Pots biodégradables pour semis fragiles
En cette saison de semis de fleurs et de légumes, voici quelques pensées sur les godets de tourbe (pots biodégradables) couramment utilisés comme contenants pour les semis.
Plusieurs semis (zinnias, courges, ricins, etc.) ont des racines fragiles qui peuvent souffrir lors du repiquage si vous les semez en caissette ou en pot de plastique, car il faut sortir leur motte de racines du contenant, exposant leurs racines fragiles à l’air et aux bris causés par les manipulations. C’est là que les pots biodégradables entrent en jeu. On peut les planter au jardin sans le moindre dérangement aux racines. C’est donc pour les végétaux aux racines fragiles qu’ils sont utiles.
Pots biodégradables commerciaux
Sachez que ces godets bruns et fibreux, ronds ou rectangulaires, ne sont plus nécessairement faits de tourbe. Le nom «godet de tourbe» leur est souvent resté, mais je suggère de les appeler pots biodégradables, car ceux d’aujourd’hui peuvent autant être faits de coir (fibre de coco), de résidus de riz ou même de fumier de vache que d’un mélange de tourbe horticole et de bois comme les premiers pots pressés.
Ces pots biodégradables sont assez résistants pour servir de pots de culture, mais, contrairement aux pots de plastique, sont perméables, laissant circuler air et eau… et permettant aussi aux racines de vos semis de sortir. Vous verrez les racines pénétrer la paroi du pot à mesure qu’elles se développeront. Il suffit de remplir ces godets de votre terreau pour semis préféré et de bien arroser le tout avant de semer.
Pots en pastille
Il existe aussi des «pastilles de tourbe» (qui peuvent, encore une fois, aussi être faites de coir de nos jours). Une pastille de tourbe est en fait un pot compacté entouré d’un mince filet de plastique qui reprend sa forme lorsqu’on le fait tremper dans l’eau. Nul besoin de remplir ces pots de terreau, toutefois : ils en sont déjà pleins. (Personnellement, je trouve que ces pots très denses retiennent un peu trop d’eau sous mes conditions et je préfère alors les pots biodégradables vides que je peux remplir d’un terreau plus aéré et plus léger… mais les conditions de culture varient d’un endroit à un autre et peut-être que les pastilles réussiront très bien chez vous.)
Au repiquage des jeunes plants en pleine terre, il ne reste qu’à placer le pot au complet dans le trou de plantation — oui, sans enlever le godet! – et à le recouvrir de terre. Les plants reprendront sans le moindre choc de transplantation. Non seulement les racines passeront à travers les parois pour bien s’établir dans le sol, mais le godet lui-même se décomposera avec le temps, bien que pas nécessairement la première année, ne laissant aucune trace dans le sol.
Pots biodégradables maison
On peut aussi fabriquer ses propres pots biodégradables à partir de tubes de papier hygiénique ou d’essuie-tout, ou encore, utiliser des contenants d’œufs en carton comme récipients pour les semis, quoique je les trouve un peu trop petits pour plusieurs semis (notamment les contenants d’œufs, qui laissent réellement peu d’espace aux racines). On peut aussi fabriquer des pots à partir de lanières de papier journal, notamment au moyen d’un presse-pot.
Notions bizarres qui circulent sur Internet
On lit souvent des commentaires réellement bizarres sur Internet au sujet des pots biodégradables. En voici quelques exemples :
Plus d’un site prétend que les pots biodégradables sont néfastes pour les semis parce que, étant perméables et absorbants, ils «volent l’eau» aux semis. C’est vrai dans un sens, mais c’est généralement une bonne chose, pas un défaut!
Nous, les jardiniers, avons tendance à trop arroser nos semis. Or, pour bien pousser, leur substrat devrait au moins avoir commencé à s’assécher avant qu’on arrose de nouveau, ce qui permet à l’oxygène — nécessaire pour la croissance des racines — d’y pénétrer. Les semis cultivés dans des pots de plastique nécessitent plus de surveillance, car on ne voit pas facilement quand ils commencent à s’assécher et on tend alors à les arroser avant le temps. Aussi, leurs parois imperméables réduisent la circulation d’oxygène. Les pots biodégradables, au contraire, changent nettement de couleur, passant de brun foncé à brun pâle quand ils arrivent au point où il faut arroser de nouveau, nous avertissant que le temps est arrivé. Ainsi, il y a moins de risque d’arroser précipitamment. De plus, l’oxygène pénètre plus facilement par leurs parois perméables.
Aussi, on voit parfois sur le Web la recommandation d’arracher le fond du pot avant de repiquer la plante. Est-ce vrai? Bien sûr que non!
Normalement, vous aurez semé dans ces pots biodégradables uniquement des plantes aux racines fragiles. Si vous arrachez le fond du pot, que les racines seront déjà en train de pénétrer au moment du repiquage, vous allez justement endommager les racines que vous vouliez protéger! Donc, vous déferez tout le travail que vous aurez accompli jusque-là! Plantez le godet au complet, voilà tout!
