Éviter le brunissement hivernal des conifères

L’épinette naine de l’Alberta (Picea glauca albertiana ‘Conica’) est tellement sujet au brunissement hivernal que le jardinier paresseux évitera de la planter.
Si les conifères brunissent parfois l’hiver, ce n’est pas à cause du froid (la plupart sont très rustiques!), mais généralement parce qu’ils ont manqué d’eau. En effet, comme les conifères gardent leurs aiguilles toute l’année, ils continuent de perdent de l’eau à la transpiration durant tout l’hiver. Heureusement que la plante peut généralement récupérer de ces dommages, car de nouvelles aiguilles repousseront au printemps si les bourgeons ne sont pas touchés, mais il reste qu’il est très déplaisant de voir tant d’aiguilles brunir avant leur temps.
Pour éviter ce problème, arrosez les conifères à l’automne juste avant que le sol ne gèle, car si la plante est gorgée d’eau, il y a moins de risque qu’elle soit brûlée par le vent asséchant. Et arrosez aussi au printemps, au dégel, pour aider les conifères à se régénérer. Il est aussi sage de pailler sol des conifères qui sont très exposés au vent. Cela permet aux racines de continuer d’absorber l’eau plus longtemps à l’automne et ainsi réduire ou prévenir les dommages.

Un simple abri pour le premier hiver.
Notez aussi que les conifères fraîchement plantés sont plus sujets aux dégâts, car leur système racinaire n’est pas encore bien établi. Il peut alors être sage d’entourer ces plants d’une toile pendant leur premier hiver et, bien sûr, de bien les pailler.
Et le sel aussi

Le sel de déglaçage aussi fait bien des dégâts.
Enfin, le embrun salin provenant des sels appliqués sur les rues l’hiver peut aussi brûler les aiguilles des conifères plantés à proximité. D’ailleurs, plus la route est passante, plus les plantes sont touchées, car alors les véhicules lancent haut et loin des gouttelettes d’eau pleines de sel. Or, le sel aussi assèche les aiguilles.

Pins blancs exposés à l’embrun salin près d’une rue passante.
Puisque ce problème revient annuellement, la solution la plus simple est de ne planter que des végétaux résistants au sel près des routes… et d’ailleurs, les conifères en général ne sont pas de bons sujets pour de tels emplacements. Idéalement vous y planterez des végétaux qui seront couverts de neige tout l’hiver, comme les vivaces, les bulbes et les couvre-sols, ou des arbres et arbustes à feuilles caduques qui sont reconnus pour leur résistance à l’embrun salin, comme l’épine-vinette (Berberis thunbergii), le rosier rugueux (Rosa rugosa) ou l’argousier (Hippophae rhamnoides).
Parmi les conifères plus résistants à l’embrun salin, il y a l’épinette blanche (Picea glauca), l’épinette de Colorado bleue (P. pungens), les génévriers (Juniperus spp.), les mélèzes (Laris spp.), le pin des montagnes (Pinus mugo) et le pin d’Autriche (P. nigra). D’autres, comme le pin blanc (P. strobus), les ifs (Taxus spp.) et le célèbre «cèdre», soit le thuya (Thuja occidentalis), sont au contraire très sujets aux dommages.
Les jardiniers forcenés installent toutes sortes de structures pour protéger ces plantes du sel à tous les ans. Le jardinier paresseux (ou sage: c’est la même chose) évite de les planter dans une situation qui ne leur convient pas ou les transplante dans un lieu plus accommodant, soit à au moins 10 m de la rue. La bonne plante au bon endroit, voilà encore et toujours sa devise !
Peut-On sauver un conifère attaqué par la tordeuse du bourgeon de l ‘epinette? Si oui, comment?