Rénover ou construire… sans détruire votre jardin
Les travaux sur le terrain peuvent anéantir en quelque heures des années d’efforts d’aménagement du terrain. Photo: www.dustysdraincleaningandplumbing.com
J’entends régulièrement des histoires d’horreur sur les graves dommages causés à l’aménagement paysager lors des travaux de rénovation ou de construction. On pourrait penser que n’importe qui ayant le moindrement de bon sens verra que les plantes et les jardins aménagés par les propriétaires sont précieux et méritent un peu d’attention et, en effet, vous rencontrerez parfois un entrepreneur qui semble vraiment s’en soucier. La plupart du temps, cependant, leur attitude semble être «Nous avons un travail à faire! S’il faut écraser quelques plantes pour l’accomplir, tant pis!» Alors, des branches sont coupées ou arrachées, des jardins aplatis, des plantes déracinées: les dommages peuvent être affreux.
Et ce ne sont pas que les plantes: les matériaux inertes aussi sont souvent endommagés. Des pavés fissurés ou enfoncés, un poteau cassé, une lampe brisée, etc. Au moins, les entrepreneurs semblent mieux comprendre les dégâts matériels et sont plus disposés à s’occuper de les réparer. Ils ont toujours l’air surpris d’apprendre que le matériel végétal a une valeur quelconque!
Donc, si vous avez des rénovations à venir: canalisations à remplacer, fondation à isoler, pièce à ajouter, revêtement à poser, etc., préparez-vous à un massacre. Même des travaux qui, vous penseriez, ne causeront pas beaucoup de dégâts, comme des réparations à la toiture ou de la peinture, peuvent laisser le jardin en dessous en lambeaux.
Que faire?
Parfois, les réparations sont urgentes — par exemple, quand une canalisation d’égout éclate — et vous n’avez que le temps de signer le contrat et de laisser les hordes d’ouvriers envahir votre terrain, mais la plupart du temps, vous planifiez les rénovations et les constructions à l’avance. Cela vous laisse une marge de manœuvre… et alors, il y a en fait beaucoup de choses que vous pouvez faire pour prévenir les pires dégâts.
Un entrepreneur respectueux des végétaux
Oui, de tels entrepreneurs existent! Vous avez peut-être déjà vu chez des voisins un jardin que les ouvriers ont traité avec respect et où l’aménagement est sorti de la construction ou de la rénovation en assez bon état. Demandez-leur la référence!
Et si vous avez un problème avec les canalisations, sans doute l’une des réparations les plus dommageables pour le terrain, sachez que, de nos jours, il est souvent possible d’employer une technologie plus moderne et de les réparer sans faire de tranchée, ce qui réduit les dommages au paysage à pratiquement rien!
Hors saison
Les plantes en dormance souffrent moins que celles en croissance active. Donc, si vous pouvez vous débrouiller pour que vos réparations soient effectuées de la mi-automne au début du printemps, c’est peut-être une bonne idée. Eh bien, du moins dans les zones où les fortes chutes de neige ne risquent pas d’interférer! Là où les précieuses plantes seront cachées sous la neige, invisibles aux yeux de l’ouvrier, même le plus consciencieux, l’hiver n’est probablement pas une bonne saison pour les rénovations!
Entendez-vous à l’avance
Avant de signer un contrat, assurez-vous de bien préciser que votre paysage a de la valeur pour vous et que vous voulez vous assurer qu’il soit préservé autant que possible. Passez alors en revue le «plan d’attaque» avec l’entrepreneur et essayez de voir s’il existe un moyen de minimiser les dégâts. Par exemple, beaucoup d’entrepreneurs ont l’habitude de garer leur camion sur le terrain, sur le gazon et les plates-bandes, souvent au pied du plus bel arbre du terrain, mais il y aura beaucoup moins de dégâts s’il le stationne dans l’aire de stationnement ou dans la rue. Discutez avec l’entrepreneur aussi pour savoir si des échafaudages peuvent être installés au-dessus du jardin pour protéger les plantes. (Les échafaudages ne seront d’aucun secours en cas de travaux de terrassement, bien sûr, mais seulement pour les rénovations qui seront effectuées sur la structure supérieure de la maison.)
Une clôture bien visible
Une fois que vous aurez déterminé avec l’entrepreneur l’espace dont il a besoin pour manœuvrer, installez une clôture temporaire en guise de rappel, isolant la zone de travail désignée du jardin à protéger. Une clôture de sécurité orange vif est un excellent choix: les ouvriers ne pourront vraiment pas prétendre qu’ils ne l’ont pas vue!
Ne pas empiler de la terre n’importe où
Si possible, insistez pour que la terre prélevée lors des travaux soit temporairement placée sur une surface dure à proximité, comme une entrée d’auto, et certainement pas sur des plantes de jardin, sur la pelouse ou sur les racines des arbres. Le poids de la pile peut tasser le sol au point où il ne récupérera jamais et les dommages causés aux racines des arbres, en particulier, même s’ils ne sont pas immédiatement visibles, peuvent être considérables.
Des plantes à déplacer
S’il y aura des travaux de terrassement, il faut évidemment déplacer les végétaux que vous voulez préserver, mais même lors de travaux moins dévastateurs, il peut être sage d’envisager de déplacer des plantes fragiles ou précieuses qui se trouvent à l’intérieur de la zone de travail. Déterrez-les avec soin, gardant une bonne motte de racines, et placez-les à l’ombre. Vous n’avez pas nécessairement besoin de les mettre en pot; en général, il suffit de les tasser les unes contre les autres et de recouvrir les mottes de racines de terre et de paillis. Gardez-les bien arrosées jusqu’à ce que vous puissiez les replanter.
