Pour contrer les embruns salins près des routes
Avec cet hiver très froid dans l’hémisphère Nord, même dans les régions généralement plutôt douces, les plantations ont été exposées aux dommages causés par les embruns salins. Il s’agit de très fines gouttelettes d’eau salée dégagées par les véhicules circulant sur les routes traitées aux produits de déglaçage. Plus une route traitée aux produits de déglaçage est achalandée, et plus les véhicules y roulent rapidement, plus loin les embruns salins pénètrent dans les propriétés limitrophes, parfois jusqu’à 9 m.
Ce type de pulvérisation ne contamine pas nécessairement le sol. La contamination des sols par le sel est une situation complètement différente qui se produit principalement à 60 cm ou moins de la route, là où les grains de sel de voirie sont déposés directement sur le sol, et elle touche plutôt les racines des végétaux.
Au contraire, les embruns salins n’affectent que les parties aériennes des plantes ligneuses. Chez les conifères, les aiguilles rougissent et meurent et les bourgeons sont tués. Chez les arbres et arbustes à feuillage caduc, les bourgeons dormants sont tués, provoquant une prolifération de rameaux (une croissance en balai de sorcière) l’été suivant quand la plante tente de récupérer.
Notez que, bien sûr, ces dommages apparaissent principalement sur le côté de la plante le plus près de la route.
Beaucoup de jardiniers emballent les arbres et les arbustes sensibles au sel avec du jute ou d’autres produits de protection hivernale en pensant ainsi les protéger des embruns. Cependant, non seulement cela représente beaucoup de travail, mais une telle protection devient presque impossible lorsque les plantes ligneuses augmentent en taille. Allez-vous vraiment emballer de jute un arbre de 15 m avant chaque hiver… et le déballer au printemps? En outre, l’emballage n’est efficace que si les embruns salins sont très légers. Là où ils sont abondants, ils finissent par saturer la protection et tuent alors les aiguilles et les bourgeons situés juste en dessous.
Pour éviter de tels dommages, plantez entre la route et les végétaux sensibles des arbustes et des arbres qui résistent aux embruns afin qu’ils puissent filtrer les particules de sel de l’air. Considérez en particulier les espèces aux rameaux abondants, comme le rosier rugueux (Rosa rugosa), le pois de Sibérie (Caragana arborescens) et la potentille arbustive (Dasiphora fruticosa, anc. Potentilla fruticosa), car le sel s’y condensera encore plus facilement, protégeant davantage les plantations en arrière-plan. Il est incroyable de constater à quel point une petite haie de seulement 1,5 m de hauteur plantée près de la route peut protéger les grands arbres situés tout juste derrière, mais c’est bien ce qu’il se passe.
Ou évitez tout simplement de planter des arbres, des arbustes ou des conifères sensibles aux embruns près d’une route fréquentée. C’est plutôt le domaine des plantes vivaces. Étant donné que ces plantes perdent leurs parties aériennes à l’automne, ne laissant aucune tige ou feuille vivante sur laquelle le brouillard salin peut se condenser, elles sont indifférentes à ce type de dommage.
Merci pour cet article que je le trouve très utile 🙂
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