Rosiers miniatures: meilleur succès en pleine terre
On trouve facilement en jardinerie et dans les boutiques de fleuristes de jolis rosiers miniatures. Autrefois, on les voyait surtout au printemps et à l’été, mais maintenant, ils sont offerts à l’année. Ils sont surtout destinés à une utilisation comme cadeaux fleuris: cadeaux d’hôtesse, cadeaux d’anniversaire et, de plus en plus, cadeaux à offrir aux invités lors des mariages.
C’est la nature d’un rosier miniature d’être «mignon». Il doit ressembler à un rosier classique, mais en beaucoup plus petit. Alors, les feuilles et les fleurs doivent être proportionnelles avec la taille réduite de la plante. Tout est alors minuscule. Pour une fois, les grandes fleurs sont considérées comme indésirables.
D’après la définition des rosiéristes, un rosier de jusqu’à 90 cm de hauteur peut être considéré comme un rosier miniature si ses tiges sont minces et que ses fleurs et feuilles sont petites, mais une plante aussi grande ne passera pas la rampe auprès des jardiniers. On préfère de très petits rosiers. Ainsi, ceux qu’on voit sur le marché mesurent rarement plus de 20 à 30 cm de hauteur et de diamètre.
La gamme de couleurs et de formes est aussi vaste que chez les rosiers standards: toutes les couleurs de l’arc-en-ciel sont possibles, sauf le bleu (on peut toutefois trouver des variétés à fleurs lavande), et les fleurs peuvent être simples, semi-doubles ou doubles, parfumées ou non. Il y a même des rosiers grimpants miniatures, des rosiers mousseux miniatures et plus encore, mais… ce sont les variétés très doubles au port buissonnant — celles qui rappellent en miniature les rosiers hybrides de thé — qui ont la cote et c’est ce qu’on voit le plus souvent dans les boutiques de fleuristes et les jardineries, voire dans les supermarchés.
Rosiers miniatures comme décoration temporaire
Normalement, ces rosiers ne sont pas vendus avec l’idée qu’ils pousseront et fleuriront pendant des années. Le producteur les voit comme une denrée périssable qui doit pouvoir tenir dans une maison typique pendant deux ou peut-être trois semaines. Après, la plante est censée dépérir pour finir sans doute sa vie au compost. Mais, est-ce possible de cultiver un rosier miniature toute l’année à l’intérieur?
La réponse est: oui, mais…
Rosiers miniatures comme plantes d’intérieur
J’ai cultivé une petite collection de rosiers miniatures comme plantes d’intérieur pendant plusieurs années et je peux vous assurer que leur culture est non seulement possible, mais qu’il est même possible de les faire fleurir toute l’année… mais aussi, que cette culture est assez compliquée.
D’abord, il faut un éclairage maximal. Pendant l’été, un emplacement près d’une fenêtre ensoleillée peut suffire, mais l’automne et l’hiver, quand les jours sont courts et que l’intensité du soleil est faible, il faut un éclairage beaucoup plus intense. À l’époque, j’utilisais une lampe fluorescente standard (T12) à 4 tubes d’octobre à avril, plaçant les plantes tout près de la source de lumière (à environ 10 à 15 cm des tubes). Aujourd’hui, vous pourriez utiliser des tubes fluorescents T8 ou T5 (plus intenses que les T12) ou encore des lampes DEL horticoles très intenses (si votre budget le permet: ces lampes sont encore très coûteuses). Évitez de placer des rosiers miniatures d’intérieur en plein air l’été, même pendant de courtes périodes, de peur de les exposer aux insectes indésirables et aux maladies que vous rentreriez dans la maison par la suite.
Une fois le problème d’éclairage réglé, il y a la température à considérer.
En effet, les rosiers miniatures ne sont pas des plantes tropicales et doivent normalement vivre au minimum un court «hiver» une fois par année, soit au moins un mois de dormance au froid (1 à 4? C ou même sous zéro) tard chaque automne pour simuler la dormance qu’ils auraient normalement subie à l’extérieur. Après un mois de froid (et d’obscurité aussi, si vous le souhaitez: aucun éclairage n’est nécessaire lorsque la plante est en dormance), replacez-les à la lumière et à des températures intérieures normales et elles seront bientôt de nouveau en fleurs.
