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Mythe horticole : Est-ce vrai que les aiguilles de pin acidifient le sol??

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Les aiguilles de pin n’influencent presque pas l’acidité du sol. Photo: pxhere

Voici une légende horticole très courante et persistante : que les aiguilles de pin (et d’autres conifères) acidifient le sol et qu’il ne faut alors pas les utiliser comme paillis ni en mettre dans le compost.

L’idée est qu’elles sont très acides et rendront alors le sol trop acide pour la culture de la plupart des plantes. D’ailleurs, beaucoup de jardiniers mélangent des aiguilles de pin au sol au pied des plantes qui aiment un sol acide (plantes acidophiles), comme les rhododendrons, les bruyères, les bleuetiers et les hortensias, en pensant justement rendre le sol plus acide. Mais ils gaspillent leurs efforts, car en fait, les aiguilles de pin n’ont presque aucun effet sur l’acidité d’un sol.

Pas si acides

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Aiguilles de pin brunes : déjà beaucoup moins acides que les aiguilles vertes. Photo: Charles Rondeau, publicodainepictures.net.

Il y a deux raisons pour lesquelles les aiguilles de pin n’acidifient pas le sol et la première est qu’elles ne sont pas si acides?! En fait, les aiguilles vertes sont généralement passablement acides… mais déjà moins quand elles jaunissent (leur état quand elles tombent) et encore beaucoup moins quand leur décomposition est terminée. Si vous analysez le pH* (degré d’acidité) des aiguilles de pin brunes assez décomposées, il est généralement entre 6,0 et 6,5… plus alcalin que l’eau de pluie (normalement environ 5,6). Et le pH idéal pour la plupart des plantes est entre 6,0 et 7,0. Où est le problème??

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*L’échelle de pH va de 0 (extrêmement acide) à 14 (extrêmement alcalin). Illustration: olivarose.fr

Pas beaucoup d’influence

L’autre facteur est que le pH des sols est très stable. Plusieurs agents, dont la microflore, agissent comme tampon pour maintenir le pH du sol où il est. Changer le pH d’un sol est très difficile et demande des applications importantes de produits acidifiants, comme le soufre, ou alcalinisants, comme la chaux. De plus, le sol tend à revenir à son pH d’origine si l’on ne fait pas des applications répétées. Veut, veut pas, c’est largement la roche-mère qui détermine le pH du sol et il n’est pas facile de le changer.

L’application d’aiguilles de pin ou de tout autre paillis ou amendement de sol résultant de la décomposition des produits végétaux n’aura qu’une influence tellement mineure sur le pH qu’elle sera difficile à détecter.

Facile de faire la preuve

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Une analyse du sol permettra de découvrir la vérité au sujet du pH sous un pin. Photo: Lynette, Flickr

Il est facile de faire la preuve que le pH du sol n’est pas trop influencé par la présence des aiguilles de pin. Faites une analyse de sol sous un pin mature, et qui alors couvre le sol à son pied d’aiguilles depuis des années, et une autre sous un arbre à feuilles caduques du même secteur qui n’a pas la réputation d’acidifier le sol. Le pH sera sensiblement le même, d’ailleurs probablement identique.

Mais pourquoi les plantes ne poussent-elles pas bien au pied des pins??

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S’il y a peu de végétation sous les pins, c’est à cause de leurs racines superficielles et de l’ombre qu’ils jettent, pas à cause de l’acidité de leurs aiguilles. Photo: Hans Rohr, Wikimedia Commons

Je sais que beaucoup de lecteurs vont s’opposer à ce que j’écris ici en insistant sur le fait que les aiguilles de pin doivent nécessairement rendre le sol très acide, sinon comment expliquer le fait que la végétation poussant sous un pin est si parsemée? Mais il n’y a pas qu’une acidité excessive qui peut nuire à la croissance des plantes.

Essayez de creuser un trou sous un pin et vous comprendrez rapidement la vraie raison de cette faible végétalisation. Les pins (et la plupart des autres conifères) produisent un amas très dense de racines juste sous la surface du sol. Ces racines absorbent rapidement toute la pluie qui tombe et tout minéral disponible dans le sol. Le sol sous un pin est donc sec et pauvre en permanence et peu de végétaux peuvent tolérer la présence de racines aussi dominantes. Cela explique leur difficulté à pousser sous un pin.

L’autre facteur est que l’ombre est souvent dense sous un grand pin ou dans une forêt de pins… une condition peu propice à la croissance des végétaux chlorophylliens.