Une couche de protection
Un paillis de 20 cm d’épaisseur de paille, de copeaux de bois, de feuilles mortes ou de tout autre produit léger peut protéger une plate-bande en dormance ou une pelouse du passage répété des pieds des ouvriers. Si de la machinerie lourde doit aussi y passer, placez en plus des feuilles de contreplaqué sur le paillis. Même les plantes en pleine croissance toléreront d’être un peu aplaties par un tel recouvrement et récupéreront éventuellement. En fait, vous serez étonné de la résistance des plantes sous cette combinaison de paillis et de contreplaqué, même lorsque les machines les plus lourdes passent au-dessus de leur tête.
Par contre, méfiez-vous des revêtements qui risquent de réchauffer le sol, comme des bâches en plastique ou en vinyle, même si leur but n’est que d’attraper des éclats de peinture ou des morceaux de toiture et de clous qui tomberont. La température peut y monter sérieusement par une journée ensoleillée, assez pour faire cuire les plantes en dessous. Pour la même raison, ne laissez pas les ouvriers déposer des châssis de fenêtre à plat sur une pelouse, même pendant quelques heures. Si vous envisagez de couvrir temporairement les plantes, utilisez plutôt un matériau qui peut respirer, comme un vieux drap ou couverture ou une toile en tissu.
Vivaces versus arbustes
Si les plantes vivaces et les bulbes en pleine croissance peuvent se trouver un peu aplaties lorsqu’on les recouvre de paillis ou de paillis et contreplaqué pendant les travaux, sachez que ce n’est que temporaire: elles repartiront à partir du pied l’année suivante et rependront leur port normal. Avec les arbustes, cependant, la situation est différente. Les couvrir de contreplaqué risquerait de casser net une bonne partie de leurs branches.
Si de tels arbustes ne peuvent pas être déplacés, envisagez de les tailler sévèrement, mais sélectivement, avant les travaux. Ensuite, ils pourront repousser avec le temps. Ou recouvrez-les d’une caisse en bois solide ou même d’un seau en métal ou en plastique: cela suffira à les protéger du trafic piétonnier, mais pas, bien sûr, de la machinerie lourde.
Si des travaux de peinture ou des réparations à la toiture sont en cours, pensez simplement à appuyer des feuilles de contreplaqué contre le mur, au-dessus du parterre de fleurs. Cela peut suffire à le protéger de tout dommage grave.
Plier les branches
Vous pouvez parfois attacher de longues branches d’arbres et d’arbustes susceptibles de gêner les travaux en tirant leurs branches vers le haut pour les serrer ensemble avec une corde ou en les fixant à un tuteur. Habituellement, ces branches reprendront leur forme initiale lorsque vous les relâcherez. C’est certainement mieux que de les voir arrachées à n’importe quel angle lors de la construction.
Les vignes détachées de leur support ne peuvent tout simplement pas être remises à leur place: essayez et vous verrez! Rabattez-les sévèrement et elles repousseront bientôt, tout simplement.
Et puis, les arbres
Les arbres sont un cas très particulier, étant particulièrement difficiles à protéger. Comme nous l’avons mentionné, le simple fait de stationner un camion sur les racines d’un arbre peut comprimer le sol et écraser ses racines, entraînant souvent la mort lente de l’arbre entier des années plus tard. Placez des clôtures de sécurité autour d’eux peut aider, si possible jusqu’à à l’étendue maximale de leurs branches, car c’est dans cette zone qu’on retrouve la plupart des racines. En fait, leurs racines s’étendent encore bien plus loin que cela, mais ces racines extra-longues ne sont pas les plus vitales et peuvent être sacrifiées. Si l’entrepreneur vous dit qu’il doit s’approcher encore plus d’un arbre que vous souhaitez protéger, il serait sage d’appeler un arboriculteur pour voir si quelque chose peut être fait. Ou coupez-le et plantez-en un nouveau plus tard: il y a, après tout, une limite à ce que vous pouvez faire!
Le nettoyage
Quand l’équipe d’ouvriers sera partie, il y aura certainement du nettoyage à faire. Des végétaux à replanter, un peu d’élagage, du paillis supplémentaire à ramasser, quelques plantes à remplacer, etc., mais si vous planifiez bien, les résultats ne devraient pas être trop décourageants et votre jardin pourra alors récupérer assez rapidement.
Et quant à cette nouvelle grande tranchée remplie de terre fraîche… n’est-ce pas que ce pourrait être l’endroit idéal pour installer un nouveau jardin?
Quand je vois certains jardiniers amateurs à l’œuvre, je me dis qu’il n’y a pas besoin de faire venir des ouvriers du bâtiment pour détruire leur jardin. Quand on retourne la terre plusieurs fois par an, et qu’on sulfate la biodiversité à tout va, je ne pense pas que des travaux une fois tous les 15 ans soit la première cause d’un jardin mal en point.
Benjamin
Très vrai!
Merci pour ces conseils qui me serviront dans mes travaux à venir.
Nous devons effectuer des travaux qui touchent également notre jardin. Nous sommes donc à la recherche d’une manière pour protéger nos plantes. Une clôture de sécurité en orange me semble d’être une très bonne idée. Il nous faut juste trouver un centre commercial où nous pouvons l’acheter.
Habituellement, on en trouve facilement. Sinon, il y a l’Internet.