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Le bouturage étape par étape

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Le bouturage est loin d’être une technique nouvelle. Depuis que les plantes existent, la plupart se reproduisent, du moins à l’occasion, par bouturage. Une branche tombe au sol et, si les conditions conviennent, produit des racines, et alors une nouvelle plante est née. Il n’est pas plus difficile de faire des boutures à la maison… si on sait comment s’y prendre.

D’abord, le bouturage consiste à sectionner une partie d’une plante et à la stimuler à produire des racines et de nouvelles tiges. Autrement dit, la partie sectionnée, la bouture, devient une nouvelle plante à part entière.

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Il est aussi possible de faire des boutures de feuilles de certaines plantes, comme la sansevière ou langue de belle-mère… mais ici nous nous concentrerons sur les boutures de tige.

Plusieurs parties d’une plante peuvent se bouturer. Certaines plantes (notamment les mauvaises herbes comme le chiendent et la renouée japonaise) ont la capacité à se régénérer à partir d’une section de racine ou de rhizome dans le sol (on parle alors d’une bouture de racine), mais c’est plutôt rare. C’est la même chose pour les boutures de feuilles ou de sections de feuilles: seulement certaines plantes, comme les violettes africaines, les crassulas et les sansevières, s’y prêtent. Par contre, le bouturage des tiges réussit chez presque toute plante qui produit des tiges: plantes d’intérieur, arbustes, arbres, vivaces et beaucoup d’autres encore.

Concentrons-nous ici sur le bouturage des tiges de plantes d’intérieur, car ces plantes sont facilement disponibles en toute saison. La même technique peut toutefois s’appliquer aux plantes d’extérieur. Oui, vous pouvez suivre exactement les mêmes étapes avec les mêmes produits pour bouturer un rosier, un forsythia ou une échinacée, à la différence que vous le ferez quand les plantes sont en croissance, donc pendant l’été.

Quand faire des boutures?

Les boutures réussissent plus facilement quand la plante est en croissance. Les mois de mars, avril et mai, quand les plantes d’intérieur commencent à sortir de leur léthargie hivernale sous l’influence des jours de plus en plus longs, sont particulièrement propices au bouturage, mais on peut continuer de faire des boutures jusqu’au début de l’automne. D’ailleurs, c’est au mois de septembre que beaucoup de jardiniers bouturent les «annuelles récupérables» (pélargoniums, fuchsias, pétunias, bégonias, etc.) qu’ils vont conserver l’hiver pour replanter au jardin l’été suivant.

Étape par étape

1. Commencez par préparer le contenant qui recevra la bouture. Un pot de plastique classique convient parfaitement, mais on peut aussi improviser avec un pot de yogourt ou autre; il faut alors percer un trou de drainage dans le fond. Évitez les gros pots: les plantes s’enracinent mieux dans de petits pots de 5 à 7,5 cm (2 à 3 po) de diamètre ou dans des alvéoles. On peut par contre faire partager un pot ou un plateau plus large à plusieurs boutures.

20170305B.JPG2. Remplissez le pot de terreau pour plantes d’intérieur ou pour semis ou encore, de perlite ou de vermiculite. Évitez la terre de jardin et même le compost, car vous voudrez le terreau le plus stérile possible.

3. Mouillez bien le terreau et laissez drainer tout surplus d’eau.

20170306C.JPG4. Au moyen d’un crayon, percez un trou dans le terreau au centre du pot, trou qui recevra la bouture.

20170306xxx.jpg5. Maintenant, prélevez avec un couteau ou un sécateur bien aiguisé une tige saine ayant au moins trois nœuds et de préférence quatre ou cinq (le nœud est l’emplacement sur la tige où des feuilles sont fixées ou ont déjà été fixées).

20170306E.jpg6. Enlevez les fleurs et les boutons floraux (ils saperont l’énergie de la plante). Il faut aussi enlever les feuilles inférieures si elles se trouveront couvertes de terreau.