Un paillis très apprécié… aux États-Unis

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Ballots de paillis d’aiguilles de pin. Photo: spacecoastlandscapesupply.com

Saviez-vous que les aiguilles de pin se vendent comme paillis aux États-Unis?? On trouve de gros ballots vendus sous le nom de «?pine straw?» ou «?pine needle mulch?». C’est d’ailleurs le paillis le plus populaire dans bien des régions. Curieux, n’est-ce pas, que les Américains jardinent avec les aiguilles de pin alors que les francophones (on dira que la fausse information que les aiguilles de pin acidifient le sol est plus répandue dans les pays francophones) ont les aiguilles de pin en horreur… ou essaient en vain d’acidifier le sol des leurs plantes acidophiles avec elles.

Et les feuilles de chêne aussi

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Les feuilles de chêne non plus n’acidifient pas le sol… mais déchiquetez-les avant de les utiliser comme paillis, sinon leur décomposition sera très lente. Photo: tracy, Wikimedia Commons

Ce que j’explique ci-dessus au sujet des aiguilles de pin est aussi vrai des feuilles de chêne, aussi souvent accusées d’être trop acides. Souvenez-vous tout simplement du détail suivant : le pH naturel d’un sol est très difficile à changer et l’influence des feuilles décomposées ou en décomposition, en surface ou mélangées au sol, ne le changera pas pour la peine.20171010A pxhere

Étiquettes + Paillis d'aiguilles de pin, Aiguilles de pin au compost, Acidité des aiguilles de pin, Les aiguilles de pin sont-elles acides?


commentaire sur "Mythe horticole : Est-ce vrai que les aiguilles de pin acidifient le sol??"

  1. Lamia dit :

    Cher Jardinier Paresseux, je n’ai pas de jardin (tout juste un balcon que je fleuris l’été), mais j’apprends tellement de choses passionnantes avec vous que ça me donne envie d’en avoir un un jour ! Merci !

  2. Entièrement d’accord avec vous

  3. safranmonchat dit :

    Concernant les feuilles de chêne, peut-on les mettre cependant dans le compost? Même chose pour les aiguilles de pin si elles ne sont pas si acides que cela?

  4. Huguette dit :

    Wow, quelle superbe explication! Terminé le ramassage et les doutes à ce sujet, j’espère que ça convaincra aussi mes amis. Merci Larry!

  5. Sylvain Dubé dit :

    Je pense comme vous, les mythes agricoles sont nombreux et il faut vraiment regarder la forêt pour les comprendre et y voir clair. Merci Larry pour vos informations pertinentes et utiles. Bonne journée.
    Cette année les feuilles des arbres ont finalement changées de couleur.Enfin! Tout cela à cause de la chaleur. Est-ce que cela va changer le cycle de vie de la nature l’an prochain?

  6. ha ha ha ! j’adore ces chroniques sur les mythes …. je me suis fais prendre et influencer si souvent par des jardiniers amateurs qui savent … comment bien expliquer les mythes. mille mercis. une passionnée paresseuse

  7. Bertrand Dumont dit :

    S’il n’y a pas de plantes qui poussent sous les pins, c’est que lors de leur décomposition les aiguilles produisent des trépénes, des substances qui empêchent/limitent la germination d’autres plantes. C’est pourquoi il est totalement déconseillé d’utiliser des aiguilles de pin pour recouvrir un semis, au cas où le processus de décompostion serait déjà commencé. Un fait connu depuis longtemps par les horticulteurs.

  8. Christine Gagnon dit :

    Et les copeaux de cèdre !? Je comprends que c’est la roche mère qui surtout détermine l’acidité du sol. Je pense que les copeaux proviennent de bois déchiqueté. Est-ce que les copeaux de cèdre, eux, sont acide au point de changer le ph?
    Merci Jardinier paresseux !

  9. Victor dit :

    Le jardinier devrait être moins «paresseux» en faisant ses recherches. ;- )

    30 secondes dans google:
    « Un chercheur français, Jack Masquelier, a émis l’hypothèse que des substances inhibitrices de la germination pouvaient exister dans le sol et peut-être dans les aiguilles de Pins. Par des décoctions d’aiguilles de Pins, Masquelier a démontré la présence de leucoanthocyanes constitués d’une molécule de base (leucocyanidol) légèrement polymérisée (c’est-à-dire des multiples de cette molécule de base).»

