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L’immortelle vivace: pour une floraison qui dure

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La populaire immortelle à bractées (Xerochrysum bracteatum), une annuelle, à gauche. Moins connue, mais solidement pérenne: l’immortelle vivace (Anaphalis margaritacea), à droite. Source: www.amazon.co.uk & Pendragon29, Wikimedia Commons

Qui ne connaît pas l’immortelle à bractées (Xerochrysum bracteatum), réputée pour ses fleurs papyracées qui viennent dans une si vaste gamme de couleurs? Elle obtient son nom du fait que ses inflorescences sèchent facilement et se conservent presque éternellement, ce qui en fait une fleur coupée populaire dans les arrangements floraux. Aussi, on peut facilement cultiver cette plante originaire d’Australie soi-même… comme annuelle. Mais elle a une parente beaucoup plus rustique, une vivace qu’on peut facilement cultiver dans presque tous les jardins de climat tempéré: l’immortelle vivace (Anaphalis margaritacea), aussi appelée anaphale marguerite.

C’est une espèce de très vaste distribution, indigène dans les régions tempérées de l’Asie et de l’Amérique du Nord et introduite en Europe. Elle est notamment présente et abondante dans toutes les provinces et tous les territoires canadiens et aussi dans la plupart des états américains.

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Même sans fleur, l’immortelle vivace est attrayante grâce à son feuillage argenté. Ici, elle se mélange avec la lysimaque pourpre (Lysimachia ciliata ‘Firecracker’). Source: jardinierparesseux.com

L’immortelle vivace est facile à reconnaître dans la nature… et tout aussi bien dans le jardin. Avec ses tiges blanches dressées et son feuillage linéaire étroit vert argenté sur le dessus, blanc laineux au revers, elle crée un effet attrayant avant même de fleurir. Mais elle ne tarde pas à fleurir non plus, produisant de denses bouquets terminaux de petites inflorescences blanches. Les véritables fleurons sont minuscules et jaune or, regroupés au centre de chaque inflorescence: ce qu’on voit surtout sont les bractées blanches qui les entourent, des bractées ayant la même texture papyracée que celles de l’immortelle annuelle.

Dimensions

La hauteur de l’immortelle vivace varie selon les conditions… et peut-être aussi selon sa génétique, car si elle atteint habituellement entre 30 et 60 cm de hauteur, on trouve parfois dans la nature des colonies de 1 m de hauteur et d’autres de moins de 20 cm. Quant à son diamètre, elle se répand par drageons produits sur de courts rhizomes. Calculez alors un minimum de 30 cm, mais elle pourrait couvrir 1 mou plus si vous la laissez faire. Heureusement, même si elle s’élargit assez rapidement, elle n’est pas difficile à contrôler: un petit coup de pelle la remet rapidement à sa place.

Culture

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L’immortelle vivace est bien adaptée aux sols secs. Source: KENPEI, Wikimedia Commons

Dans la nature, cette plante croît surtout dans les milieux secs, pauvres et ensoleillés, mais elle est beaucoup plus adaptable en culture où elle semble se plaire dans les sols de toutes sortes, même relativement riches, et aussi à la mi-ombre. En fait, elle ne craint que les milieux détrempés ou très ombragés. D’ailleurs, vous n’aurez peut-être même pas à l’acheter, car souvent elle vient s’insérer dans nos jardins sans invitation. On ne peut pas dire que ce soit une mauvaise herbe, car elle est si facile à arracher et, de plus, elle est jolie. Il vaut mieux la voir comme un petit cadeau de la déesse Flora, la divinité romaine de l’horticulture.

C’est une plante de longue vie et de floraison durable (juillet à septembre). Sa rusticité est excellente : zone 2.

Beaucoup de fleurs, mais pas toujours des semences

Curieusement, c’est une plante dioïque: les fleurs mâles et femelles sont produites sur des plantes différentes. Mais les abeilles et les papillons assurent toujours une bonne pollinisation et, si votre plante est une femelle, vous n’aurez pas de difficulté à obtenir des semences. Et justement, notre immortelle indigène pousse facilement à partir de semences et ne nécessite aucun traitement particulier pour germer ou pousser. On peut aussi la multiplier par division et par boutures de tige.