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7. Pour les plantes qu’on veut voir se ramifier abondamment, comme les coléus et les hibiscus, pincez la bouture (c’est-à-dire, supprimez le bourgeon qui se trouve à l’extrémité de la tige). Cela la stimulera la production de plusieurs nouvelles tiges plutôt qu’une seule. Pour les plantes où une tige unique est la norme (dieffenbachias, dracaenas, philodendrons, etc.), il n’est pas nécessaire de pincer.

20170306G.jpg8. Parmi les plantes «faciles à bouturer», il y a le philodendron, le coléus, les piléas et les bégonias. Toutes ont des tiges molles, sans écorce, et produisent des racines facilement. Plus difficiles sont les plantes ligneuses (les «plantes à bois»), comme l’hibiscus, le dracaena et le croton. Pour ces plantes, appliquez une hormone d’enracinement sur la partie inférieure de la bouture. Cette hormone stimulera ces tiges récalcitrantes à produire des racines.

9. Glissez la bouture, partie inférieure vers le bas bien sûr, dans le trou préparé précédemment, jusqu’au deuxième ou troisième nœud. Tassez doucement le terreau pour que la bouture se tienne debout. (Pour une très grosse bouture, un tuteur peut être nécessaire pour la solidifier.)

020984_truc869.jpg10. La vaste majorité des boutures s’enracineront mieux sous une forte humidité: recouvrez alors le pot d’un dôme ou d’un sac de plastique transparent, créant de ce fait une mini-serre où l’humidité relative sera à presque 100%. On parle alors d’une «bouture à l’étouffée».

11. Placez le pot dans un emplacement bien éclairé, mais à l’abri du soleil direct, et aussi relativement chaud (de 21 à 24?C).

12. Maintenant, patientez! En effet, certaines boutures reprennent très rapidement (le coléus en seulement quatre à sept jours!), mais d’autres peuvent prendre deux ou trois semaines, même plus d’un mois pour les boutures à tige ligneuse.

13. Vous saurez que le bouturage est réussi quand vous voyez de nouvelles feuilles sortir, signe que les racines commencent à faire leur travail. Enlevez alors la mini-serre et placez la plante (elle n’est plus une bouture) dans un endroit convenant à ses besoins.

Cactées et succulentes

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Laissez la tige sécher jusqu’à ce que un cal se forme.

Les cactées et succulentes n’ont pas besoin d’une forte humidité pour s’enraciner et peuvent même pourrir si on les fait à l’étouffée.

Pour ces plantes, donc, coupez la tige… et laissez-la sécher pendant quelques temps, soit jusqu’à ce que la blessure devienne calleuse, avant de la mettre en pot. Vous pouvez tout simplement déposer les boutures sur le côté dans une assiette ou sur une tablette en attendant. Cela prend 2 à 3 jours dans le cas de la plupart des succulentes, mais un mois ou plus pour certaines succulentes à tige très épaisse (de gros cactus et euphorbes, notamment).

Même après que vous aurez piqué la bouture dans un pot de terreau, n’arrosez pas tant que vous ne voyez pas des signes de croissance, ce qui peut parfois prendre encore un mois ou deux. Ces plantes produiront facilement des racines même dans un terreau sec.

À éviter: le bouturage dans l’eau

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Les boutures faites dans l’eau commencent bien, mais finissent souvent par pourrir.

Le texte suivant surprendra bien des jardiniers, car il y a une longue tradition de faire des boutures dans un verre d’eau, mais je déconseille fortement cette technique. Je ne dis pas que cela ne fonctionne pas parfois, mais en général, ça finit mal.

Le problème, c’est que les racines produites sur une bouture placée dans un verre d’eau s’acclimatent à un milieu aquatique. Quand vous transplantez la bouture dans un pot plus tard (et très peu de végétaux peuvent passer toute leur vie dans un verre d’eau), les racines aquatiques pourrissent et la jeune plante doit recommencer à zéro en produisant un nouveau lot de racines. Souvent, elle n’a plus assez de réserves pour ce faire et meurt.