    Des substances similaires (acidifiantes et/ou inhibitrices de croissance) ont été trouvés depuis ce temps là dans tous les conifères. Ces composés sont utilisés notamment dans le développement de traitements anti-cancers par exemple le taxol, extrait de l’if du canada (Taxus canadensis). C’est encore plus vrai pour le thuya qui a des composés anti-bactériens qui le protège de la dégradation.

    • D’accord, mais… cela n’empêche pas que les plantes peuvent croître, et très bien croate, en présence d’aiguilles de conifères de toute sorte. Après tout, les leucocanthocyanes se décomposent en même temps que les aiguilles: quand les aiguilles sont au stade brun, il n’y a a essentiellement plus. D’ailleurs, des leucocanthocyanes sont présentes dans beaucoup de semences.

    • RAYMOND GABRIEL dit :

      Trente secondes sur Google, mais un peu plus sur le terrain et ces histoires de substances inhibitrices s’envolent en quelques semaines. Une haie de Thuyas broyés laissés sur place a donné une superbe haie de groseillers et autres fruitiers. Quand on aime bien les légendes….

  10. RAYMOND GABRIEL dit :

    Merci pour cet article dont je partage entièrement les conclusions. Vous pouvez étendre à tous les conifères… l’acidité en soi n’est pas un problème, la fertilité du sol et le climat sont essentiels. Au passage, je voudrais vous signaler que vous avez un peu inversé deux paramètres (pour leur importance) en citant l’absence de lumière comme deuxième point pour expliquer qu’il n’y pousse rien. Or c’est avant tout la lumière qui conditionne la croissance et explique par son absence le fait que “sous les conifères, il ne pousse rien)”. J’ai acheté 3 hectares de sapinière fraîchement rasée, avec des tonnes de branches et de souches, sous laquelle “il ne poussait strictement rien” (en dehors des sapins, bien sûr). Après un broyage forestier qui était censé augmenter…l’acidité, j’étais devant un véritable désert, avant la plantation de nouveaux arbres. Un an plus tard la végétation faisait plus d’un mètre de haut, et ce n’était que le début.

  11. Pascal T. dit :

    Merci pour cet article instructif !

    Je vais ajouter ce matériel dans mes plates-bandes BRF carton:

    Voir comment je fais mes plates-bandes sans enlever le gazon ici :

    http://www.jardinage-quebec.com/guide/plate-bande-sans-enlever-gazon/

  12. joel dit :

    Merci pour cet article et ces infos que j’ignorais ! Petite nuance, si l’acidité n’est du coup pas le facteur d’inhibition de cette matière organique, il faut je pense garder d’autres facteurs chimiques d’inhibition de croissance, germination, etc., que ce soit par les résines, les nombreux acides phénoliques (hydroxycinnamiques –> p-coumarique, férulique et syringique, et d’autres probablement), terpénoïdes… et de nombreux autres composés, qui qui peuvent mal convenir aux plantes non adaptées à un biotope de résineux. Certains de ces composés sont rapidement dégradés, d’autres beaucoup moins… Mais c’est vrai que cette peur de l’acidité (ou inhinition autre) apportée par de la matière organique de résineux est encore très (trop) présente.

    • Merci pour la précision… mais je ne voulais par compliquer les choses en traitant de germination, les semis étant essentiellement les végétaux affectés par la présence de phénols et compagnie, les plantes matures et bien établies étant moins touchées. Après tout, habituellement, si on pose un paillis, c’est qu’on ne veut pas de germination. Il suffisait, pour cette petite chronique, de démystifier l’effet des aiguilles sur l’acidité du sol.

  13. Yves dit :

    De mon observation sur terrain calcaire avec différents végétaux (aulnes, fresnes, bouleaux, saules, fruitiers…, thuyas, pins noirs, sapin…) La flore sous les conifères n’est pas seulement clairsemée, elle est aussi différente de celle qu’on voit sous les autres végétaux et le sol me semble différent (plus léger entre autre). On y trouve notamment des petites fleurs violettes qu’il n’y a pas ailleurs alors que le terrain est le même à la base… Et j’ai trois érables du japon qui on l’air de se plaire dans ce sol malgré l’ombre, alors que partout ailleurs (y compris en situation ombragée) ils crèvent au bout de quelques années ?!
    Si vous avez des explications je suis preneur 😉

    • Côté sol sous les arbres, comme les arbres ne changent pas le sol dans lequel ils poussent, du moins, pas avant des siècles, probablement que le sol y était différent à l’origine. Comme il est généralement très sec sous un conifère, naturellement cela influence le type de plante qui y réussit. Quant à vos érables du Japon, en présumant que vous vivez au Québec, il est déjà difficile de conserver cette espèce peu rustique. Comptez-vous chanceux que certains réussissent!

