Les arbres: recherchés, morts ou vivants!
Les arbres sont des éléments essentiels de notre paysage. Nous les chérissons pour la beauté qu’ils donnent à nos jardins et villes, pour leur façon de filtrer et de nettoyer l’air que nous respirons et pour leur capacité faire baisser la température de quelques degrés lors des canicules d’été. Juste voir un arbre aide les gens à se sentir mieux et se détendre et réduit le rythme cardiaque tout en diminuant le stress.
Et les arbres sont des investissements à long terme. Certains peuvent vivre 1000 ans ou plus… bien qu’une telle longévité soit plutôt rare.
Les arbres urbains, ceux qui doivent lutter contre la pollution, les sols pauvres, un mauvais drainage, un volume de sol insuffisant, l’accumulation de sel, des coups de portes d’auto et le vandalisme, pour ne citer que quelques facteurs inhibiteurs, ont une durée de vie moyenne… d’environ 15 ans, d’après une étude, 25 ans dans un autre.
Les perspectives pour les arbres cultivés dans les jardins domestiques et les parcs publics sont nettement meilleures: environ 100 ans pour les érables et les hêtres et 75 ans pour la plupart des chênes et des épinettes. Même les espèces dont la vie est naturellement plus courte, comme les bouleaux et les sorbiers, sont généralement bonnes pour au moins 25 à 30 ans.
Cependant, aucun arbre ne vit éternellement. Beaucoup commencent à décliner alors qu’ils arrivent près des limites de leur durée de vie moyenne: des branches majeures meurent et ne sont pas remplacées, des blessures ne se cicatrisent plus très bien, le tronc devient creux, etc. Les propriétaires désespérés peuvent dépenser une fortune à essayer de garder un arbre mourant en vie: traitements insecticides ou fongicides, élagage, fertilisations, haubanages, arrosages, etc., mais même si ces efforts arrivent parfois à étirer un peu leur durée de vie, presque inévitablement ils continuent à dépérir.
Et il y a toujours des arbres qui meurent bien avant que théoriquement, ils ne le doivent. Tout comme parfois les humains meurent jeunes, les arbres aussi peuvent mourir avant leur temps. C’est la vie! Parois ils sont atteints d’une maladie, sont frappés par une foudre, subissent des dommages aux racines en raison de véhicules stationnés à leur base, etc., mais le plus souvent, il n’y a aucune explication claire quand un arbre meurt alors que ces voisins sont en pleine santé.
Lorsque vous plantez un arbre, vous présumez qu’il vivra au moins aussi longtemps que vous serez propriétaire de votre maison, mais parfois votre souhait n’est pas exaucé. Et lorsque vous achetez une maison plus ancienne avec des arbres déjà matures, les chances de perdre progressivement certains spécimens augmentent énormément.
Quand la mort est inéluctable
Quand un arbre est sérieusement en déclin ou carrément mort, la première réaction de la plupart des propriétaires est de le faire couper. C’est une décision judicieuse et légitime s’il y a un risque que l’arbre puisse blesser les gens ou causer des dommages à la propriété lorsqu’il tombera. De plus, lorsqu’elle souffre d’une maladie ou d’un insecte qui pourrait se propager et tuer les arbres environnants (maladie hollandaise de l’orme, agrile du frêne, etc.), il faut vraiment le faire disparaître sans tarder.
Mais qu’en est-il d’un arbre mature qui diminue progressivement dans le fond de votre cour, loin des structures et des voitures garées, ou encore dans un sous-bois?
Les arbres en déclin, mourants ou morts (on appelle un arbre mort encore debout un chicot) sont un élément essentiel de tout écosystème forestier sain. Un tiers de tous les oiseaux forestiers nichent dans des trous ou des cavités dans des arbres morts, y compris les pics, plusieurs hiboux et le canard branchu. Les chauves-souris (déjà gravement menacées dans de nombreuses régions), les écureuils, les ratons laveurs et bien d’autres mammifères en dépendent également. Les oiseaux de proie les utilisent comme perchoirs et points d’observation.