Donc, pour assurer un bon taux de succès, je suggère de toujours faire vos boutures directement dans un terreau.

Après le bouturage

Selon la taille de la plante bouturée, le petit pot dans laquelle elle s’est enracinée deviendra trop petit plus ou moins rapidement. N’hésitez pas à rempoter vos boutures dans un pot de taille appropriée aux dimensions de la plante.


Maintenant que vous savez comment faire, essayez le bouturage vous-même: votre pouce est plus vert que vous ne le pensez!

Étiquettes + Bouture de feuille, Bouturage, Boutures de plantes d'intérieur, Quand faire des boutures, Boutures à l’étouffée, Bouturage à l'intérieur, Comment bouturer


commentaire sur "Le bouturage étape par étape"

  1. Colette dit :

    SI je bouture un bégonia tubéteux il fera des racines en premier mais je me demande s’ilva produire un (bulbe).

  2. laurent dit :

    merci pour ces informations usr le bouturage

  3. Élisabeth dit :

    J’aimerais tenter le bouturage d’une tige de pivoine cet été. Est-ce que l’expérience a une chance de réussir?
    J’en profite pour vous remercier pour vos articles et livres, en plus d’être super intéressants ils ont souvent une touche d’humour!

    • Bonjour, les boutures ne sont pas ma spécialité mais nous avons déjà multiplié en la divisant (je n’ai pas non plus de spécialité maths!) des pivoines simplement en tranchant le rizhome à la pioche. Il faut faire attention à avoir des bourgeons sur chaque partie divisée. Ca m’est arrivé de diviser un pivoine accidentellement en voulant juste le déplacer : ils ont très bien repris !

    • Il y a des exceptions à toute règle et la pivoine herbacée est parmi le plantes qu’on ne peut pas bouturer. Par contre, on peut bouturer la tige d’une pivoine arbustive.

  4. J’ai une question sur le bouturage : doit-on respecter des périodes par type de plante ? Sur mes essais on en indique souvent l’été, y a-t-il des règles ou peut-on en faire dès le printemps ?

  5. […] faire enraciner des boutures? Lisez Le bouturage étape par étape. N’oubliez pas que les boutures qui ont séjourné dans une bouteille d’eau pendant quelque […]

  6. […] Pour en savoir plus sur la façon faire des boutures, lisez Les boutures étape par étape. […]

  7. […] encore moins par boutures de section de feuille. (Si vous désirez le bouturer, il faut prendre des boutures de tige ou faire un marcottage […]

  8. […] peut uniquement multiplier ce conifère par bouturage et il faut à cette fin employer une hormone d’enracinement et cultiver la bouture à […]

  9. Anne-Marie Sanschagrin dit :

    Bonjour, pour une bouture à l’étouffée, est-ce qu’une mini-serre (5′ de haut enveloppé d’une toile de plastique) est suffisant pour faire le même effet? Merci

    • Oui. C’est “l’effet de serre” qu’on recherche… et vous l’aurez sans difficulté dans la serre que vous décrivez.

    • Julien dit :

      Je fais des boutures à l’étouffée avec des bouteilles d’eau en plastique (2L ou 5L, mais 1L ou même 0.5L pourrait faire l’affaire, tout dépend de la taille de la bouture), ça coûte rien, c’est recyclable quand le plastique a terni, et ça marche très bien ! 🙂

  10. […] Pour en savoir plus sur le bouturage, lisez Le bouturage étape par étape. […]

  11. Jocelyn Roy dit :

    Pour le bleuet, faut-il dénuder la base de la bouture et brumatiser? L’eau de saule en irrigation peut-elle favoriser l’enracinement?

