Les humains auraient sauvé les citrouilles de l’extinction

La citrouille a failli disparaĂ®tre… et c’est l’humain qui l’aurait sauvĂ©e.
En ce jour de l’Halloween, où des citrouilles fantomatiques décorent nos maisons et places publiques, il peut être intéressant de réfléchir sur le fait que les citrouilles – et d’ailleurs toutes les courges – ont failli disparaître de la planète… et que ce serait l’humain que les aurait sauvées.
De grosses bĂŞtes pour manger de gros fruits

Les mastodontes et autres animaux géants étaient les distributeurs originaux des graines de courge.
Les courges et citrouilles appartiennent au genre Cucurbita, un genre limitĂ© au Nouveau Monde. Sous leur forme sauvage, c’était des plantes grimpantes ou rampantes aux fruits de la taille d’une balle de baseball. De rĂ©centes dĂ©couvertes dĂ©montrent que, jusqu’à environ 14 000 ans, ces fruits Ă©taient consommĂ©s par la mĂ©gafaune dans les AmĂ©riques: mastodontes, paresseux terrestres gĂ©ants, gomphothères (une famille Ă©teinte d’ animaux ressemblant Ă des Ă©lĂ©phants), etc., car on trouve leurs graines dans les excrĂ©ments fossilisĂ©s de ces animaux. En mangeant les fruits sans digĂ©rer les graines, la mĂ©gafaune assurait la distribution des graines et la survie des diffĂ©rentes espèces.

Une courge sauvage: trop amère pour être comestible.
Les fruits des courges sauvages avaient une écorce très dure et étaient très riches en cucurbitacines, des composés très amers, même toxiques si ingérées en quantité, ce qui auraient découragé les animaux plus petits de les manger et donc de distribuer les graines. D’ailleurs, même de nos jours, les courges sauvages mûres peuvent tuer les moutons qui osent les ingérer. Curieusement, les éléphants modernes semblent indifférents à l’amertume et la toxicité des cucurbitacines et les consomment et les digèrent sans difficulté. On peut présumer que c’était aussi le cas pour la mégafaune de l’époque.
Donc, grâce aux composés amers qu’ils contenaient, les courges s’assuraient d’une distribution par la mégafaune… et uniquement par la mégafaune.
Quand le distributeur disparaît…
Mais la mégafaune américaine est disparue il y a environ 11 000 à 14 000 ans, sous l’influence des humains, on croît, qui l’auraient chassée à l’extinction. Et les courges aussi ont commencé à disparaître, faute de leurs «distributeurs de graines».
D’ailleurs, la plupart des espèces se sont éteintes à cette époque, bien que certaines se maintiennent encore très minimalement dans les zones de broussailles arides où il y a moins de compétition. Même l’espèce qui a donné nos citrouilles et courgettes modernes, Cucurbita pepo, n’existe plus à l’état sauvage.
Mais il y a 10 000 ans environ, on commence à trouver des restes de courges dans les sites occupés par les humains. La domestication des courges était commencée.

La grande diversité des courges domestiquées vient de la sélection.
Au début, ils les utilisaient surtout pour leur écorce dure: effectivement, évidées, elles pouvaient servir de récipients ou, coupées en lanière, d’outils. Les humains pouvaient toutefois consommer les fruits très jeunes, comme nous utilisons de nos jours les courges d’été, avant que le taux de cucurbitacines n’augmente. Mais peu à peu, des sélections avec moins de cucurbitacines ont été développées et la direction de la domestication a changé: les nouvelles courges furent désormais choisies pour une chaire épaisse, moelleuse et goûteuse ainsi que des graines comestibles. Cela a mené au développement des centaines de variétés de courge déjà utilisées par les Amérindiens à l’arrivée des premiers Européens.
Sauvées!
Et c’est ainsi que l’humain, après avoir mis les courges sur la voie de l’extinction en éliminant la mégafaune, aurait fini par développer une relation symbiotique avec elles et les aurait sauvées de la disparition!
Coool merci de l’info inhabituelle!
DaniPhone
Merci beaucoup pour cet article intéressant. Je vais raconter cette histoire à mes petits enfants qui sont curieux de nature. Merci encore!
Excellent !