L’herbe à la puce : pas touche!
D’accord, mes lecteurs d’Europe et d’autres continents peuvent se détendre: l’herbe à la puce, aussi appelée herbe à puce, sumac grimpant ou sumac vénéneux (Toxicodendron radicans) n’existe pas chez eux. La plante est strictement nord-américaine. Mais elle est largement distribuée aux États-Unis et dans le sud du Canada. Les Nord-Américains — et les visiteurs en Amérique du Nord — doivent toujours être aux aguets. C’est de loin la cause principale des irritations allergiques dans les régions où elle pousse.
Toxique
L’herbe à la puce est toxique au toucher: ce n’est pas pour rien que son nom botanique est Toxicodendron! Elle produit une huile appelée toxicodendrol ou urushiol qui provoque des démangeaisons et des éruptions cutanées allergiques par contact direct ou indirect ou par l’inhalation de fumée. L’huile est présente sur toutes les parties de la plante: feuilles, tiges, racines et même fruits. Le «contact indirect» vient surtout en caressant votre chat ou votre chien qui a frôlé la plante dans ses pérégrinations. On peut aussi «attraper l’herbe à la puce» à partir d’un outil contaminé (la tondeuse et le coupe-herbe, notamment, sont souvent sources de réactions).
Tout le monde n’est pas également touché par cette plante. La plupart des gens subissent des réactions cutanées désagréables, mais peu durables et sans séquelles, mais certaines personnes finissent à l’hôpital et d’autres encore (on dit 15 % de la population) n’y réagissent pas du tout. Mais même les gens apparemment immuns peuvent développer une sensibilité à force de contacts répétés, car c’est une réaction allergique. Vous ne réagirez pas nécessairement au premier toucher, mais par la suite, chaque contact additionnel empirera vos souffrances.
La réaction (démangeaison, rougeur, cloques, etc.) peut survenir de 24 heures à 7 jours après le contact et dure normalement environ une semaine, mais jusqu’à un mois pour les gens très sensibles.
Reconnaître l’ennemie
Cette plante de la famille des Anacardiacées est très largement distribuée. L’herbe à la puce (T. radicans, anc. Rhus radicans) est présente dans presque tous les biomes, au soleil ou à l’ombre, dans les sols secs ou humides, acides ou alcalins, etc. On la trouve en forêt, dans les champs, sur les falaises et aussi dans les jardins, notamment le long des clôtures. Pourquoi ce dernier endroit? Parce que les oiseaux mangent les fruits (seul l’être humain semble avoir un réel problème avec le toxicodendrol; les autres animaux sont épargnés) et atterrissent sur les clôtures où ils laissent tomber les graines dans leurs déjections.
La forme la plus largement distribuée est T. radicans rydbergii (parfois traitée comme une espèce à part entière, T. rydbergii), un petit arbuste de 30 cm de hauteur (dans le Nord) à 200 cm de hauteur (dans le Sud). Elle forme souvent un couvre-sol, s’étendant par drageonnement pour créer un vaste tapis. Il existe aussi une forme grimpante (T. radicans radicans) qui monte jusqu’à 20 m dans les arbres grâce à des racines aériennes. On rencontre la forme grimpante dans l’est des États-Unis, dans le sud de l’Ontario et dans le sud-ouest du Québec.
On reconnaît surtout l’herbe à la puce par ses feuilles trifoliées… mais d’autres plantes aussi portent trois folioles, notamment le fraisier, le trèfle et le haricot.
Ce qui rend l’herbe à la puce difficile à reconnaître est que son feuillage est variable: il est généralement luisant, mais peut être mat et est souvent à marge lisse, mais parfois aussi à marge dentée ou lobée. Il est utile de savoir que les feuilles sont alternes, jamais opposées (une façon de le distinguer des jeunes érables à Giguère ou negundo [Acer negundo], notamment, qui ont des feuilles trifoliées très similaires à ce stade de leur vie), que les nervures sont proéminentes et que chaque foliole se termine en une pointe mince.
Généralement, la feuille est vert rougeâtre au printemps, vert foncé l’été et rouge, jaune ou orange flamboyant à l’automne. Les fleurs verdâtres sont insignifiantes et les baies blanc gris côtelées — produites seulement par les plantes femelles — sont surtout visibles quand les feuilles tombent. Elles peuvent être encore sur la plante au printemps, à la fonte des neiges.
L’herbe à la puce de l’Ouest (T. diversilobum), de la côte ouest de l’Amérique du Nord, et l’herbe à la puce de l’Atlantique (T. pubescens), du sud-est des États-Unis, sont de proches parentes et diffèrent surtout de T. radicans par leurs trois folioles qui sont presque toujours lobées, rappelant alors des feuilles de chêne. D’ailleurs, en anglais, on appelle ces plantes «poison oak» (chêne vénéneux), même si, bien sûr, elles ne sont nullement apparentées aux véritables chênes (Quercus, de la famille des Fagacées).
Mises ensemble, les trois espèces couvrent toute l’Amérique du Nord, sauf la province de Terre-Neuve-et-Labrador et les régions les plus froides.