    • Oui, on dénude la base de la bouture. La brumisation est souvent utilisée dans les serres de production, mais est peu pratique à la maison. Il est tout aussi efficace de les faire prendre racine à l’étouffée (dans une mini-serre). L’eau de saule est beaucoup moins efficace que les hormones d’enracinement sur les boutures ligneuses.

      • Jocelyn Roy dit :

        Oh! On déboulonne un mythe ici: un jardinier paresseux qui répond à ses lecteurs à… 5:32 du matin !? (Promis, ça reste entre nous… ;-)) Pour la mise en substrat, j’ai effectivement le Root’s de Wilson. Je me demandais plutôt s’il y a quelque avantage, pour les arrosages subséquents, à utiliser l’eau de saule avec dedans, je ne sais pas moi, une goutte d’algues marines?

      • Oups! Mon secret a été révélé! Je suis tout simplement bien matinal. L’eau de saule ne sera plus utiles. L’hormone appliquée sera en train de faire son travail. Algues marines: inutiles tant qu’il n’y a pas encore des racines, mais après, c’est bien sûr un engrais. Environ un mois après l’enracinement, les engrais commencent à être utiles, car la charge d’engrais initial du terreau commencera à s’épuiser.

  12. Jocelyn Roy dit :

    Merci, tout ça est plein de sens. J’ai procédé hier et me suis rappelé -trop tard hélas- que Lewis Hill aborde cette question dans son ‘Secrets to plants propogation’. selon lui, ‘hardwood cuttings of bleuberries are quite difficult’. Hardwood comme dans dormant. Alors je garde un optimisme prudent… J’ai déjà programmé une autre tentative en juillet avec du bois de l’année, AKA ‘semi hardwood cutting’, si j’ai bien compris.

  13. Nadine dit :

    Bonjour,
    une collègue m’a donné une petite branche de aeschynanthus lobbianus (4 feuilles). Je l’ai laissé dans l’eau jusqu’à l’apparition (3 mm) de racines. Je l’ai déposé dans la terre dans son petit sac hermétique. Elle y est depuis 2 semaines et se porte très bien. Étrangement, ce matin, je me suis aperçue qu’elle produisait des racines à la jonction des feuilles du haut. Est-ce que je devrais la couper et replanter la section du haut avec les 2 feuilles et ainsi avoir 2 boutures de 2 feuilles chaque?

  14. IdFx / Daniel Pelletier dit :

    Nous entendons beaucoup parler d’économie d’eau.
    Quel est la bonne quantité d’eau volume pour un potager
    A l’aide d’un pluviomètre. J’aimerais mesurer si je dois ou non arrosé mon potager

  15. mr kouassi dit :

    existe il des plantes qui ont un effet d hormone sur les autres ,lorsqu elles sont repiquées ensemble dans le meme bac? Si oui donnez moi les noms de ces plantes ornementales

  16. […] troisième option consiste à rentrer des boutures plutôt que des plantes (un traitement contre les aleurodes demeure essentiel). Appliquez une […]

  17. […] de l’insérer dans un pot de terreau humide et de la cultiver comme n’importe quelle autre bouture! Ou de faire un marcottage […]

  18. […] il serait sage de couper et de bouturer la tête. Puis, si vous coupez les tiges restantes presque au sol, elles bourgeonneront aussi, vous donnant […]

  19. […] taux de succès est meilleur quand vous prenez des boutures des parties aériennes de la plante qui sont encore en santé, donc pas encore fanées. […]

  20. Amélie dit :

    Bonjour, est-ce possible de bouturer un bleuetier? Soit un bleuetier nain ou géant? Ou encore un amélanchier? Merci!

  21. Jocelyn dit :

    Bonjour Émilie,
    Larry m’a répondu ici-même sur le même sujet le 24 mars 2018 (voir plus haut). Bouturer des bleuets, c’est faisable mais difficile. Sache que mes tentatives ont toutes échouées et que, par contre, j’ai obtenu un succès formidable en faisant un semis. Si tu tiens quand même à bouturer, je te suggère d’apporter à ton projet des soins maniaques en termes de propreté des substrats et des contenants.