D’autres personnes vont encore plus loin et recommandent d’enlever le pot biodégradable au complet au moment de la plantation. Là, c’est vraiment le comble! Si c’est votre but, pourquoi gaspiller votre argent en utilisant des pots biodégradables qui sont à utilisation unique? Préférez des pots recyclables, probablement en plastique. Les pots biodégradables sont faits pour être plantés en terre : c’est leur rôle!
Bien les enterrer
Par contre, quand vous repiquez des plants en pot biodégradable, il faut vous assurer d’enterrer le contenant au complet ou encore, de découper tout rebord qui dépasse du sol. C’est que toute partie exposée à l’air pourrait agir comme une mèche et assécher la motte de racines.
Moisissures
Parfois des champignons peuvent se former sur les pots biodégradables après quelques semaines, notamment une «moisissure» blanche. Les pots de papier surtout en sont souvent affectés, mais aussi parfois des pots de tourbe ou de coir, notamment quand on les tient particulièrement humides. Ces champignons sont rarement nuisibles aux plantes et peuvent même être bénéfiques (le blanc que vous voyez est souvent le mycélium des champignons mycorhiziens, des champignons grandement amis des plantes). Que voulez-vous? Terre et champignons vont de pair! Ainsi, quand on utilise un pot naturel, il n’est pas surprenant que la nature s’y installe.
Les utiliser uniquement pour les semis qui en ont besoin
Notez bien que ces pots ajoutent au coût de faire des semis et sont à utilisation unique. Comme ils n’offrent aucun avantage réellement vital à la plupart des semis par rapport aux pots ou cellules de plastique (qui peuvent servir encore et encore), vous jetez votre argent par les fenêtres si vous les utilisez pour les semis qui n’en ont pas besoin comme les semis de tomates, de pétunias, d’œillets d’Inde, etc. Logiquement, il faut les réserver aux semis aux racines fragiles, point à la ligne.
Semis aux racines fragiles
Les semis suivants ont la réputation d’avoir des racines fragiles. Parfois, le problème est relativement mineur et on peut alors les cultiver dans des pots et plateaux ordinaires si on fait bien attention de ne pas briser leurs racines lors du repiquage. C’est le cas du chou et du poivron notamment. Mais beaucoup de plantes paraissant sur la liste suivante ont des racines réellement si fragiles que, si vous voulez les semer à l’intérieur, un pot biodégradable est presque une obligation!
- Amarante (Amarantbus spp.)
- Amourette (Briza maxima)
- Amsonie (Amsonia spp.)
- Aneth (Anethum graveolens)
- Anis (Pimpinella anisum)
- Arachide (Arachis hypogaea)
- Argémone (Argemone spp.)
- Asarine (Asarina, Lophospermum and Maurandya)
- Asclépiade (Asclepias spp.)
- Aubergine (Solanum melongena)
- Baptisia ou faux indigotier (Baptisia spp.)
- Belle-de-jour (Convolvulus tricolor)
- Belle-de-nuit (Ipomoea alba)
- Betterave (Beta vulgaris Condivita group)
- Capucine (Tropaeolum spp.)
- Carotte (Daucus carota)
- Célosie (Celosia argentea et autres)
- Centaurée annuelle ou bleuet (Centaurea cyanus)
- Cerfeuil (Anthriscus cerefolium)
- Chou (Brassica oleracea)
- Citrouille (Cucurbita pepo)
- Clarkia élégant (Clarkia unguiculata, syn. C. elegans)
- Cloches d’Irlande (Moluccella laevis)
- Cobée (Cobaea scandens)
- Concombre (Cucumis sativus)
- Courge (Cucurbita spp.)
- Courgette ou zucchini (Cucurbita pepo)
- Dolique (Lablab purpureus, syn. Dolichos lablab)
- Fenouil (Foeniculum vulgare)
- Gerbera (Gerbera spp.)
- Gloire du matin (Ipomoea spp.)
- Godétie (Clarkia amoena, anc. Godetia amoena)
- Gomphréna (Gomphrena globosa)
- Haricot (Phaseolus spp. et autres)
- Heuchère (Heuchera spp.)
- Hunnemannie (Hunnemannia fumariifolia)
- Ibéride annuelle (Iberis amara)
- Immortelle à bractées (Xerochrysum bracteatum, syn. Helichrysum bracteatum)
- Ipomée quamoclit (Ipomoea quamoclit et autres)
- Kniphofia ou tritome (Kniphofia spp.)
- Kochia (Bassia scoparia, syn. Kochia scoparia)
- Larmes de Job (Coix lacryma-jobi)
- Lavatère (Lavatera spp.)
- Lin (Linum spp.)
- Lisianthus (Eustoma grandiflora)
- Livêche (Levisticum officinale)
- Lobélie érine (Lobelia erinus)
- Lupin (Lupinus spp.)
- Maïs ou blé d’Inde (Zea mays)
- Malope (Malope trifida)
- Melon (Cucumis spp.)
- Mignnonette (Reseda odorata)
- Némophile (Nemophila spp.)
- Nigelle (Nigella damascena)
- Nolane (Nolana paradoxa and N. humifusa)
- Pastèque ou melon d’eau (Citrullus lanatus)
- Pavot annuel ou coquelicot (Papaver spp.)
