Conserver les «géraniums» pendant l’hiver
Le populaire «géranium des jardins» est en fait un pélargonium (Pelargonium x hortorum). On le vend comme annuelle, mais c’est plutôt une plante subtropicale qui ne peut pas tolérer le gel. Donc, soit vous le laissez geler à l’automne, quitte à acheter de nouvelles plantes au printemps, soit vous le rentrez à l’intérieur pour l’hiver.
Vous avez même deux options pour le conserver pendant son séjour hivernal à l’intérieur: mettre la plante en dormance ou la cultiver comme plante d’intérieur.
À la rentrée
Quand vous rentrez la plante, lavez bien le feuillage avec une solution de savon insecticide, vendu dans toute jardinerie, pour éliminer tout insecte qui pourrait s’y trouver. (Les aleurodes, aussi appelés mouches blanches, adorent les pélargoniums, notamment!) Et trempez aussi la motte de racines dans de l’eau savonneuse (5 ml [1 c. à thé] de savon insecticide dans un litre d’eau) pendant 15 minutes pour éliminer tout insecte caché dans le terreau. Vous pouvez ensuite rentrer la plante dans la maison sans crainte d’y apporter des indésirables.
Mais comment l’entretenir une fois qu’elle est rentrée?
Méthode traditionnelle
Nos grands-parents mettaient leurs pélargoniums en dormance pour l’hiver et beaucoup de gens pensent toujours que c’est la bonne méthode. Voici comme on faisait:
À l’automne, avant le premier gel sévère, on déterrait le pélargonium, faisait tomber le terreau de ses racines et le suspendait à l’envers dans le caveau à légumes. Après plusieurs mois de dormance, sans arrosage ni éclairage, on sortait la plante de la chambre au début de mars, la rempotait dans un terreau frais, coupait les tiges asséchées et mortes (inévitables avec cette méthode) et recommençait à l’arroser. Devant une fenêtre ensoleillée, la plante récupérait peu à peu, reprenait sa coloration verte et, avec un peu de chance, était bientôt prête à affronter un nouvel été en plein air.
Beaucoup de jardiniers appliquent encore cette méthode, ou essaient de l’appliquer, et ne comprennent pas pourquoi ils échouent si souvent alors que leurs grands-parents réussissaient. Mais l’environnement dans nos maisons a beaucoup changé, surtout depuis la Première Guerre mondiale. Le caveau à légumes, un emplacement noir, humide et froid, mais libre de gel, où l’on conservait les légumes et les fruits autrefois, a été essentiellement remplacé par le réfrigérateur et n’existe plus ou est très rare. La plupart des sous-sols modernes sont chauffés, ce qui met un stress supplémentaire sur la plante déjà en détresse (le pélargonium n’est pas fait pour entrer en dormance et dépérit lentement lorsqu’on le traite ainsi). Même si la plante est conservée à la noirceur d’un sous-sol, elle séchera davantage qu’auparavant, car l’air y est nettement plus chaud et plus sec que dans un caveau.
En passant, il n’a jamais été nécessaire de suspendre la plante à l’envers, même dans le temps de nos grands-parents. Ils croyaient que cela «renvoyait de l’énergie vers les tiges», mais, de nos jours, on sait que c’est un non-sens!
Si vous tenez à faire subir une dormance forcée à votre pélargonium, un garage à peine chauffé conviendrait mieux qu’un sous-sol chauffé. Idéalement, la température se tiendra autour de 5 à 10 °C. Et si possible, n’exposez pas les racines à l’air libre. Mieux vaut laisser la motte de racines intacte et l’envelopper dans un sac de papier ou dans du papier journal plutôt que de suspendre la plante à l’envers (emballées, les racines s’assécheront moins). Si la plante est dans un pot individuel, rentrez tout simplement le pot au frais.
Il est sage de vaporiser la motte de racines d’eau une fois par mois pendant l’hiver, ou de verser un peu d’eau sur la motte des plantes cultivées en pot, car un garage est nettement moins humide qu’un caveau à légumes, et les plantes s’y dessèchent plus rapidement. Aussi, ramassez et compostez les feuilles tombées: il y en aura beaucoup.
Méthode plus sûre
L’autre méthode pour maintenir un pélargonium pendant l’hiver et qui a toujours été la plus sûre: il s’agit de le garder en croissance devant une fenêtre, tout simplement, ce qui reproduit davantage les conditions dans lesquelles les pélargoniums vivent dans leur pays d’origine, l’Afrique du Sud, où la plante pousse toute l’année avec seulement un ralentissement pendant les mois plus froids de l’hiver.
Avec cette méthode, nettoyez tout simplement un peu la plante quand vous la rentrez, enlevant les feuilles mortes et jaunies et les fleurs séchées. Aussi, il peut être pratique de pincer l’extrémité des tiges (autrement dit, couper le bourgeon terminal) pour stimuler une meilleure ramification, ce qui donnera un plant plus fourni. Maintenant, placez le pot dans une soucoupe devant la fenêtre la plus ensoleillée possible ou encore sous un éclairage artificiel intense. La plante s’adaptera à une bonne gamme de températures, de 5 à 35 °C.
