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La livèche: le céleri des jardiniers paresseux

Produire du bon céleri (Apium graveolens dulce) est une tâche difficile. Ce légume est à croissance assez lente, mais déteste la chaleur. Il faut donc le démarrer tôt dans la maison, mais le garder au frais dans le jardin: pas toujours facile à faire. Même quand vous l’avez bien réussi une année, il faut tout recommencer la suivante, car on le cultive comme plante annuelle (en fait, c’est une bisannuelle qu’on récolte la première année).

Je vous suggère de cultiver plutôt son sosie pérenne, la livèche (Levisticum officinale), une vivace de culture simple et qui revient alors année après année, vous enlevant beaucoup d’efforts.

Un céleri géant

Il s’agit d’une plante très apparentée au céleri, à la fois génétiquement (les deux appartiennent aux Apiacées), gustativement et physiquement: on pourrait dire que c’est un céleri vivace géant.

Les fleurs de livèche sont portées sur de hautes tiges dressées. Photo: www.amazon.com

La livèche produit au printemps une rosette de longues feuilles tripennées vert luisant aux folioles triangulaires dentées… tellement similaires à celles du céleri qu’on pourrait s’y méprendre. La tige florale qui s’élève du milieu de la rosette est creuse, tout comme les pétioles des feuilles, et porte des feuilles de moindre taille avec moins de folioles que celles de la rosette. Au sommet de la tige, il y a de multiples ombelles de fleurs jaunes.

On peut boire le jus de tomate (ou un Bloody Mary) en utilisant un pétiole de livèche comme paille. Photo: www.macombdaily.com

Toute la plante sent le céleri et sert d’ailleurs de substitut au céleri. Son goût étant plus fort que le céleri, il s’agit d’en utiliser un peu moins dans vos recettes. On utilise notamment les pétioles creux comme pailles pour le jus de tomate, ce qui donne en le sirotant un goût similaire à celui du V-8. Les feuilles, les tiges, les graines et même les racines sont comestibles aussi. Les graines, notamment, ont un goût de fenouil et peuvent servir à aromatiser les mets. Quant aux feuilles, on peut les conserver congelées ou séchées afin de pouvoir les utiliser en toute saison.

La livèche est aussi une plante médicinale, utilisée notamment pour aider la digestion et prévenir les calculs rénaux. 

C’est une grande vivace de 1,2-2,5 m de hauteur et 90 cm de diamètre. On peut la cultiver dans un potager, bien sûr, mais, avec ses attrayantes fleurs jaune pâle en juin et juillet, la livèche est suffisamment jolie pour mériter une place dans la plate-bande ornementale. Ainsi, c’est le choix idéal pour un aménagement comestible («foodscaping»), tellement à la mode actuellement.

Culture

C’est une grande vivace de jusqu’à 2,5 m de hauteur. Photo: Anra2005, Wikimedia Commons

La livèche est particulièrement facile à cultiver. Elle s’adapte à bien des conditions, du plein soleil à la mi-ombre, et presque tout sol bien drainé lui convient, mais elle est plus performante dans un sol riche et plutôt humide, pas trop alcalin. Elle est très pérenne, vivant 7 à 15 ans, et est rustique dans les zones 3 à 8.

On la multiplie surtout par division, car les graines germent difficilement. Essayez des graines fraîchement cueillies, les semant à l’extérieur en août, pour plus de succès. Sa croissance à partir de semences est plutôt lente.

La livèche ne semble souffrir d’aucun insecte ou maladie très importante et serait résistante aux cerfs et aux lapins. Il n’y a pas de cultivars.

Vous trouverez des plants de livèche dans presque toute pépinière qui se spécialise tant soit peu dans les herbes aromatiques et médicinales. 


La livèche : un légume essentiel pour tout jardinier vraiment paressux

N.D.L.R. Texte adapté d’un billet originalement publié le 26 avril 2015


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Étiquettes + Livèche, Levisticum officinale, Paille de livèche


  1. […] via La livèche: le céleri des jardiniers paresseux — Jardinier paresseux […]

  2. Je la cultive pour sa beauté bien sûr car elle me rappelle les plages de Sept-Îles où elle pousse de façon naturelle et comme base pour faire mes herbes salées maison qui remplacent mon bouillon de légumes et assaisonnent mes sauces, mes soupes,…dé-li-cieux et très facile à faire!

  3. Bonjour, je comprends mieux mes échecs avec les semences de la livèche !
    Pourtant rien ne remplacera un bon céleri rémoulade, en France du moins :o) Belle journée à vous.

  4. Marjolaine Fortin

    Il semble que ma liveche c’est fait manger par des insectes à l’automne dernier…contrairement à ce qui est écrit dans ce texte…est-ce possible?
    Il ne restais pratiquement plus rien de ma plante.

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