- Pavot de Californie (Eschscholzia californica)
- Périlla (Perilla frutescens)
- Persil (Petroselinum crispum)
- Petit pois (Pisum sativum)
- Phlox annuel (Phlox drummondii)
- Pied d’alouette annuel (Consolida spp.)
- Piment ou poivron (Capsicum annuum)
- Pois de senteur (Lathyrus odoratus)
- Pois vivace (Lathyrus latifolius)
- Pourprier (Portulaca spp.)
- Quatre-heures (Mirabilis jalapa)
- Reine-marguerite (Callistephus chinensis)
- Ricin (Ricinus communis)
- Rodgersie (Rodgersia spp.)
- Rose trémière ou passe-rose (Alcea spp.)
- Salpiglosse (Salpiglossis sinuata)
- Sarriette d’été (Satureja hortensis)
- Statice (Limonium sinuatum)
- Thunbergie ailée (Thunbergia alata)
- Tournesol ou soleil (Helianthus annuus)
- Trachymène bleue (Trachymene coerulea, syn. Didiscus coerulea)
- Tricyrtis ou lis crapaud (Tricyrtis spp.)
- Zinnia (Zinnia spp.)
Est-ce que pour les grosses plantes que nous achetons en jardinerie c’est la même chose. Le matériel utilisé semble du carton et plus épais. Vas-t-il se dégradé lui aussi une fois dans le sol?
Ces pots sont généralement trop lents à se décomposer. Idéalement, on les enlève à la plantation.
On les trouve où ces pots décomposables de plus grand format, 1 gallon, 2 gallons etc, J’aime bien les Cows pots mais les formats sont trop petits pour la revente de nos vivaces à la ferme, et on se débarrasse du plastique définitivement dès cette année
Les très gros sont difficiles à trouver. Je ne sais pas quel fournisseur en offre.
Si vous allé sur le site de Canadian Tire et chercher Planters’ Pride Fiber Grow Pot Il y a des grandeurs de 7 à 24”.
Vous pourriez vous informer d’où ils les font venir
Moi je me fait des pots sans presse pot. C’est plus économique! Je prends une bouteille ou une conserve du diamètre voulu comme moule. Je prends une feuille de papier journal et je roule autour de ma bouteille en laissant une bonne partie dépassé et j’écrase ce surplus pour faire le fond. Je remplis immédiatement de terreau et je place mes ‘pots’ bien serré dans un plateau sans les attacher de ficelle. J’humidifie pour qu’il prenne forme et après cela je peux les déplacer délicatement sans qu’il se déforme. Ca se décompose très bien dans le jardin. Ca coûte rien et en dehors de la saison cela fait pas d’autres pots à conserver qui prenne de la place. Non seulement je suis paresseuse, mais je suis aussi radine et minimaliste.
Vous me devancez! J’écris à ce sujet dans la chronique de dimanche prochain (elle est déjà écrite, mais n’est pas encore postée)! Et j’aime bien votre attitude!
Où place t on la serre avec les pastilles de tourbes lorqu’on a semé les graines. Merci
Je ne suis pas certain d’avoir compris la question, mais je vais essayer de répondre. Après le semis dans la pastille de tourbe (enflée), on mets la pastille/pot dans le plateau et on couvre avec la serre. Après la germination, c’est-à-dire, quand on voit les pousses vertes, on enlève la serre et on cultive alors les semis à l’air libre dans la maison jusqu’à ce leur acclimatation au jardin.
[…] d’extra grande taille, à l’intérieur 4 à 6 semaines avant la date du dernier gel dans des pots biodégradables (recommandés pour ne pas endommager les racines fragiles lors du […]
Bonjour, nous sommes au mois d’avril et mes plants de fleurs ont déjà les racines qui sortent des pots biodégradables 8cm. Je compte mettre en terre après les saints de glaces. Est ce gênant ces racines qui transpercent déjà les pots. Faut il remettre les plants dans des pots plus grands. Cordialement.
Bonjour, j’ai fait des semis de concombres libanais carottes nantaises chou kale rouge haricots beurre roquencourt bettes à cardes et pois provençal dans des emballages d’oeufs,les haricots 4 plants sur 5 sont sortis (donc un qui a 2 feuilles,les pois 8/10, un de concombres libanais et 2 de bettes à cardes, mais sur certains groupes facebook ils disent de les mettre dans un bocal en plastique plus grand pour éviter les champignons, je fais quoi,si il s’en forme?? Et je rempote dans mes smartpots immédiatement (pas de jardin)
Évidemment, faire des semis dans des boîtes à oeufs n’est pas idéal: les alvéoles sont trop petites et les pauvres plantes souffrent. C’est regrettable que les groupes Facebook partagent des infos semblables. Essayez des pots la prochaine fois, peut-être de 6 ou 7,5 cm.
En général, les “champignons” qui se forment sur les boîtes à oeufs ne sont pas nuisibles: il s’agit de les ignorer.
Les racines des semis de laitue ? sont t-elles fragiles? Ont-elles besoin de pots biodégradables?