      • Victor dit :

        Franchement, Jardinier Paresseux!

        « Comme les arbres ne changent pas le sol dans lequel ils poussent […] probablement que le sol y était différent à l’origine»

        Ce sont les organismes vivants, arbres, plantes, lichen et champignons qui créent le sol. Il n’y a pas de “sol à l’origine”. Les glaciers ont râpé le bedrock du Québec jusqu’à il y a 7 000 ans environs.

        Les êtres vivants ne font pas que modifier leur sol, ils le créent!!! Les petites érablières retrouvées sur le bord du Saguenay, en pleine zone boréale de pessières à éricacées ou à mousse, sont associées aux mêmes plantes herbacées et champignons qu’on retrouve dans érablières du sud du Québec, et leur sol y est similaire sur plusieurs critères. Ce sont les plantes qui ont colonisé ces espaces et formé leur propre sol organique favorable.

        Vous faites bien de démystifier le mythe comme quoi les aiguilles de conifères sont dangereuses en paillis pour le jardin, à dose normale, mais as besoin pour cela de désinformer et d’aller trop dans l’extrême. Oui, les aiguilles de pin acidifient le sol des pinèdes et les molécules dégagées contiennent aussi des agents inhibiteurs de croissance qui diffusent dans le sol. C’est juste que ça prend des années avant de voir la différence.

        Je vous suggère d’ailleurs d’Aller faire un tour au jardin botanique ou dans un arboretum. Le sol se modifie sous les plantes, sans arrêt et c’est visible à l’oeil nu et en moins de 10 ans.

      • Oui, la réponse a été un peu vite. Je voulais surtout dire que le pH du sol n’est pas très facile à changer par les plantes, du moins, au cours des quelques années que un jardinier est sur place.

    • Nj Mana dit :

      Pour l’érable du japon, j’avais lu qu’il était sensible au courant d’air/vent. N’est ce pas aussi un des facteurs qui expliquerait que certains ont mieux survécu que d’autres..?

      • Oui, et aussi, il y a des différences entre des cultivars. ‘Trompenburg’ a la réputation d’être le mieux adapté au climat froid, mais est peu disponible. Mais quand même, on ne voit pas de beaux érables du Japon au Québec comme on peut voir sous des climats plus doux.

  14. Bonjour,
    Le mythe de l’acidification des sols par les aiguilles de résineux procède tout de même d’une série d’observations tendant à conforter l’hypothèse que c’est l’arbre et sa culture qui en seraient la source.
    – culture sur des parcelles au départ moins favorables et déjà plus acides.
    – culture de résineux à rotation parfois rapide, le bilan est négatif pour le sol.
    – enracinement plus superficiel ne favorisant pas la remontée d’éléments minéraux.
    – végétation associée plus faible.
    – lessivage plus important.
    – plus de dépôts atmosphériques etc.
    Tout ceci est mieux expliqué ici par exemple : http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/5384/507_518.pdf?sequence=..

    En l’état vous avez raison pour les aiguilles c’est un mythe.
    Cordialement.

  15. Greg dit :

    Bonjour,
    je suis dans le Vaucluse, à Pertuis. J’ai pas mal de pins et une terre disons moyenne. Sans doute comme le dit Robert Le Calvez.
    J’aimerais aménager une parcelle d’environ 100m² pour avoir quelque chose de sympa pas loin de la piscine, pour se reposer et jouer avec les enfants.
    Qu’est-ce que je pourrais mettre comme genre de gazon méditerranéen quitte à rajouter de la terre de meilleure qualité ?
    Je vous remercie.

    • Je vais vous suggérer de vérifier auprès d’un spécialiste local, car je connais plus les graminées adaptées aux climats froids et très peu celles de climat méditerranéen. Après tout, je réside à Québec, au Canada… avec un climat similaire à celui de Moscou.

