«Serrathérapie» pour contrer les bleus de l’hiver
Serres de Allan Gardens décorées pour Noël. Source: torontobotanicalgarden.ca.
Quand la neige commence à s’accumuler et qu’il ne peut pas sortir sans enfiler trois couches de vêtements, que le paysage est blanc mais que son esprit broie du noir, qu’est-ce que le jardinier septentrional peut faire? Aller passer une semaine ou deux sur une plage dans le Sud vous dites-vous? Mais cela nécessite beaucoup d’argent et de temps libre.
Heureusement, j’ai une solution aussi efficace et beaucoup moins chère: pourquoi ne pas visiter la serre la plus proche?
L’origine de mon amour pour les serres
J’ai commencé à faire cela quand j’étais étudiant à l’Université de Toronto, ma ville natale. L’université est près d’Allan Gardens Conservatory, la grande serre victorienne de Toronto où je n’avais pas remis les pieds depuis mon enfance et que j’avais d’ailleurs essentiellement oubliée. Puis, par un jour d’hiver particulièrement sombre, alors que je devais me concentrer sur mes études, mais que je n’y parvenais pas, une image de mon enfance a soudain surgi dans ma tête. Cette belle serre aux plantes tropicales géantes existait-elle toujours? Un gardien m’a informé que oui et qu’elle était à 10 minutes du campus… à pied.
Je suis rapidement parti en sa direction. J’ai découvert que la serre de Allan Gardens était ouverte 7 jours sur 7 toute l’année et que l’entrée était gratuite, ce qui correspondait parfaitement à mon budget d’étudiant! Ainsi, en quelques minutes, même au cœur de l’hiver, je pouvais me retrouver dans un paradis tropical.
Lors de cette première visite d’étudiant, au cours d’un hiver particulièrement froid, je pouvais voir des cristaux de glace sur les panneaux de verre incurvés de la serre des palmiers et le parc à l’extérieur de la serre était blanc de neige, mais peu importait. À l’intérieur, il faisait chaud et humide et cela sentait la forêt après la pluie (mon parfum préféré)! Je m’y suis promené, absorbant la chaleur et l’atmosphère, admirant les magnifiques fleurs des cactus, des broméliacées et des orchidées. J’avais l’impression d’avoir physiquement absorbé cette ambiance, comme si une partie de cette beauté exotique faisait maintenant partie intégrale de mon corps. Puis, je suis retourné à mes études, totalement revigoré.
Aussi longtemps que je suis resté à Toronto, je suis retourné à Allan Gardens chaque fois que je sentais mon énergie baisser. D’ailleurs, j’étudiais souvent pour mes examens assis sur un banc dans la serre des palmiers.
Plus de serres publiques
Là où je vis maintenant, à Québec, il n’y a pas de serre publique à proximité. (Quelle honte, n’est-ce pas?) Il existe bien sûr l’extraordinaire complexe serricole du Jardin botanique de Montréal — d’ailleurs, de loin la plus vaste serre publique en Amérique du Nord! —, mais y aller de Québec est un trajet aller-retour de 5 heures. Je parviens néanmoins à trouver une excuse pour y aller au moins une ou deux fois chaque hiver, mais la plupart du temps, je vais chercher cette charge d’ambiance tropicale si essentielle à ma survie… dans une jardinerie locale.
Les plus grandes jardineries des environs ont des serres assez vastes où je peux facilement absorber la chaleur et l’humidité tropicales dont j’ai besoin pour traverser les mois sans fin de neige. Un petit saut une ou deux fois par mois et je me sens complètement revigoré. De plus, j’ai presque toujours quelque chose à acheter à la jardinerie de toute façon: terreau, semences, nouvelle plante, etc. Donc, je profite de ma session de serrathérapie… et la jardinerie aussi.
Donc, adieu bleus d’hiver, bonjour verdure, chaleur et effluves exotiques!
Vous pouvez vous aussi recharger vos batteries d’énergie l’hiver grâce à une petite heure d’ambiance tropicale : il suffit de visiter une serre près de chez vous dès aujourd’hui!
Quelle merveilleuse idée ! J’avais plutôt l’habitude de m’y rendre au printemps mais il est encore beaucoup trop loin pour attendre…
C’est aussi ma thérapie préférée !
[…] serrathérapie fait partie de l’histoire des serres de jardin. En effet, c’est une véritable […]