Cela dit, à cette époque (ma période «collection de rosiers miniatures» date des années 1980!), je n’avais aucun moyen logique de leur donner une dormance froide, car je vivais en appartement avec un seul thermostat: si j’avais fait baisser la température pour plaire aux rosiers, c’est ma famille qui en aurait souffert! Alors, je les ai simplement gardés en croissance toute l’année et finalement, l’absence de période de dormance hivernale ne semblait pas trop les déranger. Toutefois, je voyais bien que la floraison était moins abondante qu’elle aurait pu l’être si je leur avais donné une période de dormance en bonne et due forme.
Pour réduire la température du terreau un peu (les rosiers détestent un sol chaud!), j’ai toujours placé les pots de mes rosiers miniatures dans des cache-pots, ce qui a un effet isolant indéniable.
Et ce n’est pas tout. Il faut une forte humidité en tout temps: au moins 50%. C’était facile à faire l’été, mais je devais les cultiver au-dessus d’un plateau humidifiant pour obtenir l’humidité nécessaire pendant l’hiver. Et une fertilisation régulière, mais sans exagération, avec un engrais tout usage pendant toute la période de croissance était aussi une nécessité. Plus un ménage régulier, supprimant les feuilles mortes et jaunies et les fleurs fanées, taillant les tiges qui s’allongeaient trop, etc.
J’ai quand même obtenu des résultats fort intéressants — des fleurs 12 mois par année, c’est quand même très bien! – et j’étais très fier de ma collection de rosiers miniatures, mais il reste un élément dont je ne vous ai pas encore parlé… les araignées rouges.
Des araignées rouges par centaines!
C’est peut-être parce que je gardais mes rosiers miniatures à l’intérieur toute l’année, évitant alors tout contact avec les rosiers de jardin, mais je n’ai jamais eu de sérieux problèmes avec la tache noire, le blanc, la moisissure grise ou les (nombreuses) autres maladies des rosiers, pas plus qu’avec les insectes indésirables. Mais les araignées rouges (aussi appelées tétranyques à deux points, Tetranychus urticae), c’est une autre situation complètement.
Tout d’abord, les araignées rouges (qui ne sont pas de véritables araignées, mais plutôt des acariens) sont si petites et si légères qu’elles sont emportées par le moindre courant d’air. L’été, chaque fois que vous ouvrez une porte ou une fenêtre, elles pénètrent dans la maison… et ne pensez pas qu’un moustiquaire va les arrêter! Ainsi, elles trouvent inévitablement le chemin jusqu’aux rosiers cultivés à l’intérieur.
Deuxièmement, elles adorent les rosiers d’intérieur et y prolifèrent à une vitesse remarquable, faisant jaunir et tomber les feuilles, asséchant les boutons et fleurs et recouvrant les minuscules plantes de leurs toiles argentées. Je pouvais littéralement les voir, des centaines à la fois, comme de petites taches de poussière qui se promenaient sur les fils.
Les araignées rouges prolifèrent sur les plantes stressées et sont particulièrement heureuses quand l’air est sec et que les températures sont excessivement chaudes, surtout quand les plantes sont surfertilisées (un autre facteur de stress). Dans une maison moyenne, les conditions automnales et hivernales sont presque nécessairement trop sèches et trop chaudes pour les rosiers (qui aimeraient mieux être à l’extérieur à ces saisons, en pleine dormance), ainsi les araignées rouges ont libre cours.
Au cours de ma vie de jardinier amateur, j’ai souvent eu des problèmes d’araignées rouges dans les plantes d’intérieur (en plein air, la pluie empêche habituellement les araignées rouges de proliférer), mais jamais aussi sévères ni aussi dévastateurs que chez les rosiers miniatures. Vous n’auriez jamais vu des bestioles proliférer aussi rapidement!
Par contre, ce n’est pas que contrôler les acariens est si difficile. Je n’avais qu’à apporter mes plantes à l’évier chaque semaine et à les rincer avec un jet d’eau tiède. Il n’en fallait pas plus pour réduire temporairement la population d’araignées rouges afin que mes rosiers puissent prospérer de nouveau. Mais la semaine suivante, les petits monstres étaient de retour et il fallait recommencer le même traitement. Rincer, rincer, puis rincer encore. Il n’y avait pas de fin en vue.