  22. PIERRE JANIN dit :

    Bonjour,
    Est-ce possible de bouturer des arbustes que l’on voit dans la nature lors de nos balades? Je vois de beaux chèvrefeuilles sauvages et des sorbiers en bel état près de sites de construction et je voudrais m’y essayer… Y a-t-il des étapes spéciales pour ce type de bouture?
    Merci d’avance 🙂

  23. Josianne dit :

    Bonjour, j’ai fait plusieurs boutures d’Hortensia (Annabelle) au mois de septembre. Je ne les ai pas mis en terre, je dois donc les conserver à l’intérieur pour l’hiver. Certaines ont commencé à perdre leurs feuilles. Je me questionne sur les conditions nécessaires, surtout sur l’ensoleillement. Dois-je les mettre à la noirceur ?

    • Soleil ou ombre: cela n’a pas d’importance à la fin de l’automne et l’hiver, car les plants seront dormants. L’important est de les garder au froid: peut-être un garage ou un frigo?

      • Vero dit :

        Salut! J’ai une question pour faire suite à cette discussion. J’ai un rosier (malheureusement pas de la série des Explorateurs, donc sensible à l’hiver), que je veux bouturer maintenant (septembre). À partir de quelle baisse de température est-ce que je devrais l’entrer à l’intérieur pour l’hiver? Est-ce que le frigo (4 degrés) n’est pas trop froid?

      • Même les hybrides de thé tolèrent facilement -12?C pendant de courtes périodes, donc votre rosier peut rester à l’extérieur encore jusqu’en décembre, probablement. Un frigo n’est pas trop froid. D’ailleurs, il est toujours sage de laisser un rosier subir au moins une touche de gel avant de le rentrer, question de lui affirmer que c’est bien le temps de dormir.

  24. Aurélie Amable dit :

    Bonjour! Je tente de sauver un dracaena en plein mois de décembre. La tige aerienne principale (en dessous du noeud visible)est pourrie sur un côté laissant les tiges liées à la partie encore saine, fermes et pleines de vitalité. Je me dis que je n’ai d’autres choix que de faire des boutures de ces tiges encore belles.

    Je comprends que l’hiver n’est pas l’idéal pour les boutures, mais il y a t-il quand même espoir ou une astuce supplémentaire pour redonner vie à ma plante?

    Merci d’avance si vous pouvez me répondre.

    Aurélie

    • L’hiver n’est pas la meilleure saison pour prendre des boutures, mais je pense qu’il faudrait faire une exception ici. Surtout, assurez-vous que la bouture profite une chaleur raisonnable… en attendant le retour d’un soleil plus intense dans 2 mois.

  25. Zofia Walnik dit :

    Bonjour, est ce que l’aspirine peut jouer un rôle d’hormone enracinement?

  26. […] Pour en savoir plus sur le bouturage, lisez Le bouturage étape par étape. […]

  27. Mélissa dit :

    J’ai repris le cyprès de Lambert doré de ma belle mère décédé. Mais il sèche a la base de la plante, les aiguilles sont cassantes. Il mesure environ 1 mètre est-ce que je pourrais le sauver en faisant des boutures???? Mais comment les faire??? Selon votre méthode ci-haut???
    MERCI

  28. Gabrielle Mathon-Roy dit :

    Bonjour!
    J’ai déjà lu que certaines personnes arrivaient à bouturer des arbres et arbustes en coupant carrément une branche assez longue (comme un bras, diamètre d’un 10 sous peut-être) et en la replantant direct dans le sol. Qu’en pensez-vous? Est-ce qu’il y a une chance pour que ça réussisse? Je cherche une solution afin de me repartir plusieurs fruitiers et qui me ferait sauver qq années de croissances jusqu’à ce qu’ils produisent (je déménage et je dois tout recommencer de zéro).
    Merci pour votre commentaire!
    Gabrielle