Pendant l’hiver, arrosez au besoin quand le terreau est sec au toucher. Notez que la fréquence d’arrosage peut varier d’aussi souvent qu’une fois tous les cinq jours à aussi peu qu’une fois toutes les trois semaines, selon vos conditions. (Plus la pièce est fraîche, moins la plante aura besoin d’eau.) Ne fertilisez pas pendant l’automne et l’hiver, à moins que la plante ne soit cultivée sous un éclairage artificiel où vous maintenez des jours longs, mais reprenez les fertilisations (avec un engrais tout usage) en mars, quand les journées commencent à s’allonger sérieusement. Éviter les engrais, et notamment les engrais riches en azote, pendant l’hiver aidera à prévenir un étiolement indésirable.
Votre «pélargonium bord de fenêtre» fleurira pendant son séjour dans la maison, mais généralement moins qu’à l’extérieur, car l’éclairage y est moins intense.
Quand l’été arrive
Peu importe la méthode utilisée pour entretenir votre plante, il faut l’acclimater graduellement aux conditions d’extérieur au début de l’été. Quand il n’y a plus de risque de gel, placez la plante en plein air, d’abord à l’ombre pendant trois ou quatre jours, puis à la mi-ombre, encore pendant trois ou quatre jours, avant de la placer au soleil. Avec ces soins, votre pélargonium devrait refleurir abondamment pour un deuxième été.
Gageons toutefois que les pélargoniums qui ont poussé sur le rebord d’une fenêtre seront plus beaux et plus fleuris que ceux qui ont passé l’hiver en dormance forcée!
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Bonne idée cet article les gens peuvent encore les rentrer vu que le gel dur n’est pas passé mais mon questionnement pour plus de détails serait; sous fluorescent le nombre d’heures minimum que l’on peut leur donner , j’ai lassé les miens à 8 hrs de jour en compagnie de mes boutures de romarin faites le printemps dernier et l’endroit est frais. en passant je leur ai fait une taille sévère de tiges et racines et laissé environ 3 feuilles puis mis dans des pots de 4 pouces
Tout dépend de la réaction que vous voulez. À 8 heures d’éclairage par jour, la plante vivra lentement, dans un état près de la dormance. À 12 heures ou plus, cela stimulera une croissance.e
Bonjour , J’ai un géranium qui a survécu à deux hiver en dormance. Son pot est maintenant trop petit .Feuilles qui jaunissent, moins de fleurissons etc. Je me questionne , dois-je le séparer avant de le mettre en dormance ou attendre au printemps prochain? merci de me répondre
Attendez au printemps: pourquoi “stresser” la plante juste avant sa dormance?
Bonjour, que faire d’une clématite que j’ai mis en pot cet été. Elle s’est mise à fleurir, elle est petite, seulement une tige, mais semble beaucoup plus résistante que lorsqu’elle était en terre. Je demeure au Lac St-Jean, très près du lac, donc zoné 2 je pense. C’est une clématite bleue violacée, peut être “général sikorski” avec le coeur blanc lorsque les feuilles tombent.
Merci
Je viens d’entrer dans la maison mon geranium suspendue. Le pot est plein de racines et j’ai l’intention de le changer de pot au printemps. De quelle façon devrais je séparer les plants. En coupant la motte de racines en 2?
Ou en 3 ou en 4. Tout probablement que le fabricant du panier y a planter au moins 4 plants pour créer un effet dense plus rapidement. En regardant attentivement, vous devriez être capable de voir les plants individuels.
j’ai entré mon pélargonium à l’intérieur en le traitant comme une plante verte, soit sur le bord d’une fenêtre. Il a fait beaucoup de feuilles d’un beau vert. Subitement depuis une semaine il a commencé à faire 1 fleur et il y a quelques jours il a fait 4-5 fleurs et le tiers des feuilles vertes ont jauni et tout ça en 1-2 jours… Est-ce normal ? Je n’ai pas fertilisé mais je vois que je devrais commencer à le faire. Devrais-je enlever les fleurs s’il en repousse d’autres ? Est-ce les fleurs qui font jaunir le feuillage ? Merci pour votre réponse.
Il est temps de commencer à fertiliser. Essentiellement, il s’est mis à développer rapidement avec le retour des journées plus longues et a manquer de “carburant” (minéraux). Probablement qu’il a séché un peu aussi (cela accélère le jaunissement). Mais avec un peu d’attention et un ajout de minéraux, il produira assez rapidement de nouvelles feuilles vertes.
C’est certain que fleurir nécessite de l’énergie et supprimer les fleurs lui permettra de conserver plus de ressources pour sa floraison estivale, mais personnellement je profiterais des fleurs actuelles. Quelques fleurs en moins l’été quand un pélargonium fleurit normalement sans arrêt de toute façon, est-ce si grave?
Bonjour, nous avons des géraniums en pot. (au Québec). Est-ce que nous devons les tailler avant de les rentrer à l’intérieur pour l’hiver. Si oui, de quelle façon doit-on les tailler. Merci !