      • Similaire, similaire, le climat de Québec est tout de même un peu plus marqué par l’embouchure du Saint Laurent que ne le serait la très continentale Moskva.
        Pas de baleine, marsouin ou phoque à moins de 1000 km. de Moscou. Et de fait 100 m² nécessitent-ils vraiment un spécialiste ?
        😉

      • Ce qui est similaire, ce sont les hivers froids. Je dois toujours, pour ma région, vérifier que les végétaux peuvent tolérer des hivers de -35?C et des étés de seulement 3 mois… comme Moscou. Et par spécialiste, je ne voulais pas dire engager quelqu’un, mais plutôt de consulter une jardinerie locale pour des conseils. ?

  16. martine dit :

    En plus es terpènes, du sol asséché, il y a la lumière…q un passe dificilement quand le sol est recouvert d’une bonne couche d’aiguilles, non ?

    • Oui, mais 1. les aiguilles laissent passer plus de lumière que les feuilles et 2. beaucoup de plantes sont plus hautes que les aiguilles, qui glissent sur leurs feuilles et s’accumulent à la base. Sauf les plante très basses, les aiguilles au sol n’ont pas tant d’influence.

      • Vous avez raison d’ailleurs, si vous avez l’occasion de parcourir un jour la forêt noire (Schwarzwald) du coté Allemand du Rhin, c’est une forêt de conifères très dense (et très belle). Il y fait sombre parfois même en plein jour mais le sol est nu et pourtant vivant. Certes que ce soit du coté Allemand ou Français (les Vosges) les sols (forestiers) s’acidifient mais il ne semble pas que ce soit liés spécifiquement aux conifères.
        Faites un crochet par les Cévennes (pour vous c’est à coté 😉 ) et là une foret de feuillus à dominante de châtaigniers/hêtres vous offrira des couches de feuilles sèches de parfois 80 cm… (dans les trous)
        Et pourtant c’est plus joli.
        Quelque part le conifère est triste et “qui veut piquer son chien déclare qu’il a la rage” j’imagine.
        Chez vous, bien sûr, il faut “résister” au business du paillis industriel, paillez (mulchez) avec ce que vous avez sous la main.
        Cordialement.
        😉

  17. Danielle Bibeau dit :

    Bonjour, j’utilise les aiguilles mortes de mon pin chaque automne pour pailler mes vivaces et mes bisannuelles, elles repoussent sans peine chaque printemps! En plus, c’est gratuit dame nature est généreuse! J’en ai tellement, mon pin est âgé, le reste je le met au compostage. Vos informations sont toujours très pertinentes en plus de réduire nos dépenses! Merci!

  18. Lalla dit :

    Mais ces débris d’aiguilles de conifères peuvent avoir un effet “allélopathique”, en libérant des substances inhibitrices dans le sol sous forme de terpenoïdes (ils y’en a d’autres) qui vont inhiber la germination de certaines graines. Mais c’est très spécifique comme relation.

    • Il y a presque certainement un effet allélopathique (l’allélopathie est une découverte assez récente et encore peu étudiée) sur certains semis, mais la sécheresse constante a, à mon avis, un effet aussi important.

    • Ginette dit :

      Merci merci merci pour ces infos si détaillés.
      Fini à quatre pattes dans mon potager de 9 m x 6 m pour retirer les épines qui tombent de juin à septembre au Québec.Je croyais tellement que notre rangé de conifère qui longe notre potager était responsable de la terre acide.

      Je peux maintenant admirer et non “sacrer” mon oeuvre?.

  19. […] de pin font un excellent paillis pour les bleuetiers à cause de leur acidité? Eh bien, les aiguilles de pin ne sont pas acides. C’est un vieux mythe qui refuse de mourir! Vous pouvez utiliser des aiguilles de pin comme […]

  20. Willy dit :

    Bonjour le paresseux,

    J’ai passé mon enfance dans les landes de Gascogne (sud ouest de la France), au nord de cette forêt de pins plantée sous l’impulsion de Bonaparte afin d’assécher une zone marécageuse qui aujourd’hui n’existe plus.
    Cela fait donc 2 siècles qu’il y a des pins.
    Ce que je peux observer, c’est que dans la forêt se trouvent des minis clairière sans arbres, certainement à cause de tempêtes, et qu’elles sont très fourni en toute sorte de plantes qui ne se trouvent pas dans la forêt. Hors ces clairières mini sont trop petites pour que le sol y soit différent après 2 siècles de sylviculture.
    Par ailleurs, nos jardins n’étaient pas plus desert que ça. Il fallait juste ratisser régulièrement si on voulait du gazon.
    Par contre, l’effet des fougères était très clair quant à l’effet allelophatique.
    Donc, CQFD

    Question subsidiaire, les techniques pour faire changer la couleur de floraison des orthensias sont-elles toutes vouées a l’echec ?