Hors de la vue, une foule d’insectes et de champignons se nourrissent du bois mort… et ils alimentent les oiseaux et les mammifères à leur tour.
Même lorsqu’un arbre mort tombe au sol, il continue à contribuer à l’environnement. Quand il tombe en arrachant des branches des arbres voisins et en écrasant les plus petits, il ouvre une trouée de lumière dans la forêt, ce qui la permet de se renouveler. Le tronc, si on le laisse couché au sol là où il tombe, se décomposera lentement, nourrissant et hébergeant une vaste gamme d’animaux et de champignons de toutes sortes. Des plantes et des mousses se développeront sur l’arbre tombé. Certaines espèces d’arbres germeront même sur le «corps» de leurs aïeuls pour devenir des géants de la forêt à leur tour.
Laissez dame Nature faire son œuvre
Dans la mesure du possible, quand vous avez un arbre mort ou mourant sur votre terrain, la chose la plus responsable à faire sur le plan environnemental est de le laisser debout! Et même lorsqu’il tombe, bien sûr il faut déplacer le tronc s’il bloque un sentier ou une entrée, mais essayez de le laisser à proximité pour qu’il puisse graduellement se décomposer et enrichir le sol.
Dans la mesure du possible (encore une fois, je répète qu’il y a des endroits où vous ne pouvez pas légitimement laisser un chicot debout), laissez l’arbre mourir gracieusement… mais pensez toujours à planter un remplacement!
Les arbres sont toujours recherchés, morts ou vivants!
Serait-il possible de récupérer un arbre mort mais encore passablement solide, et le remettre debout dans la cour (bien ancré) pour attirer les oiseaux en perçant des ouvertures?
Bien sûr que vous pouvez le déplacer et même l’ornementer (en faisant pousser des plantes grimpantes). Avec un peu de chance, les pics le découvriront tout seuls et feront des trous… dans lesquels d’autres oiseaux nicheront éventuellement.
Et que penser des personnes qui sacrifient des arbres parce qu’ils font de l’ombre sur la piscine, ou encore parce que l’arbre laisse tomber des “saletés” dans cette piscine qui durera quelques années…. quant à la longévité d’un arbre….
Dans bien des régions, il faut un permis pour couper un arbre… et on ne donne pas de permis pour des raisons semblables. Au moins le gouvernement nous protègent parfois contre nous-mêmes.
100% d’accord avec vous ! Je tanne ma mère pour qu’elle ne dépense pas une blinde à payer des bûcherons pour “nettoyer” sa forêt… Ils vont plus saccager que nettoyer : enlèvement (vol) de la biomasse, déchirement de la croûte herbacée avec les tracteurs (terrain en forte pente donc ravinage)… J’ai imprimé l’article pour sensibiliser ma mère 😉
[…] l’original mourra et qu’il faudra le couper (ce qui n’est pas toujours nécessaire : lisez Les arbres : recherchés, morts ou vivants), l’arbre de remplacement sera déjà sur place pour aider à oublier la […]
Comment savoir quand il est temps d’enlever un arbre mort? Nous avons 2 gros arbres morts sur notre terrain (un bouleau et un conifère – peut être épinette). Ils sont assez grands pour faire du dommage à la maison s’ils deviennent trop affaiblis. Mais quels sont ces signes? Pour l’instant, ils semblent encore très forts et nous tenons à les garder le plus longtemps possible. Merci
La seule chose logique serait de contacter un arboriculteur pour fins de vérification.
Où planter le remplacant ? Mon terrain n’est pas si grand, si je veux garder un certain espacement entre les arbres, j’aurais tendance à vouloir replanter au pied de l’arbre mourant…
Vous pouvez le faire!
Est-ce qu’il faut changer d’essence ? J’ai un prunier qui meurt (je ne sais pas pourquoi), si je plante un jeune prunier à son pied, ne risque-t-il pas d’être contaminé par ce qui est en train de tuer le premier ?
J’ai entendu un dicton “on ne plante pas un arbre sur la tombe d’un autre”