Protection hivernale des rosiers

Il faut plus qu’une tuque et un foulard pour protéger les rosiers frileux contre le froid hivernal.
Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un fervent admirateur des rosiers buissons (hybrides de thé, grandifloras et floribundas). Je trouve ces plantes beaucoup trop capricieuses et sujettes aux maladies et aux insectes. Aussi, leur manque de rusticité me désole totalement. D’accord, l’étiquette indique généralement la zone de rusticité 5… mais en fait, le vendeur présume que vous savez qu’ils ont besoin de protection hivernale et inclut cette protection dans le calcul de la zone qu’il accorde. Sans protection, ils sont seulement rustiques dans les zones 7 ou 8, selon la variété.
Évidemment, dans les zones appropriées, comme presque n’importe où en Europe centrale ou méridionale ou dans le sud des États-Unis, aucune protection hivernale n’est nécessaire pour ces rosiers. Mais pour les jardiniers canadiens, une bonne protection hivernale est obligatoire presque partout.
Pris avec des rosiers gélifs?

Les rosiers buissons ne sont pas très résistants au froid.
Vous voilà mal pris. Vous ne saviez pas qu’il existe des rosiers rustiques qui n’ont pas besoin de protection hivernale, des rosiers de zone 5, 4, 3 ou même 2, et vous avez planté des rosiers buissons (encore, hybrides de thé, grandifloras et floribundas) de zone 7 ou 8 alors que vous vivez dans une région froide (zones 1 à 5). Que faire alors, surtout maintenant que l’hiver est à nos portes?
Ma première suggestion est de les laisser crever, tout simplement. C’est d’ailleurs la meilleure solution. Pourquoi maintenir artificiellement en vie une plante mal adaptée? Il est aussi bien d’en finir le plus rapidement possible. L’an prochain, vous planterez quelque chose de mieux adapté à votre zone et votre vie de jardinier sera beaucoup plus agréable. (Il est toujours plus facile de collaborer avec dame Nature que de la combattre!)
Mais vous n’êtes pas encore rendu là dans votre cheminement de jardinier? (On commence presque tous par vouloir cultiver des plantes impossibles à cultiver!) Ainsi soit-il. Voici mes recommandations sur la façon de protéger les rosiers buissons pour l’hiver.
Mais d’abord, quand?

L’arrivée des premières neiges est souvent le signe qu’il est temps de protéger les rosiers… du moins, ceux qui ont besoin d’une protection hivernale. Source: www.tregwernin.com
Idéalement, vous attendrez jusqu’au milieu ou à la fin de novembre ou au début de décembre, habituellement, après la chute des feuilles — oui, même quand il y a de la neige dans les parages! – avant de protéger les rosiers buissons. Ils ont généralement besoin de plusieurs nuits de -5 ou de -10 °C pour entrer solidement en dormance. Et si on installe une protection trop tôt, avant que les rosiers n’y soient prêts, ils commencent souvent à pousser hors saison sous la protection, ce qui peut être fatal pour la plante quand le vrai froid arrivera.
Le sol commence-t-il à geler? Tant mieux! Vous êtes rendus au bon moment!
Quatre méthodes pour les protéger
Cône à rosier

Cônes à rosiers. Source: jardinierparesseux.com
C’est la méthode la plus populaire dans les régions septentrionales. On butte la base du rosier avec 15 à 20 cm de terre; on taille les branches légèrement, juste assez pour qu’elles puissent rentrer dans le cône à rosier (donc, la hauteur peut varier selon les dimensions du cône utilisé) et on pose le cône. Percez quand même quelques trous dans le haut du cône s’il n’y en a pas déjà, et ce, pour fins d’aération. Et pour tenir le cône en place, vous aurez besoin de piquets, de roches, d’une brique, etc.
Cette méthode est la moins efficace. Un cône à rosier ne garde pas la plante protégée beaucoup plus chaude qu’une plante exposée à l’air, du moins dans la plupart des situations. Son rôle est plutôt de modérer les soubresauts de température, ce qui est quand même bénéfique. Pour aider à bien protéger les rosiers couverts d’un cône à rosier des froids extrêmes, il faut de plus une bonne couverture de neige. Le résultat est que le taux de perte hivernale est souvent important, surtout quand l’hiver a été exceptionnellement froid.
Toile isolante

Une toile isolante protège mieux les rosiers que le cône traditionnel. Source: jardinierparesseux.com
Dans cette méthode, on recouvre le rosier et d’ailleurs toute la plate-bande d’une toile isolante, soit un géotextile doublé de plastique (un géotextile de type Arbotex plastifié, par exemple). Avant de le faire, taillez les rosiers sévèrement, à 20 à 25 cm de hauteur, et enlevez toute feuille ou fleur pour prévenir les maladies fongiques. Installez des piquets un peu partout pour ne pas écraser les plantes avec la toile (elle peut devenir très lourde si elle est couverte de neige) ou couvrez-les d’une clôture à neige. Aucun buttage n’est nécessaire.
La toile agit en partie en empêchant l’air le plus froid d’atteindre la plante, mais encore davantage en attrapant et en conservant de la chaleur de fond qui remonte des profondeurs tout l’hiver. Ainsi, le rosier n’est pas seulement protégé du froid, il est carrément réchauffé.
Le taux de succès est meilleur qu’avec le cône à rosier. Malheureusement, les rosiers, ayant été sévèrement rabattus à l’automne, ne reprennent pas nécessairement une belle forme l’été suivant et paraissent alors souvent chétifs et inégaux si on ne les taille pas attentivement au printemps.
Tranchée