À partir de la troisième année, j’ai commencé à faire preuve de négligence. Ma détermination à rincer mes plantes chaque semaine s’est affaiblie et j’ai commencé à perdre des plantes. (Il ne faut pas longtemps aux araignées rouges pour tuer un rosier miniature!) Finalement, il ne restait que trois ou quatre variétés de rosiers miniatures dans ma «collection», sans doute celles qui étaient peut-être un peu plus résistantes aux acariens que les autres.
En pleine terre
J’ai résolu le problème lorsque nous sommes déménagés dans notre maison actuelle, tout simplement en plantant mes rosiers miniatures en pleine terre dans une plate-bande. Ils font d’excellentes plantes de bordure dans un endroit ensoleillé au sol riche.
Vous pouvez aussi les cultiver en pot en plein air, à condition de les arroser fidèlement et de les protéger pour l’hiver.
Ils sont rustiques en zone 5, donc plus rustiques que les rosiers buissons classiques (hybrides de thé, grandifloras et floribundas, par exemple), et réussissent aussi très bien dans les zones 3 et 4 tant quand vous les couvrez de paillis l’hiver. Ainsi traités, ils fleurissent du début de l’été à la fin de l’automne. Et j’ai découvert que cela me suffisait: je ne ressens plus le besoin de les obliger à fleurir tout l’hiver à l’intérieur.
En apprenant à être un jardinier paresseux, j’ai dû parfois accepter de laisser les plantes faire ce qu’elles voulaient plutôt que ce que j’aurais aimé qu’elles fassent. Eh bien, si aller en dormance en hiver rend les rosiers miniatures heureux, ainsi soit-il!
Si vous recevez un rosier miniature en cadeau
Si vous héritez d’un joli petit rosier miniature en pot, je vous suggère de l’utiliser temporairement comme plante ornementale, le plaçant bien en vue, sans trop vous occuper des conditions (sauf pour assurer des arrosages au besoin, dès que le terreau commence à s’assécher), car il sera capable de tolérer quelques semaines de négligence, mais après deux à trois semaines, il sera temps de sérieusement songer à le planter en pleine terre: c’est la seule façon logique de le réussir à moyen et à long terme.
Voilà qui est facile à faire si l’on vous offre le rosier quand la température extérieure permet la plantation, mais que faire si vous le recevez tard à l’automne ou l’hiver, quand le sol est gelé? Eh bien, éclairez, arrosez, humidifiez, fertilisez, utilisez un cache-pot, etc. (voir ci-dessus) pour aider à maintenir la floraison. Et n’oubliez pas de rincer le feuillage encore et encore, hebdomadairement, tout l’hiver durant. Quand le sol dégèle au printemps, plantez-le enfin en pleine terre.
Parfois, il est possible d’étirer l’utilisation d’une plante «périssable» presque à l’infini si l’on sait quoi faire… et le rosier miniature appartient bien à ce groupe.
Merci pour cet excellent article! Je vis en Abitibi et évidement, ici en zone 2, le climat est beacoup trop froid pour leur faire passer l’hiver dehors. J’ai une question purement théorique: si j’emballais un rosier miniature en pot dans un grand sac en plastique et le mettait au frigo pour l’hiver, est-ce qu’il survivrait en dormance jusqu’à l’été vous croyez?
Il faudrait l’effeuiller complètement, mais… peut-être. Idéalement, vous le laisserez à l’extérieur jusqu’à ce qu’il entre en dormance de lui-même avant de le mettre au frigo.
Merci! Ça c’est de la réponse rapide.
Je suis très tenté d’essayer!
Est-il nécessaire de rempoter un rosier miniature acheté a l’épicerie (oui oui je sais!)? Si oui de la terre de rempotage standard est acceptable?
Tant que il ne sèche pas très vite après un bon arrosage (le symptôme classique d’une plante trop serrée dans son pot), il peut rester un an ou deux dans le pot d’origine. Quand le temps vient de le rempoter, oui, un terreau standard conviendrait parfaitement.
Je suis du Saguenay, est-ce que mon plant peut passer l’hiver dehors ?
https://jardinierparesseux.com/2021/03/24/une-triste-decision-je-ne-peux-plus-repondre-a-vos-questions/
Bonjour,
J’ai planté mon rosier kordana dans ma plate bande. Est-ce que je dois le couper pour l’hiver ? Lui mettre du paillis ??
Merci