    • Jocelyn Roy dit :

      Bonjour Gabrielle. J’y vais d’une réponse rapide; l’officielle vous parviendra sans doute un peu plus tard! 😉 Le bouturage d’arbres fruitiers est difficile à réaliser et requiert généralement une expertise et de l’équipement qui ne sont pas à la portée du néophyte. De plus, vous ne gagneriez pas de temps car vos boutures seraient “franches de pied” et mettraient environ 6-7 ans à produire des fruits. (Vos arbres actuels sont presque assurément sur des porte-greffes nanifiant qui réduisent la durée de la mise en production.) Si leur dimension le permet, vos arbres pourraient être prélevés et transplantés pendant leur dormance. Vous pourriez finalement prélever du bois de greffe sur les arbres à reproduire et pratiquer des greffes sur des porte-greffe comme le MM106 (semi-nain), qu’on commence à trouver dans le commerce.

      • Excellente information! Merci! ?

      • Jocelyn Roy dit :

        Bonjour Larry! Merci pour les bons mots et excellente année de jardinage en 2021! Dans cette revue de littérature https://www.tandfonline.com/doi/pdf/10.1080/01140671.1995.9513912 on mentionne que le taux de reprise des boutures de ligneux dormants serait amélioré par l’utilisation d’un système de brumatisation (fogging) sous luminosité réduite (25%) et ventilation. Un peu les mêmes conditions que celles qu’on trouve dans les “tentes de croissance” utilisées dans certaines juridictions canadiennes ou dans les systèmes de type “Martha” en usage parmi les producteurs de champignons gourmets. Je débute cette année la propagation de quelques variétés de porte-greffes de fruitiers (qu’on trouve maintenant chez Silver Creek Nursery en petits lots) et j’utiliserai un espace dans mon installation de production de champis pour faire raciner des boutures. Je viendrai faire part de mes résultats sur ce fil!

      • Gabrielle Mathon-Roy dit :

        Jocelyn, où achètes-tu tes portes-greffe?
        Quel intérêt a acheter un porte greffe sur lequel on va greffer une variété de notre choix par rapport à acheter un arbre déjà greffé?
        Et 6-7 ans pour la production d’un arbre fruitier, c’est pas mal toujours ça que j’ai vu il me semble, même pour ceux sur porte-greffe! Peut-être 5 ans pour certaines variétés, mais c’est généralement assez long non?

    • En général, les plantes ligneuses (arbres, arbustes et conifères) sont plus difficiles à bouturer que les plantes à tiges molles, mais certaines peuvent se bouturer ainsi, notamment les saules et certains peupliers. Par contre, les fruitiers de climat froid sont généralement très difficiles à bouturer, surtout en plein air et surtout, à partir de grosses boutures comme vous proposez. Habituellement, c’est par greffage qu’on multiplie les fruitiers afin d’obtenir des fruits plus rapidement. Info ici: http://www.arbres-fruitiers.ca/tutoriels/2014/01/16/pourquoi-les-arbres-fruitiers-sont-greffés-

      • Curieusement, votre message d’origine est sorti complètement illisible la première fois, sauf le début. Maintenant, j’ai pu le lire. Une bonne expérience à tenter. Tenez-moi au courant des résultats! ?

      • Gabrielle Mathon-Roy dit :

        Merci pour votre réponse!
        Je pourrai tenter le coup avec qq branches!
        Pour le greffage, j’imagine qu’un porte-greffe doit se vendre pas mal le même prix qu’un arbre déjà greffé?

      • Non, beaucoup moins cher!