Un problème souvent estival
Même si les tiges nues hivernales sont toxiques, c’est généralement avec le retour des beaux jours que l’herbe à la puce fait ses ravages. En effet, combien d’enfants, libérés des cours d’école pour l’été, reviennent à la maison plaqués d’irritations cutanées!
Vous pouvez facilement entrer en contact avec l’herbe à la puce en faisant du jardinage, du camping ou des randonnées en forêt. La pire des souffrances survient en camping sauvage quand on utilise par mégarde une feuille d’herbe à la puce comme papier toilette.
Un mythe courant dit que l’allergie revient tous les ans à la même date. Ce n’est pas vrai, bien sûr — il faut un contact physique avec le toxicodendrol pour stimuler une réaction —, mais si vous faites toujours la même activité à la même date tous les ans, comme ouvrir le chalet à la fin de mai, vos symptômes réapparaîtront annuellement peu après.
Le contrôle d’une ennemie pernicieuse
La plupart des mauvaises herbes nous causent des ennuis par leur envahissement, mais au moins elles n’essaient pas de nous empoisonner, mais l’herbe à la puce fait les deux.
Une plante aussi dangereuse n’a pas sa place près des êtres humains. Si vous en avez sur votre terrain, du moins dans un endroit où des gens ou des animaux domestiques peuvent la rencontrer, il est de votre devoir de citoyen de la contrôler. Mais comment?
Voici une technique: mettez des vêtements à manche longue et des gants imperméables et arrachez la plante au complet. Nettoyez soigneusement tout outil utilisé à l’alcool isopropylique (à friction), portant toujours des gants. Placez la plante et les gants dans un sac à ordures, scellez bien et déposez dans les vidanges ou encore, enterrez les résidus sous 30 centimètres de terre. Lavez les vêtements utilisés au moins deux fois à l’eau chaude savonneuse avant de les porter de nouveau. D’ailleurs, si vous êtes très sensible à l’herbe à la puce, mieux vaut les jeter!
Si vous êtes incapable de l’arracher (l’herbe à la puce ne lâche pas facilement prise!), vous pouvez la recouvrir d’une épaisse toile de plastique noir pendant au moins 12 mois. Sans lumière, elle ne peut pas survivre. Ou appliquez un herbicide total au pinceau, directement sur le feuillage. Il faut généralement répéter plusieurs fois.
Même mortes, les tiges et les racines demeurent quand même toxiques pendant plusieurs années: il faut donc quand même les arracher et les ensacher ou les enterrer.
Ne brûlez jamais l’herbe à la puce! Sa fumée peut pénétrer dans les voies respiratoires, provoquant une réaction grave, voire mortelle!
Et ne la mettez pas au compost non plus. D’accord, le toxicodendrol se décomposera lors du compostage, mais très lentement et le moindre trace peut provoquer une réaction chez l’utilisateur du compost produit.
Si vous en êtes atteint
Très rapidement, dans les cinq minutes du contact si possible, lavez la région touchée à l’eau froide (pas à l’eau chaude, qui ouvrira les pores et empirera la situation). Pour soulager les démangeaisons et les rougeurs, des compresses froides peuvent être utiles, tout comme la lotion calamine. Votre pharmacien aura peut-être d’autres solutions. Et n’hésitez pas à consulter un médecin si la réaction va au-delà d’une simple irritation cutanée.
Mais, avant tout, étudiez bien les photos jointes à ce texte et fixez bien l’image dans votre tête: c’est quand vous ne reconnaissez pas l’herbe à la puce que vous en devenez le plus facilement victime.
Connaissez-vous des compagnies qui font l’externalisation de l’herbe à puce.
Cela serait génial
Merci beaucoup
Il faudrait sans doute contacter une compagnie qui se spécialise dans l’entretien des pelouses et terrains.
Le truc de l’eau froide marche très bien. Ma peau réagit rapidement au contact et dès que je sens une démangeaison qui semble persistante et semble vouloir faire des points (éventuels boutons), je cours me laver les mains, poignets et jusqu’au delà du coude! J’ai confondu une nuit (dans le noir au toucher) deux boutons d’herbes à puces à puces avec des piqûres de maringouins. J’ai malheureusement gratté toute la nuit mon ventre et le lendemain j’ai dû aller chez le médecin tellement c’était répandu! Je ne me laisse plus avoir maintenant, je me lève et j’ouvre la lumière pour vérifier
?
[…] J’ajouterais cependant une exception: l’herbe à la puce ou sumac vénéneux (Toxicodendron radicans) ainsi que les plantes apparentées. Non pas que leur composé toxique, l’urushiol, une huile, ne se décompose pas en composés non toxiques, mais il le fait lentement. Et il reste une nuisance pour la personne qui gère le composteur pendant ce temps. Il ne faut jamais brûler ces plantes non plus. Alors, ensachez-les et enterrez-les. Pour d’autres informations sur cette plante envahissante difficile à gérer, lisez L’herbe à la puce: Pas touche! […]