  21. Joëlle SALAÜN dit :

    j ai un recupérateur de pluie sous un sapin est ce que cette eau peut être utiliser pour arroser le jardin ?

  22. abibi2004 dit :

    Bonjour, je voudrais savoir comment empêcher la pousse de toute végétation sur une parcelle de terrain. Merci.

  23. abibi2004 dit :

    Bonjour, je voudrais savoir quoi faire pour empêcher la pousse de toute végétation sur une parcelle de terrain. Merci.

  24. NETO dit :

    Bonjour, merci pour cette belle leçon de jardinage.
    Pour moi d’une valeur inestimable.
    Merci une fois de plus.

  25. Rémi dit :

    Bonjour, Les aiguilles étant difficiles à décomposer se sont les champignons qui se chargent de leur décomposition et dominent les bactéries(pH faible) dans le sol de forêts de conifères. Les aiguilles vont se décomposer très lentement ce qui résulte en très peu de nutriments et beaucoup de lessivage du à l’acidité du sol. A l’inverse, dans un sol d’arbres à feuilles caduques les bactéries dominent le sol, le cycle de minéralisation est plus rapide car les feuilles sont plus facile à décomposer et le sol est riche en matière organique. Ce qui n’empêche pas d’utiliser des aiguilles dans votre jardin mais voilà qui devrait éclaircir l’idée de l’acidification par les aiguilles.

      • Bonsoir,
        N’est ce pas un peu vague ? Il n’y a pas de frontières précises – quant à leurs activités – entre les divers micro-organismes du sol.
        Oui bien entendu, dans le cas des composts étudiés de près à chaque phase correspond plutôt un cortège particulier de micro-organismes qu’un autre, avec des caractéristiques physico-chimiques identifiables. Mais dans un sol ?
        De plus la simple observation d’un sol de Chataigneraie Cévenole – où les feuilles s’accumulent parfois sur des hauteurs impressionnantes : on peut s’y laisser glisser. Ne laisse pas penser qu’une feuille est systématiquement plus facile à dégrader qu’une aiguille.
        Sous les forets mélangées, Chênes-Pins noir, des Causses, au sol prédominent les paquets de feuilles.
        Ce que ne font pas les conifères, avec leur système racinaire traçant, c’est ramener en surface l’élément calcium. Conduisant même en bordure des Causses – une grosse dalle de calcaires- à trouver (rarement) des Lactaires jaunes pourtant typiques des sols décalcifiés.
        Mais bien sur, si effet des aiguilles il y a il n’est pas de type “acidifiant” comme on le dit depuis le début d’ailleurs.
        😉

      • Rémi dit :

        Bonsoir Robert, Je n’écrirais pas que c’est vague mais plutôt généraliste. Il n’y a pas de frontière précise dans la nature en effet mais il y a des sols avec des pH différents et des tendances à être dominés soit par les bactéries soit par les champignons ce qui résulte en des réseaux trophiques différents, des niveaux de matière organique different tous ayant de l’influence l’un sur l’autre etc. . Un sol de forêt de conifères est ainsi nettement different d’un sol de forêt de feuillus même si il existe des différences entre les vitesses de décomposition des différentes feuilles et aiguilles comme vous le précisez avec votre exemple. Néanmoins concernant ce dernier les feuilles de châtaignier sont connues pour être facilement décomposable contrairement à celle du hêtre par exemple mais toutes les deux plus faciles à décomposer que les aiguilles de l’épicéa. Bien sûr tout cela prends un certains temps et n’empêche pas les feuilles de s’accumuler à l’automne. Notez que de fines aiguilles accumulées au sol seront plus discrètes que des grandes feuilles ce qui peux prêter à confusion par rapport à la vitesse de décomposition de ces dernières. De plus les conifères ne perdent pas leurs aiguilles d’un coup mais elles se renouvellent progressivement.
        Les champignons et les bactéries sont à la base des décomposition dans le sol, les champignons avec leur réseau de mycélium étants les organismes les plus importants. Les champignons sont mieux adaptés aux sols acides et pauvres et produisent une plus grande diversité d’enzymes(pour décomposer) que les bactéries. La lignine et la cellulose des feuilles et aiguilles est donc majoritairement dégradée par les champignons. Par conséquent, une distinction est souvent faite entre les sols avec des communautés et réseaux trophiques à dominance fongique ou à dominance bactérienne. C’est bien pour cela qu’un sol de forêt de conifères est à tendance acide et pauvre, mais cela variera en fonction du type de résineux, de la roche mère etc.
        Les aiguilles tombées au sol sont donc un apport de matière organique mais par leur lente décomposition fongique elles contribuent à maintenir l’acidité du sol de forêt de résineux où elles se situent(ce qui vous n’empêche pas de les utiliser au jardin). Quant aux systèmes racinaire des conifères, ils varient: celui du pin sylvestre est pivotant, celui du sapin de douglas est de type coeur et celui de l’épicéa est traçant. Il est évident que l’acidité du sol entraine un lessivage d’éléments important comme le calcium.

