Peut-on faire enraciner un sapin de Noël?
Peut-on faire enraciner un sapin de Noël?
La question m’a été posé récemment et je dois admettre qu’elle m’avait parue ridicule au début. Pour moi, c’est évident que non… mais alors, j’ai le jardinage dans le sang. Pour moi, certains éléments de l’horticulture sont si évidents que la question ne se pose pas.
Mais le novice en horticulture n’a pas cette expérience. Il voit qu’on fait enraciner des boutures de plantes d’intérieur et que même beaucoup d’arbustes sont produits à partir de boutures. Pourquoi pas un sapin de Noël aussi?
Donc, la question n’est pas du tout ridicule.
Mais la réponse demeure négative: non, on ne peut pas faire enraciner un sapin de Noël… ni une épinette ou un pin ou tout autre conifère qu’on utilise comme arbre de Noël. Abreuver tout un arbre, même s’il s’agit d’un arbre de petite taille comme un sapin de Noël, prend des racines, beaucoup de racines. Quand on coupe cet arbre et qu’on plonge la base de son tronc dans l’eau, il peut continuer de s’abreuver un certain temps, mais à un moment donné, sans racines, il est condamné… et les conifères s’enracinent très lentement.
La preuve en est que des quelques 100 millions de conifères coupés vendus à travers le monde comme sapin de Noël et placés dans autant de maisonnées, aucun ne s’enracine. Pas un!
Mais on peut quand même bouturer des conifères!
S’il est impossible de faire enraciner un arbre de Noël complet, il est toutefois possible de bouturer un rameau de conifère. Sachez toutefois qu’il est tout aussi facile sinon plus de produire un conifère par semences que par bouturage et que c’est d’ailleurs par semences que les fermes de production d’arbres de Noël utilisent habituellement pour produire leurs arbres.
Pour bouturer un conifère, préférez comme plante mère un jeune spécimen de moins de 10 ans (moins de 5 ans est encore mieux). N’utilisez pas un sapin de Noël coupé, déjà stressé par un manque d’eau, mais un conifère enraciné et bien arrosé. La saison varie selon l’espèce, mais habituellement la fin de l’été, l’automne et le début d’hiver (décembre) sont les moments les plus propices pour bouturer un conifère.
Dans le cas des conifères à croissance étagée, soit ceux qui ont un port nettement pyramidal, comme les sapins (Abies spp.), les épinettes (Picea spp.), les araucarias (Araucaria spp.) et la plupart des pins (Pinus spp.), c’est la flèche que vous devriez prélever, soit la tige terminale, car ils ont une dominance apicale très forte et seulement une bouture de flèche donnera un arbre dressé. Toute bouture prise à partir d’une branche secondaire donnera une plante à croissance latérale plutôt que la forme pyramidale que vous souhaitez.
Si vous bouturez un conifère à croissance continue, comme un thuya (Thuja spp.), un genévrier (Juniperus spp.), un faux-cyprès (Chamaecyparis spp.), un if (Taxus spp.), un mélèze (Larix spp.), un cyprès (Cupressus spp.) ou un pruche (Tsuga spp.), vous pouvez toutefois prélever une section de branche secondaire et la bouture produira une nouvelle flèche et donc une croissance dressée.
Prélevez une section de tige d’environ 10 à 12 cm de longueur. Dégagez les deux tiers inférieur de la bouture de feuilles ou d’aiguilles et trempez da base dans une hormone d’enracinement (une hormone #2 conviendra).
Insérez la bouture dans un pot de terreau humide. (Non, pas de boutures dans l’eau, svp!).
Couvrez le contenant d’un dôme ou sac de plastique transparent (culture à l’étouffée) et placez-le à la mi-ombre (à l’extérieur) ou sous un éclairage moyen, comme sous une lampe fluorescente (à l’intérieur). Surveillez l’état du terreau: quand il commence à s’assécher, arrosez.
Quand de nouvelles feuilles paraissent sur la bouture, ou qu’elle résiste quand vous tirez doucement dessus, c’est que la bouture est enracinée. Selon l’espèce et la saison, cela peut prendre aussi peu que 5 semaines ou plus d’un an. Enlevez alors le dôme ou sac peu à peu sur 4 ou 5 jours, puis acclimatez graduellement le jeune plant aux conditions de plein air: quelques jours à l’ombre, quelques jours à la mi-ombre, etc. Enfin, quand il est bien acclimaté, repiquez-le en pleine terre.
À partir de ce moment, votre petit arbre poussera, contre seulement quelques soins de base (arrosage en période de sécheresse, peut-être un peu d’engrais, etc.), lentement mais sûrement pour devenir, à son tour, un superbe arbre de Noël!
N’est-il pas plus facile de multiplier les conifères par marcottage?
C’est une autre possibilité, mais seulement pour les conifères qu’on peut pencher assez pour qu’ils touchent au sol.
Depuis le dernier noel , j ai mon sapin qui a bourgeonné dans le salon. Il a le pied dans l eau. Des petites pousses vertes sont apparues. Est ce que des racines vont sortir ? mystere…
Conservez-le et laissez-moi savoir ce qu’ s’est passé, svp!
Haha! D accord mais ma femme est tannee de le voir dans le salon. Par contre, mes chats sont contents ! Nous allons le deplacer dans le sous sol je crois
Si on bouturait un sapin de noël à une racine mature. Une racine mère née à l’endroit où on la trouve… Une racine en vie déjà dans son milieu et qui appartient à un autre arbre… Une telle hypothèse a probablement déjà été testée?
Oui, et cela ne fonctionne pas pour la vaste majorité des conifères, dont le sapin.
Bonjour, j’ai tout pour bouturer mon sapin nordmann, mais j’ai peur de mal couper la branche. De quelle façon la couper, en pointe ou en talon ?