage” serait-il plus approprié ?). Ainsi je peux faire connaissance avec ces nouvelles venues… dont la joliment nommée Ombilic-Nombril de Vénus 🙂
Une fleur sauvage est adventice, certes, mais nuisible et donc mauvaise ou indésirable? Certainement pas toujours.
une plante est une indication de son environnement..soit qu’une terre se rapproche à devenir un début de forêt..soit qu’un sol est compacté..un sol riche en humus ect….ect.. Y’a pas de mauvaise plante simplement une méconnaissance… Si nous désirons une terre fertile soit on désherbe la terre soit on va ailleurs où les plante bio indicatrices (tel que luzerne – trèfles – légumineuse en somme et bien d’autre nous montreront une terre prête à l’emplois…Déplaçons nous ou combattons mais ce qui compte réellement est le message de chaque plante…si l’on voit de la folle avoine par exemple certain pense avec raison qu’il faut semer de l’avoine rude en inter-culture pour assainir et étouffer la folle avoine.. il semblerait en somme que chaque mauvaise herbe est en sa famille une plante nourricière.. les famille des carotte sauvage par exemple… je conclus qu’une plante a sa famille nourricière une plante compagne pour l’aider à survivre et une plante adverse.. à nous de combiner tout ceci sans amateurisme bien entendu avec des professionnels s’il vous plait.
Pour ma part, je préfère utiliser le terme “Plantes spontanées”, car elles apparaissent au travers mon potager sans que je les aie semées. Elles ne sont jamais négatives. Elles contribuent à l’écologie du jardin, certaines sont comestibles, d’autres ont des vertus médicinales de proximité (exemple: feuilles de plantains sur une piqure de guêpe), d’autres alimentent la vie biologique du sol, etc. Bref, elles sont mes amies et j’aime à les découvrir.
Quels sont les impacts économiques et écologiques des plantes adventices?
En général, les “mauvaises herbes” n’ont pas d’impact significatif économique et elles ont l’impact écologique nettement bon car elles font partie de la biodiversité. Les plantes qui causent réélement les problèmes sur ces deux volets, ce sont des espèces exotiques envahissants. Elles menacent la biodiversité (phragmite exotique), elles peuvent avoir l’effet néfaste sur la santé humaine (herbe à poux), et il est difficile de s’en débarasser (renouée de Japon). Québec a identifié 18 de tels espèces qui sont les plus préoccupants.