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Confessions d’un accumulateur de pots compulsif

Les tablettes dans mon coin de rempotage ont plus de 60 cm de profondeur et sont entièrement remplies de pots. Photo: jardinierparesseux.com

Oui, je suis un accumulateur de pots. Comme on voit dans les émissions de télévision américaines au sujet des «hoarders», ces gens qui entassent des milliers d’objets disparates dans leur résidence, j’ai des tas de pots — littéralement des milliers! — dans mon sous-sol, plus que je ne pourrai jamais espérer utiliser, mais je continue à en ramasser davantage.

Officiellement, on appelle cette manie de collectionner Ă  outrance la syllogomanie ou encore, la thĂ©saurisation pathologique. J’ai aussi vu «trouble d’accumulation compulsive»C’est une difficultĂ© persistante Ă  se dĂ©faire de biens matĂ©riels. Eh bien, j’arrive sans difficultĂ© Ă  donner mes vieux vĂªtements usĂ©s, mais pas mes pots.

Les pots en terre cuite sont moins courants qu’autrefois, mais je les accumule quand mĂªme. Photo: www.logees.com, www.youtube.com

Diagnostiqué

Comme beaucoup d’accumulateurs d’objets, je ne savais pas que j’avais un problème. Je ne faisais que mettre des pots de côté pour une utilisation future, après tout. Puis, un jour, je montrais mon coin de rempotage à une amie passionnée de plantes et elle a regardé la scène avec horreur. «Tu sais que tu peux apporter des pots usagés à la jardinerie et qu’on les réutilisera ou les recyclera, n’est-ce pas?» a-t-elle murmuré. Je me suis immédiatement défendu, expliquant que j’avais vraiment besoin de tous ces pots pour de futures plantations. Mais il y avait quelque chose de faux dans ma protestation!

Je me dis que je ne suis pas vraiment un accumulateur de pots compulsif, car il m’arrive de donner des pots. Parfois. D’accord, plutôt rarement. Seulement aux gens aussi passionnés de plantes que moi et qui vont vraiment les utiliser. Ou à mes enfants pour les encourager à devenir aussi passionnés de plantes que moi. La plupart du temps, cependant, il y a beaucoup, beaucoup plus de pots qui rentrent que de pots qui partent.

Bien sĂ»r, je ne fais pas qu’accumuler. Quand j’empote des plantes, j’emploie bien ces pots prĂ©utilisĂ©s… mais malgrĂ© la quantitĂ© Ă©norme de pots qui s’entassent chez moi, j’ai souvent du mal Ă  trouver exactement la taille de pot que je veux. Avec des milliers de pots tout près de ma table d’empotage, comment est-ce mĂªme possible? Pourtant, cela arrive.

Ce sont les plus gros pots qui manquent, car je rempote les petites plantes dans des pots de plus en plus grands Ă  mesure de leur croissance. Ainsi, j’arrive Ă  un point oĂ¹ tous les gros pots sont pris. C’est une des rares occasions oĂ¹ j’achète des pots sans qu’il y ait une plante dedans. Je n’achète jamais des petits pots ni mĂªme des pots de taille moyenne, toutefois: ça, j’en ai plein!

Un classement chaotique

Je classe les pots en fonction de leur taille, en les empilant pour gagner de l’espace (pour faire place Ă  plus de pots Ă  venir, Ă©videmment). 

On se rend vite compte qu’il y a des quantitĂ©s de formes et de tailles de pot. Les empiler adĂ©quatement demande une certaine attention! Photo: www.telegraph.co.uk

C’est Ă  ce moment que vous rĂ©alisez qu’il existe un nombre extraordinaire de formes et de tailles de pots sur le marchĂ© et qu’ils ne s’empilent pas de façon logique. Tel pot est plus haut, plus mince, plus Ă©troit Ă  la base qu’un autre de taille apparemment similaire et alors ils ne s’emboĂ®tent pas correctement. Ainsi, les stocker adĂ©quatement devient un cauchemar. Il me semble que les fabricants de pots devraient s’entendre pour choisir une gamme limitĂ©e de tailles de pots et s’en tenir Ă  celles-lĂ . Mais, Ă©videmment, ils ne se parlent mĂªme pas, la gamme de tailles de pots ne cessant de croĂ®tre. Et j’essaie toujours dĂ©sespĂ©rĂ©ment de les empiler dans un ordre raisonnable.

Accumulateur de magazines aussi

Une partie de ma collection de magazines de jardinage. Photo: jardinierparesseux.com

Mes habitudes de thĂ©saurisation s’étendent aussi aux magazines portant sur le jardinage. J’en ai pour 45 ans de revues et de publications de toutes sortes, des magazines professionnels aux feuilles de chou de diffĂ©rentes sociĂ©tĂ©s d’horticulture. Pour certains, j’ai toute la sĂ©rie, de la première publication Ă  la dernière. (Oui, malheureusement, beaucoup de magazines horticoles ne sont plus!) MĂªme si je me donne comme excuse pour cette bibliothèque de revues le fait que je pourrais devoir les consulter un jour, en fait je ne m’y rĂ©fère presque jamais.