Creuser une tranchée pour les rosiers gélifs est très efficace, mais nécessite beaucoup d’efforts. Source: yapayapato.seesaa.net
Cette méthode est laborieuse, mais très efficace. On l’utilise notamment pour les rosiers sur tige et les rosiers grimpants non rustiques.
À côté du rosier à protéger, on creuse une tranchée aussi longue que le rosier est haut et de 30 à 45 cm de profondeur. Déterrez ensuite les racines et couchez le rosier dedans (dans le cas des grimpants, il faut les détacher de leur support et ficeler les tiges pour les rassembler), le recouvrant après avec la terre prélevée et un bon paillis. Idéalement, on ne le taille pas sinon pour enlever les feuilles restantes (une taille plus que superficielle donnée à un rosier à l’automne est nuisible à sa santé).
La méthode de la tranchée est la technique la plus efficace pour la survie des rosiers non rustiques. Le taux de survie est de presque 100 %. Par contre, c’est beaucoup de travail de creuser des tranchées partout dans la plate-bande tous les automnes et de déterrer et remettre debout les rosiers au printemps.
Les rentrer

Un caveau à légumes est un excellent endroit pour hiverner les rosiers cultivés en pot. Source: Allen Gathman, Flickr
On déterre et empote le rosier et le conserve dans un caveau, une chambre froide ou un garage un peu chauffé pour l’hiver. C’est aussi la meilleure méthode pour conserver les rosiers cultivés en pot. La température doit rester sous ou près du point de congélation, entre -10 et 10 °C, pendant la majeure partie de l’hiver. Gardez le sol légèrement humide, arrosant au besoin. Les plantes peuvent être à la noirceur, car elles seront dormantes de toute façon.
On replante le rosier au printemps, quand il n’y a plus de risque de gel.
Le taux de réussite avec cette méthode est excellent, mais elle exige aussi beaucoup d’efforts.
Que faire au printemps

Enlevez toute protection tôt, quand le rosier est encore dormant. Source: gardenprofessors.com
Si on peut prendre son temps pour installer les protections hivernales des rosiers à l’automne, il y a urgence pour les enlever au printemps, car souvent il y a surchauffe sous ces abris par des journées chaudes et ensoleillées. De plus, l’humidité sous la protection peut favoriser le développement de maladies fongiques. Donc, dès que les températures commencent à régulièrement dépasser 0 °C le jour, il est temps d’enlever les cônes et les toiles. Faites-le de préférence par une journée grise ou en fin de journée pour éviter que les bourgeons encore fragiles ne brûlent ou ne se dessèchent.
C’est aussi le bon moment pour ressortir les rosiers ayant passé l’hiver dans un garage ou une chambre froide.
Quant aux rosiers enterrés, replacez-les dès que le sol est dégelé.
Rosiers pour jardiniers paresseux
Voilà quelques solutions pour les jardiniers pris avec des rosiers hors zone.

Le jardinier vraiment paresseux préférera les rosiers rustiques: ils n’ont pas besoin de protection hivernale. Source: pxhere.com
Les véritables jardiniers paresseux savent déjà qu’il n’est pas sage de planter des rosiers fragiles au froid et préféreront les rosiers rustiques adaptés à leur région, soit la plupart des rosiers arbustifs et miniatures et certains rosiers polyanthas et grimpants (voici un article sur les rosiers grimpants pour climats froids).
Aucune protection, cela veut vraiment dire aucune protection. Il est inutile d’emballer ces rosiers de jute ou de géotextile, et même nuisible de les emballer de plastique. Il n’est surtout plus nécessaire de les tailler à l’automne (l’automne n’est pas la bonne saison pour la taille d’entretien des rosiers).
J’espère que ce texte aidera à clarifier la situation et que les rosiers rustiques, notamment, n’auront plus à subir des protections inutiles posées par des jardiniers forcenés qui «ne savaient pas» et qui souvent les brisent ou les abîment.
Et pour terminer: planter des végétaux adaptés à votre climat, même dans le cas des rosiers, est toujours la meilleure chose à faire. La vie est trop courte pour la passer à emballer des plantes que dame Nature aimerait mieux voir crever!
je ris toute seule. j avais pris en grippe la lavande trouvant qu’elle est d un cclimat disons méditéranéen.
J ai donc planté une allée de ciboulette dont les fleurs d une bonne durée sont jolies, les bourdons et abeilles les adorent. culture tellement facile simple. Et délicieuc
[…] ou 5 avec des soins appropriés. (Vous trouverez des renseignements à ce sujet dans l’article Protection hivernale des rosiers.) Ou soyez bien paresseux et cultivez-le comme plante […]
Comment protéger un rosier sur tige des griffures de chats ?
Il y a des suggestions générales ici: https://jardinierparesseux.com/2016/05/24/chasser-les-chats-du-jardin/. Je soupçonne qu’un tuber de grillage métallique autour de la tige serait la méthode la plus efficace.
Bonjour
Je me suis fais une toute petite bouture du rosier at last
À l’intérieur de la maison. Maintenant je vois qu’une de mes boutures rallongent, alors je ne sais plus si je dois la rester à l’intérieur de la maison pour l’hiver ou si je dois la planter dehors , mais vu qu’elle est bien petite j’ai peur qu’elle ne survive pas au froid de l’hiver.
Que dois-je faire ?
Effectivement, c’est un dilemme et il n’y a pas de solution parfaite. Je pense justement que le risque est plus grand de placer une plante à peine enracinée en pleine terre, vu que l’hiver est si proche. La situation idéale à l’intérieur serait plein soleil et température très fraîche (vers 10C). Autre possibilité, un emplacement très froid, mais libre de gel, comme un garage protégé, ce qui poussera la bouture en dormance. Dans le dernier cas, aucun éclairage ne sera nécessaire.