Les carabes: des amis insoupçonnés
Certains insectes n’inspirent vraiment aucun respect et c’est le cas des pauvres carabes. Ces coléoptères terrestres très courants, habituellement noirs aux reflets métalliques, mais parfois brunâtres, vert métallique ou diverses autres couleurs, sont sans doute les prédateurs le plus efficaces de nos jardins (un adulte peut manger jusqu’à trois fois son poids en limaces par jour!)… et pourtant, on entend rarement parler de ces insectes dans les textes sur les insectes bénéfiques.
D’ailleurs, la plupart de gens les pensent nuisibles et les écrasent, sous le principe général qu’un insecte est nécessairement nuisible. Que c’est regrettable!
Prédateurs terrestres
Habituellement on découvre les carabes en déplaçant des roches ou des plantes ou en retournant le sol, car ils sont essentiellement nocturnes, parcourant nos jardins et montant dans ses plantes et arbustes à la recherche de proies, puis se cachent le jour dans les débris ou sous des objets. Ils se déplacent très rapidement quand on les dérange, se cherchant une nouvelle cachette. Certaines espèces sont capables de voler, mais d’autres ne volent jamais ou encore, très rarement.
La plupart des espèces hivernent dans le sol et dans les déchets su sol et pondent leurs œufs soit à l’automne ou au printemps. En générale, les larves prennent tout un été à grandir, ne devenant adultes qu’au printemps suivant. La durée de vie varie entre 2 et 4 ans, selon les espèces.
Des mangeurs d’invertébrés
Les carabes sont de formidables prédateurs de mollusques et d’insectes. Leur palette comprend les asticots et pupes de mouche, les pucerons (jusqu’à 50 par jour !), les chenilles, les limaces, les escargots, les charançons, les vers blancs, les vers gris, et beaucoup plus encore. Ils semblent beaucoup aimer les insectes qui s’attaquent aux fruitiers et ainsi on a tout raison de vouloir encourager leur présence dans les vergers. Certains sont spécifiques aux chenilles et peuvent en consommer plusieurs centaines au cours de leur vie. C’est vrai qu’ils consomment parfois aussi des invertébrés utiles aussi (vers de terre, notamment) et sont mêmes cannibales sur d’autres carabes, mais ils sont nettement plus bénéfiques qui nuisibles.
Notez que leurs larves aussi sont prédatrices… et aussi gourmandes que leurs parents. On les voit aussi en jardinant.
Il en existe des milliers d’espèces de carabes dans le monde et probablement plus d’une centaine au Canada. L’espèce la plus souvent remarquée est le carabe noir commun (Pterostichus melanarius), importé accidentellement d’Europe dans les années 1920 et maintenant bien implanté dans les sols perturbés (lire «jardins») partout en Amérique du Nord.
Comment les protéger
L’utilisation d’un bon paillis, l’abandon du sarclage et une utilisation judicieuse des insecticides feront beaucoup pour en maintenir une bonne population. Et ne faites pas le ménage de vos jardins à l’automne, car les carabes hivernent au sol dans les déchets végétaux. Encore une belle preuve qu’on a beaucoup à gagner à perturber le moins possible notre propre environnement avec nos méthodes de jardinage.
Depuis toujours, j’observe de magnifiques carabes vert émeraude, chatoyant, qui courent sur les dalles du patio et s’occupent dans les plates bandes, et je ne sais toujours pas leur nom. Ils mesurent à peine un centimètre et et demi. Avez vous une idée?
[…] pondre leurs œufs. Aussi la présence d’insectes prédateurs bénéfiques sous le paillis (les carabes, surtout, sont des voraces prédateurs des chrysomèles) peut aussi expliquer en partie […]