La plupart sont des magazines auxquels je suis ou ai dĂ©jĂ  Ă©tĂ© abonnĂ©. D’autres, par contre, sont des cadeaux d’amis jardiniers qui n’avaient pas de place pour les leurs. Pourquoi j’accepte ces derniers, je ne le sais pas. Je doute d’avoir dĂ©jĂ  mĂªme ouvert un de ceux-lĂ , mais je les conserve quand mĂªme prĂ©cieusement.

Bien que je réalise maintenant que je suis un accumulateur pathologique, je n’arrive pas à me corriger. Je me dis que j’ai encore de la place pour entasser d’autres pots et revues. Après tout, un nouvel IKEA vient d’ouvrir près de chez moi avec une quantité industrielle d’étagères, outils indispensables pour les accumulateurs pathologiques!

Quand je mourrai, je vais laisser à mes enfants le soin d’organiser une grande foire de débarras pour faire disparaître mes pots et mes magazines, les offrant gratuitement à qui les veut… à moins que le gène de l’accumulation excessive des objets horticoles n’éclose chez eux aussi!

Étiquettes + Accumulation compulsive de pots


commentaire sur "Confessions d’un accumulateur de pots compulsif"

  1. Rachel dit :

    Ah j’ai rĂ©ussi Ă  me dĂ©barrasser d’une certaine quantitĂ© de petits pots parce que je sème beaucoup moins qu’avant. Je me suis aussi dĂ©barrassĂ©e de beaucoup de pots « inemboĂ®tables » pour garder les formats/matières que je prĂ©fère et qui s’emboĂ®tent (relativement) facilement. Je n’avais tout simplement plus de place. Je ne pouvais quand mĂªme pas commencer Ă  les empiler dehors! đŸ™‚
    Mais il est bien plus difficile de se dĂ©barrasser des pots et cache-pots « dĂ©coratifs » qui ne sont pas recyclables. J’en emploie beaucoup moins qu’avant mais j’ai encore la tentation d’en acquĂ©rir.
    Toujours question de place, j’ai conservĂ© seulement les livres que je consulte vraiment ou ceux auxquels je suis attachĂ©e.
    Je respire mieux depuis, mais il faut dire que durant les dernières annĂ©es, j’ai dĂ» « vider » deux maisons de syllogomanes de ma famille et je vous assure que c’est Ă©puisant et que ça donne des cauchemars!

  2. Rosie dit :

    Pensez Ă  confier votre collection de magazines Ă  une bibliothèque ou un centre de recherche, c’est une ressource prĂ©cieuse!

  3. Andrée dit :

    Ă€ partir du mĂªme problème: 1. j’ai commencĂ© par me dĂ©faire de tous les pots qui ne rĂ©pondaient pas Ă  un empilage «standard», selon la forme «dĂ©nominateur commun». DĂ©jĂ , la quantitĂ© a Ă©tĂ© rĂ©duite de moitiĂ©. 2. J’ai fixĂ© un nombre de pots Ă  conserver en me basant sur le nombre de printemps qu’il me reste Ă  jardiner… thĂ©oriquement. Ça aussi, ça minimise l’accumulation! 3. RĂ©pĂ©ter: ce que j’hĂ©site Ă  jeter, quelqu’un d’autre devra le faire après ma mort, en me maudissant;-) Bon courage Ă  vous, cher Jardinier, car il en faut tellement pour Ă©laguer… peu importe de quoi il s’agit!

  4. Sylvie Charest dit :

    Ha Ha! Très drĂ´le, il n’y a pas que vous…..mes enfants m’avertissent ; ils ne veulent pas faire du mĂ©nage dans mon accumulation de revues et de pots, un peu moins quand mĂªme! Bonne journĂ©e. ??

  5. Monique dit :

    Cher Larry, je crois qu’avec tout le beau travail de vulgarisation et d’enseignement que vous faites depuis des annĂ©es, Ă  vous voir Ă©crire un blog quotidiennement, et mĂªme rĂ©pondre personnellement Ă  nos questions, vous pouvez vous permettre quelques petits Ă©carts. Votre psychologue bien aimĂ©e!

  6. Christine h dit :

    Merci de nous faire partager vos petites manies. Je ne sais pas si c’Ă©tait voulu, mais c’est un article plutĂ´t amusant. Par contre, vous n’Ă©voquez pas l’avis de Madame … je suppose que votre libertĂ© finit lĂ  oĂ¹ la sienne commence (c’est Ă  dire Ă  l’entrĂ©e de la maison).
    Je vous souhaite un bon week-end parmi vos pots et vos revues et merci pour tous vos articles si bien écrits.

  7. Carole Richard dit :

    Cher Jardinier Paresseux,
    J’ai rĂ©ussi cette semaine Ă  peine Ă  me dĂ©faire de mes xxx pots: les jardiniers du jardin Van den Hende de l’UniversitĂ© Laval Ă©taient très heureux de les avoir!!!!!!!

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