  26. Christiane Massé dit :

    Merci pour ces infos concernant les aiguilles de pin. Chez moi, je dois abattre trois immenses pins blancs qui sont en fin de vie, un des trois est même déjà tout brun. Les élagueurs vont me dêchiqueter les branches en copeaux, donc je n’aurai pas seulement des aiguilles. Est-ce je pourrai utiliser ce broyat comme paillis dans mes plate-bandes de vivaces ou dans mon petit verger?
    Merci

    • Oui, mais n’oubliez pas, c’est un paillis qui aurait plusieurs bons effets (contrôle des mauvaises herbes, réduction de l’évaporation du sol, etc.), mais les conifères libèrent très peu de minéraux au sol, donc il peut falloir fertiliser les plantations.

  27. […] Aiguilles appauvrissant le sol (ou pas) […]

  28. Anonyme dit :

    Très intéressant. Par contre, cela n’est pas valable pour les plans d’eau. Les feuilles de chêne et les aiguilles de pin ont une action acidifiante très marquée sur ceux-ci!

  29. […] *Ne croyez pas le vieux mythe que les aiguilles de pin acidifient le sol! […]

  30. Jean-Louis dit :

    Cher Jardinier paresseux,
    Explication très intéresante. Une question: Je songe à acheter un beau terrain avec beaucoup de grands pins, et je voudrait y faire un potager. La présence pins est-elle un contre-indication ? Note: Il a a quand même des endroit sans arbres sur le terrain ou il y aurait assez de place pour mon potager.

  31. Robert Le calvez dit :

    Hello, l’enracinement des pins, superficiel et souvent tentaculaire rend l’exercice compliqué. Selon leur développement une bonne distance de 10-15-20 mètres est parfois nécessaire. Creusez pour savoir… 😉

  32. Robert a bien raison. Ce sont les racines qui sont à craindre. Vous ne voudriez pas que les racines de pin s’installe dans votre potager.

  33. Karine dit :

    Bonjour 🙂
    Que puis-je alors planter sous mes pins, considérant les racines qui semblent assécher et appauvrir le sol? (Zone 5, mi-ombre à ensoleillée).
    Merci!

  34. Christelle dit :

    Bonjour, j’ai creusé un trou pour planter un pommier et je me suis rendue compte que les racines du pin du voisin arrivent jusque chez moi. L’année dernière, j’ai planté des plants de courge à cet endroit, avec plein de fumier, et je n’ai eu qu’un minuscule potimarron. Est ce que mon pommier peut se développer dans un endroit pareil ou bien le pin va l’esquinter ? Ou ces racines de pin “ne font que passer” et vont au contraire aider à décompacter la terre argileuse pour que celles du pommier se faufilent ? Merci, Christelle

  35. bayroyd dit :

    Bonjour,
    Merci beaucoup pour votre article très intéressant.
    Mais du coup, que faire pousser sous un pin ? 🙂

  36. MCBessias dit :

    Bonjour
    mon immense épicéa de 25 ans env., et le magnolia (id) sont morts cet hiver, suite sécheresse, on n’a pas d’explication, tout les reste du jardin est plein de vie
    Avez-vous une idée.? Il y a un très bel olivier entre les deux, sans problèmes
    secteur Nantes
    Merci, MCB

  37. Stephane Lajeunesse dit :

    Précisons que, contrairement à ce que vous dites, même sur un sol bien ensoleillé et bien arrosé presque rien ne poussera au travers des aiguilles de pins. Il n’y a pas que l’acidité, mais voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Allélopathie

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