Utilisations

Traditionnellement, les peuples indigènes consommaient les feuilles et les jeunes pousses d’immortelle vivace au printemps et se servaient aussi des feuilles pour hâter la guérison des brûlures. Aujourd’hui, nous l’utilisons plutôt dans le jardin ornemental, notamment dans la plate-bande à l’anglaise, le jardin xérophile et la rocaille, mais aussi en pré fleuri et dans les jardins sur les toits.

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Immortelle vivace en train de sécher. Source: Lavender Lori, www.pinterest.ca

Bien sûr, on l’emploie aussi dans les arrangements de fleurs séchées. À cette fin, récoltez les tiges avant que le cœur jaune ne soit visible et suspendez-les à l’envers jusqu’à ce qu’elles soient bien sèches. Les fleurs séchées peuvent se conserver pendant plusieurs années.

Insectes et maladies

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Chenille de belle-dame (Vanessa cardui). Source: socalbutterflies.com

L’immortelle vivace est peu touchée par les maladies et sa pilosité repousse beaucoup d’insectes et prédateurs: même les fourmis semblent l’éviter! Toutefois, elle est souvent la proie d’une chenille noire à ligne jaune fortement couverte d’épines.

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La belle-dame porte bien son nom. Source: beebetter.info

Avant de sortir votre arsenal de produits chimiques dans un effort d’éradiquer la chenille, sachez que cette chenille est la larve d’un fort joli papillon, la belle-dame, aussi appelé vanesse (Vanessa cardui), un papillon largement distribué (trouvé sur tous les continents sauf l’Antarctique et l’Amérique du Sud) que vous voudriez sans doute voir dans vos jardins. Mais les larves font passablement de dégâts. Pour protéger votre plante sans priver votre environnement d’un futur papillon, il suffit de transporter la chenille dans un champ à proximité, sur une anaphale sauvage ou une autre plante hôte, comme le chardon ou la bardane, pour la laisser poursuivre sa métamorphose.

Variétés

Même si l’immortelle vivace est abondante dans la nature et assez populaire dans les jardins aussi, on ne connaît qu’un seul cultivar, ‘Neuschnee’, généralement vendu sous le nom ‘New Snow’. Personnellement, je doute que cette variété, produite par semences, mérite même un nom de cultivar, car elle semble strictement identique à l’espèce. Certains diront qu’elle est plus compacte, toutefois: 40-50 cm. Zone 2.

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Immortelle trinervée (Anaphalis triplinervis ‘Sommerschnee’). Source: tuin.phisites.nl

Une autre espèce d’Anaphalis est parfois cultivée : l’immortelle trinervée ou anaphale trinervée (A. triplinervis). C’est une plante asiatique d’origine alpine, intéressante en rocaille et en bordure. Plus compacte (environ 30 cm de hauteur et de diamètre) que notre immortelle vivace, ses feuilles sont aussi plus larges et, comme le nom le suggère, portent trois nervures distinctes. Ses bouquets de petites inflorescences blanc grisâtre sont moins denses que ceux d’A. margaritacea. Zone 2.

Un cultivar, A. triplinervis ‘Sommerschnee’ (‘Summer Snow’), est plus facile à trouver que l’espèce elle-même et aussi plus attrayant, car ses inflorescences sont blanc pur plutôt que grisâtres. Zone 2.


L’immortelle vivace : facile à cultiver et si jolie, que ce soit in vivo ou séchée!20180815G Pendragon29, Wikimedia Commons

Étiquettes + Belle-dame, Anaphalis triplinervis ‘Sommerschnee’, Anaphalis triplinervis, Immortelle trinervée, Xerochrysum bracteatum, immortelle à bractées, immortelle vivace, Anaphalis margaritacea, Anaphalis margaritacea 'Neuschnee', Anaphalis margaritacea 'New Snow', Vanessa cardui


commentaire sur "L’immortelle vivace: pour une floraison qui dure"

  1. Voilà bien ma fleur inconnue qui se multiplie et agrémente mon jardin de blanc !

  2. Comment distinguer un plant de fleurs mâles d’un plant de fleurs femelles?
    Merci

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