  29. Jocelyn Roy dit :

    Bonjour Gabrielle,

    Un plant de porte-greffe se vend entre $5 et 5.70 au Canada actuellement mais c’est très difficile d’en trouver en petites quantités. L’intérêt d’en acquérir réside dans le fait de posséder la génétique, de pouvoir la reproduire et de démultiplier le nombre de sujets d’un cultivar qu’on souhaite cultiver (ou vendre ou offrir) alors que sa disponibilité est faible. Par exemple, si un ami a mis la main sur un poirier Harovin Sundown et que cet arbre est hyper difficile à acheter dans le commerce, je peux demander à cet ami de me laisser prendre un peu de son bois de taille et le greffer sur des porte-greffe de poirier que j’ai en stock et avoir rapidement 5,10,15 de ces poiriers fabuleux. Ce peut être aussi qu’après avoir repéré en nature un arbre dont tu souhaites te faire un exemplaire, tu n’as qu’à prélever du bois et le greffer sur un porte-greffe de ton choix. Mais soyons clairs, ces avantages ne bénéficient généralement qu’aux amateurs très sérieux ou aux commerciaux. Dans mon cas très spécifique, mon intérêt est de pouvoir constituer une banque génétique aussi complète que possible des pommiers spécialement utilisés pour la production de cidre. J’en ai déjà une vingtaine et je compte acquérir du bois de greffe d’un pépiniériste de la Côte-ouest l’an prochain pour en doubler le nombre. Si tu veux acquérir des arbres fruitiers à faible coût, tu aurais avantage à voir ce site: https://www.pepiniereancestrale.com/ . Il n’y a pas, véritablement, d’économies à faire en greffant soi-même. (Mais il n’y a pas non plus de plus grande satisfaction pour un horticulteur fruitier que de réussir sa première greffe!) 😉

    • Gabrielle Mathon-Roy dit :

      Merci pour tes conseils 🙂
      Je connaissais déjà la pépinière ancestrale.
      J’aime bien la pépiniere aux arbres fruitiers, qui est plus dans mon coin 🙂
      J’ai bien l’impression que je vais devoir réinvestir un gros montant pour me repartir!
      On vient d’acquérir une terre pour faire un projet de forêt nourricière; j’aurais espéré pouvoir ramener un peu du travail que j’ai fait ici (mon futur ancien chez moi). Mais les nouveaux propriétaires veulent tout garder, donc exit le déménagement des fruitiers!

  30. Jocelyn Roy dit :

    Wow! Super projet! J’ai le même depuis 20 ans maintenant! Si tu veux des conseils sur le volet “champignons” de ta forêt, tu me feras signe, je suis pas mal avancé de mon bord. Entre les pépinières dont on parle, juste un mot. “Aux arbres fruitiers” greffe sur des portes-greffe issus de pépins. Donc, tes arbres seront “standards”, ce qui signifient pas de production avant une dizaine d’années (ils ne s’en cachent pas.) Et puis, niveau prix, c’est pratiquement du simple au double en faveur de “Ancestrale”. Bonne chance dans tes projets! (Excuse nous Larry, de profiter de ton site comme un des réseaux sociaux! 😉 )

  31. […] empêche de multiplier les plantes que vous avez. Il existe d’ailleurs plusieurs méthodes : le bouturage, la division et le marcottage […]

  32. Aurélie Villeneuve dit :

    Bonjour et merci pour cet article très intéressant ! Je me suis essayée à la bouture à l’étouffée et par maladresse en voulant mieux regarder au bout de quelque temps j’ai enlevé sans faire exprès la toute petite feuille qui avait commencé à apparaitre 🙁
    Est-ce que cela n’aura pas de conséquence et que grâce à ce début de racine une autre feuille aura la force d’arriver ailleurs ? Merci d’avance!

    • Tout dépend de la bouture et sa capacité de régénérer ou pas. Il y a peut-être un 2e bourgeon dormant à cet endroit ou encore, un noeud plus bas sur la tige avec un bourgeon dormant. Tout ce que vous pouvez faire est d’attendre pour voir.

