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Les galles: bien visibles mais rarement nuisibles

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Galles sous les feuilles d’un chêne.

Il arrive très souvent qu’on remarque une excroissance anormale sur ou sous une feuille, généralement sur le limbe, mais parfois sur le pétiole, ou encore sur une tige. On appelle ces croissances «galles» et elles peuvent être de diverses origines. Elles sont provoquées par des insectes (pucerons, guêpes ou mouches) ou des acariens dits gallicoles, plus rarement des champignons, des nématodes ou des bactéries.

Typiquement, une galle se forme quand le gallicole perce une feuille ou une tige en début de saison et y pond un ou des œufs ainsi qu’une substance qui provoque une croissance anormale des tissus environnants: la galle. Cette excroissance sert d’abri et de nourriture à sa progéniture: les nymphes consomment un peu des tissus de la plante à l’intérieur de la galle. À maturité, les jeunes gallicoles quittent la galle, souvent pour hiverner ailleurs, et voilà qu’au printemps le cycle recommence.

Rarement nécessaire de traiter

Il est important de souligner que ces galles sont presque toujours assez anodines. Même quand elles semblent très nombreuses (et le nombre varie beaucoup d’une année à l’autre: souvent vous en voyez des milliers une année et plus rien pendant une décennie!), elles ne soutirent pas assez de forces de la plante pour vraiment lui nuire. Ainsi, on n’a normalement pas à les traiter, surtout quand il s’agit des galles foliaires (de feuille). Car le traitement, soit retirer une par une chaque feuille atteinte, nuira plus  à la plante que ce les laisser en place.

C’est donc un cas où l’on peut et l’on devrait appliquer la règle des 15 pas: si vous reculez de 15 pas et ne voyez pas le problème, il n’est pas nécessaire d’agir.

Les amateurs d’insecticides seront sûrement déçus d’apprendre les pesticides sont rarement efficaces contre les galles. En effet, une fois que la galle est formée, le gallicole qui la provoque est bien protégé des insecticides, car il est entouré par les tissus de son hôte et les vaporisations ne peuvent pas l’attendre.

Des applications d’un insecticide à juste le bon moment, soit en début de saison quand la femelle pondeuse arrive, pourraient être efficaces, mais comment prévoir cette arrivée quand vous ne savez même pas si la plante sera atteinte une année donnée, les galles étant très sporadiques?

Vous voulez néanmoins réduire leur incidence? S’il s’agit d’espèces qui hivernent sur les branches et qui reviennent effectivement d’année en année (la cécidomyie de l’épinette, par exemple), des traitements d’huile au stade dormant, faits au printemps avant que la croissance du végétal ne commence, pourraient réduire leur nombre, car l’huile étouffera les insectes qu’elle touche.

Galles de tiges

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La galle en artichaut du saule, une galle qui se forme à l’extrémité de la tige, ressemble à un gros bouton floral!

Les galles qui se forment sur les tiges ou à l’extrémité des tiges, comme la galle des rosiers ou la galle en rosette du saule, sont plus dérangeantes, car elles empêchent la tige de se développer normalement. Heureusement qu’elles sont rarement nombreuses. Il suffit alors de les supprimer avec un sécateur quand vous en voyez… si leur présence vous dérange, bien sûr.

À chaque plante sa galle

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Le phytopte de l’érable ne s’attaque qu’aux érables.

Les galles sont généralement très spécifiques: chaque gallicole s’attaque uniquement un genre de plantes, voire à une seule espèce. Ainsi vous n’avez pas à craindre qu’elles s’étendent à toutes vos plantations.

Et que de variétés de formes! Il y a des galles des chênes qui ressemblent à des bonbons, la très mousseuse galle des rosiers, les petites bosses vertes devenant rouge des phytoptes de l’érable, et la liste continue.

Galles des racines

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Galles des racines: peu courantes, mais très nuisibles.

Les galles des racines sont plus nuisibles… et plus sournoises, puisqu’elles sont cachées sous le sol. Elles sont généralement provoquées par des nématodes ou des bactéries et, en général, vous ne vous doutez même pas de leur présence tant que vous n’arrachez la plante, soit parce qu’elle dépérit ou tout simplement parce que c’est la fin de la saison (légumes et annuelles). Comme elles poussent tout autour de la racine et la compriment, réduisant ainsi la circulation de la sève, ces galles peuvent provoquer une croissance réduite ou ralentie, une baisse de la production ou même la mort de la plante.

Encore, traiter une plante atteinte est difficile, voire impossible, mais si vous pratiquez toujours une rotation des cultures sur l’habituel cycle de 4 ans, vous pouvez généralement les éliminer. D’ailleurs, les jardiniers qui font toujours une rotation des cultures rencontrent rarement les galles de racines.

Les galles sont généralement plus une curiosité qu’un problème. Nul besoin donc de paniquer quand vous en découvrez!

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Étiquettes + Galles végétales, Galles des feuilles, Galles des tiges, Traitement des galles, Gallicole


commentaire sur "Les galles: bien visibles mais rarement nuisibles"

  1. Avez vous une photo de la gale du chene? Mon chene d’un quinzaine d’annees a de droles de feulles et ne semble pas etre en bon etat. Merc

  2. Il y a quelques années, la ville de Boucherville a planté deux chênes blancs au parc de la frayere près du petit barage. Ils font partis d’un mosolé
    Rappelant qu’il faut agir contre les drames familiaux. Et plus spécifiquement a pour but de garder en mémoire deux jeunes hommes assassinés par leur père à l’âge de 19 et 21 ans. Or, un des deux est atteint de la gâlle du chêne et l’autre pourtant tout près ne l’est pas du tout. Malheureusement, bien que vous dites que les galles ne sont pas mortelle, allez voir ça au plus vite. Car au rythme où sa détérioration s’effectue dû à l’attaque massive de galles, je doute qu’il survive encore bien longtemps. Selon moi, d’ici moins d’un an, il sera mort.