Le blanchissage du poireau n’est pas obligatoire
Un long fût blanc est très recherché par les amateurs du poireau (Allium ampeloprasum) qui se donnent la peine de le planter dans des tranchées et de remplir graduellement celles-ci de terre pour couper la lumière à la base des feuilles. Mais ce n’est pas assez pour eux : quand la tranchée est remplie, ils ramènent encore de la terre contre la tige, formant une butte, de façon à ce que seulement les feuilles en dépassent. Le fût, étant alors privé de lumière, devient d’un beau blanc. Par contre, c’est aussi cette technique qui donne le sable qui s’infiltre parmi les feuilles du fût et qui a donné le dédain du poireau à plus d’un.
Sachez que la blancheur du fût n’est qu’esthétique et que, d’ailleurs, elle est aussi «moins santé», car le fût blanchi est moins riche en minéraux que le fût exposé au soleil. Ce buttage n’est nullement nécessaire pour la santé ou la survie du poireau non plus. Il n’améliore même pas son goût (bandez les yeux à un fin gourmet et faites-lui goûter un poireau blanchi et un poireau non blanchi: il sera incapable de les distinguer!). Et le fût d’un poireau non blanchi est quand même relativement blanc, mais plutôt blanc verdâtre ou vert très pâle que blanc pur. Enfin, quand vos convives croqueront dans vos poireaux non blanchis, personne ne risquera de se casser une dent sur une pierre!
Pour blanchir sans terre remuer
Mais vous tenez quand même à un fût blanc?
Sachez d’abord qu’il existe maintenant des poireaux autoblanchissants comme le cultivar ‘Takrima’. Aucune tranchée ni butte n’est nécessaire pour ces variétés au fût naturellement blanc.
Ou encore, blanchissez vos poireaux avec du paillis. Repiquez donc vos semis de poireaux en pleine terre sans tranchée et recouvrez aussitôt leur base de 10 cm de paillis. Rajoutez-en davantage à mesure que l’été avance et que le fût s’allonge: souvent vous finirez avec jusqu’à 25 cm de paillis autour des plants! Le paillis coupera la lumière au fût, qui deviendra très pâle… et avec tant de paillis, il n’y aura pas de mauvaises herbes à supprimer! Et le sol s’assèchera moins: parfait pour les poireaux, qui préfèrent un sol également humide.
L’avantage du paillis par rapport à la culture en tranchée et au buttage est non seulement qu’il est plus facile à appliquer, mais que le paillis ne s’infiltrera pas à travers le feuillage de vos poireaux qui seront alors plus propres et sans sable.
Reste maintenant à contrôler la terrible teigne du poireau, cet insecte qui cause tant de dégâts aux poireaux dans bien des régions. Pour cela, je vous réfère à l’article Sauvez ail et oignons de la teigne.
Bonjour, il y a une façon de bien nettoyer les poireaux blanchis : on tient la base, on plante le couteau dans le milieu de la tige, sens de la longueur, sans couper la base, lame vers le haut et on remonte sur tout le reste de la longueur; ensuite on fait faire un quart de tour au poireau et on tranche de nouveau de la même façon dans la longueur. Ensuite on secoue bien dans l’évier rempli d’eau, et toutes les poussières ou autres sont enlevés, les grains de sable devraient tomber dans le fond de l’évier. Je n’ai jamais trouvé un grain de sable dans un poireau blanchi.
Mais si je réussis mes poireaux cette année (deuxième tentative, il y a trois ans, les semis ont tout fondu), pour les raisons nutritives, je ne les blanchirai pas.
J’avais vu que les poireaux pouvaient passer l’hiver dehors même au Québec, mais les miens n’avaient pas survécu au printemps. Cette année mes semis fondent de nouveau, alors je me retrouve sur votre blog. Un peu rassurée, même si c’est un peu brutal, je me suis dit “perdus pour perdus”, et je viens de sortir mes petites pousses au soleil frisquet du matin. Et je vais lire attentivement vos conseils pour la suite, merci beaucoup.