Enterrez le point de greffe
On nous offre de plus en plus de plantes greffées (une variété désirable cultivée en la greffant sur une plante sauvage) dans les pépinières: arbres, conifères, rosiers, etc. Souvent ces végétaux sont greffés au pied, c’est-à-dire que la greffe est faite à la base de la plante, près du sol. Normalement on ne plante jamais une plante ligneuse plus profondément qu’elle ne l’était dans son pot d’origine, mais ici cela vaut la peine de faire une exception.
C’est que le point de greffe, cette marque habituellement boursouflée à la base de la plante et qui indique le point de jonction entre le greffon (plante désirable) et le porte-greffe (plante sauvage) demeurera un point faible durant toute la vie de la plante, sujet au gel, aux fractures, aux fêlures, aux infestations d’insectes et de maladies, etc. Cependant, si vous l’enterrez, il y a d’excellentes chances que le greffon puisse «s’affranchir» de son porte-greffe et produise ses propres racines, devenant ainsi autonome, ce qui le met à l’abri de ces problèmes. Il n’est pas nécessaire de l’enfouir beaucoup: un mince 2 à 5 cm suffira.
De plus, recouvrir le point de greffe sous le sol tend à étouffer les drageons qui repoussent si souvent à la base des végétaux greffés.
Une exception
Il y a, paraît-il, une exception à toute règle, et c’est le cas ici. Parfois le porte-greffe n’est pas une variété sauvage, mais une variété sélectionnée spécifiquement pour contrôler la taille éventuelle du greffon. C’est le cas des fruitiers nains et semi-nains. Le porte-greffe utilisé est alors une variété aux racines restreintes, ce qui limite la croissance future de l’arbre, le laissant à une taille naine ou semi-naine. Dans ce cas, le point de greffe est normalement situé non pas presque au niveau du sol, mais à une hauteur de 5 à 10 cm, et il ne faut pas l’enterrer.
Cet article montre que l’auteur n’a absolument pas compris à quoi sert le porte-greffe !
Le porte-greffe « sauvage » sert à donner plus de vigueur à la variété greffé. dans le cas des rosiers, il sert souvent à améliorer leur rusticité. Il ne faut pas enterrer les ponts de greffe!
Ce que vous dites était considéré la norme dans le passé, mais moins maintenant. D’ailleurs, en région froide, dès l’époque de mon père (un rosiériste amateur très sérieux), on préconisait recouvrir le point de greffe. Mais c’est maintenant la norme partout (du moins en Amérique du Nord), même dans les régions froides. Voici quelques exemples: http://paulzimmermanroses.com/care/planting-roses/planting-grafted-container-roses/
http://www.finegardening.com/when-planting-roses-bury-bud-union
Je ne comprends pas ce changement de pratique. Il n’est plus vrai lorsque que le greffon forme ses propres racines, il perd la vigueur que lui donnait le porte-greffe?
La “vigueur” donnée par le porte-greffe est en bonne partie une exagération: on greffe les rosiers surtout pour obtenir des plantes “vendables” plus rapidement, point à la ligne. La “vigueur” vient du fait qu’on greffe une tige d’un an sur un plant de 2 ans, voilà tout. Le rosier lui-même aura autant de vigueur, et souvent plus, sur ses propres racines.
On m’aurait donc menti lorsque j’ai fait mes études en horticulture.
Pas tant ça que vos profs ne savaient probablement pas. L’information est disponible depuis fort longtemps, mais en horticulture, il est difficile de déloger les croyances bien ancrées.
Bonsoir, je suis aussi un adepte des racines d’origine de la plante, souvent c’est bien plus efficace et durable que greffé au final, quand on m’impose une plante greffée, en général, j’enterre le porte-greffe, le point de greffe afin que la plante s’affranchisse, il y a parfois un peu de chlorose si la plante n’aime pas trop mon sol mais souvent elle devient plus volumineuse, se ramifie plus également et résiste mieux aux aléas climatiques.
Sachant que lorsque le semis est possible pour une plante qui restera fidèle, je préfère, c’est encore mieux…
Ceci dit, le porte-greffe peut apporter une adaptation plus facile de la plante pour différents types de sols… donc c’est au cas par cas…
Certains porte-greffe apportent une meilleure rusticité comme chez les agrumes, le Poncirus, le FA5 ou le Citrumelo 4475.
Bonjour à tous, faut-il enterrer ou non le point de greffe dans le cas d’une vigne ? Il s’agit d’un Muscat de Hambourg greffé sur une vigne américaine sensée le protéger du phylloxera: argument de vente ou réel intérêt pour le greffon ?
Bonjour, j’ai de jeunes pommiers en gobelet dont le porte greffe a été enterré.
Ma question est de savoir si cela représente un risque de pourrissement a ce niveau, comme on me l’a dit..info? Intox?
Merci d’avance pour votre réponse