  33. dilounette dit :

    Bonjour,
    Pouvez vous me dire svp si je peux faire une bouture de medinilla magnifica svp ? si oui quel type de bouture je dois pratiquer.
    Je vous remercie par avance
    Dyloi

    • Cette plante est produite par bouturage et on peut bien sûr la bouturer à la maison aussi. Utilisez une bouturage de tiges non florifères à l’étouffée et à la chaleur (entre 23 et 30 C). Une hormone d’enracinement sera nécessaire. Et de la patience: il peut falloir 1 à 3 mois pour que la bouture s’enracine.

  34. Louise Binette dit :

    Bonjour, nous devrons bientôt déplacer dans notre cour arrière un févier d’une vingtaine d’années qui nous est très cher, et comme il y a un risque qu’il ne survive pas, j’ai tenté le coup des boutures. Le 25 mars, j’ai coupé une dizaine de petits bouts de branches d’environ 15 cm, ai enrobé la base d’hormone d’enracinement, les ai plantés dans de petits pots en tourbe dans un mélange de perlite et de mousse de sphaigne, et les ai mises à l’étouffée à l’aide de sacs de plastique. Je les aère régulièrement, et très vite, sur la moitié des boutures, j’ai vu apparaître plusieurs petites pousses vertes (genre de petites grappes vert clair) et même des mini-feuilles! Quelle serait donc la prochaine étape? Mettre fin à l’étouffée graduellement? Les transplanter telles quelles, dans leur petit pot en tourbe, dans un pot un peu plus grand rempli de terreau? Combien de temps les garder à l’intérieur? Un an? On m’avait tellement dit que j’avais peu de chance de réussir que je suis prise au dépourvu pour la suite!

    • Cher lecteur / Chère lectrice,
      Je vous remercie pour votre question et pour l’intérêt que vous portez à mon blogue. Mes lecteurs sont très importants pour moi.

      Cependant, à la suite de l’augmentation de la popularité du blogue Le jardinier paresseux, il ne m’est malheureusement plus possible de répondre aux questions qui me sont acheminées par écrit. Il n’y a tout simplement pas suffisamment d’heures dans une journée!

      Je vous invite alors à utiliser l’outil de recherche sur la page du blogue pour voir si un billet passé pourrait répondre à votre interrogation.

      Bon jardinage!

      Larry Hodgson
      Le jardinier paresseux
      Site web: jardinierparesseux.com

  35. Pauline K dit :

    Bonsoir.

    Je teste des boutures de rosiers et arbre à papillon à l’étouffé sous bouteille plastique.

    Je pourrais les laisser dehors cet hiver ou bien les rentrer ? Et quand les mettre en terre ?

    Merci beaucoup pour votre réponse.

    • Si le rosier est un rosier rustique, les boutures enracinées peuvent passer l’hiver dehors. Plantez-les maintenant pour qu’elles s’acclimatent avant l’hiver. Pour les rosiers peu rustiques (hybrides de thé et similaires) et les arbres à papillon, mieux vaut les conserver l’hiver dans une pièce à peine chauffée et les planter en pleine terre au printemps.

      • Pauline K dit :

        Merci pour votre réponse.

        Il s’agit d’un vieux rosier qui doit avoir 100 ans environ mais qui donne des fleurs magnifiques et très odorantes.

        Bonne journée

  36. […] d’abandonner les plants mères quand vous recouvrez la plate-bande. À la place, prenez des boutures de tige. Peu de jardiniers semblent le savoir, mais la majorité des vivaces, des arbustes et des autres […]

  37. Diane dit :

    Merci, je n’aurais jamais pensé que la bouture finirait par faire un bulbe. Wow, très intéressant.

  38. gaëlicious dit :

    Bonjour !
    j’ai mis en pot des boutures de scindapsus epipremnum il y a quelques temps, mais certainement dans un pot trop grand… faut-il les rempoter dans un pot plus petit ?
    Merci d’avance 🙂

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