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Quand de bons pesticides font de mauvaises choses

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Un pesticide biologique tuera aussi facilement les abeilles qu’un pesticide synthétique.

Les jardiniers ont tendance à croire que les produits biologiques sont toujours sécuritaires. Après tout, n’est-ce pas que le mot «bio» sonne terre-à-terre et convivial?

Mais lorsqu’on se réfère à des pesticides, organique veut tout simplement dire que le produit a été préparé à partir d’éléments naturels plutôt que synthétiques (lire «chimiques»). Et mère Nature peut n’a pas son égal pour produire des poisons. Pensez à la strychnine et le cyanure, deux poisons particulièrement virulents.

Voilà pourquoi un jardinier intéressé à maintenir un environnement sain dans sa cour ne devrait pas pulvériser des pesticides – mêmes biologiques – sans discernement. Si le produit est un pesticide (donc, si elle tue des parasites), il causera sans doute des dommages à l’environnement, au moins à un certain degré. La roténone (un pesticide biologique), par exemple, peut tuer aussi facilement les insectes bénéfiques ou inoffensifs comme les coccinelles, les abeilles et les papillons monarques que l’Imidan (un synthétique).

Une utilisation plus sécuritaire des pesticides

Voici quelques conseils pour traiter les insectes nuisibles tout en causant le moins de perturbation possible à l’environnement.

  1. Utilisez le produit le moins toxique possible dans les circonstances. Vous pouvez cueillir les chenilles manuellement quand elles ne sont pas nombreuses… et vous seriez étonné de voir avec quelle facilité une forte pulvérisation à l’eau claire peut chasser certains insectes ravageurs de leur hôte. Les savons insecticides et les huiles horticoles aussi sont des pesticides biologiques relativement anodins (ils ne sont pas des poisons, mais tuent en inhibant la respiration des insectes): il suffit de ne pas les pulvériser directement sur les insectes non-ciblés, voilà tout.
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    Une couverture flottante empêche les insectes volants d’atteindre leur hôte.

    Utilisez des pièges ou des barrières pour empêcher les parasites d’atteindre vos plantes en premier lieu: une canette enfoncée autour d’un plant peut éloigner les vers gris, couvrir une culture d’une couverture flottante permettra d’éviter que de les ravageurs volants puissent l’atteindre, etc.

  3. Lisez l’étiquette chaque fois que vous utilisez un pesticide: il peut comprendre des précautions spéciales sur son utilisation sécuritaire que vous devriez mettre en application.
  4. Traiter seulement la plante qui a le problème, pas toutes les plantes du secteur.
  5. Si possible, ne pulvérisez pas des pesticides sur les plantes en fleurs, comme ils vont probablement être visitées par des insectes pollinisateurs bénéfiques.
  6. Si vous devez absolument traiter une plante en fleurs, essayez d’appliquer le pesticide lorsque les pollinisateurs ne sont pas présents: tôt le matin, par exemple, ou en début de soirée.
  7. Évitez les pulvérisations par journée venteuse, car le produit risque de s’étendre à d’autres végétaux.
  8. Évitez les pulvérisations lorsqu’on annonce de la pluie: non seulement le produit risque-t-il d’être délaver de la plante à traiter et donc de ne pas être efficace, mais son ruissellement peut nuire aux insectes du sol ou même polluer les cours d’eau.
  9. Et – probablement le meilleur conseil de tous – lorsque cela est possible, choisissez des plantes qui sont naturellement résistantes aux parasites. Si elles n’attirent pas de prédateurs, vous n’aurez pas besoin de les traiter!

Étiquettes + Utilisation sécuritaire des pesticides, Protection des pollinisateurs contre les insecticides, Protection des abeilles contre les pesticides, Protéger les pollinisateurs contre les pesticides, Protection des insectes bénéfiques


commentaire sur "Quand de bons pesticides font de mauvaises choses"

  1. Excellent article. J’ai écrit un article sur mon blogue qui montre que les avantages du bio sont à nuancer.

  2. Altair Descentis dit :

    >Bonjour/Bonsoir

    Mes framboisiers sont atteint du ver des framboises (Parasite: Byturus tomentosus) je voudrais pulvériser avec du rothénone mais je ne veux pas faire de mal aux abeilles et autres butineurs qui sont utile au jardin. Que faire? Si je pulvérise le soir lorsque les butineurs ne sont plus actif cela les épargnera?

    Ces parasites me rendent fou, ils détruisent ce petit plaisir gourmand que sont les framboises, je veux m’en débarrasser pour de bon.

    Merci.

    • C’est plutôt tôt le matin qu’il vaut mixe traiter. Il y encore des pollinsateurs présents le soir (papillons nocturnes), mais tôt le matin les insectes diurnes ne sont pas encore réveillés.

  3. […] pas que si vous traitez toutes vos plantes avec un insecticide, il est presque certain que vous allez atteindre aussi des insectes bénéfiques. Au minimum, faites vos vaporisations tôt le matin quand les pollinisateurs ne sont pas encore […]

  4. Geny dit :

    J’ai déjà songé à me fabriquer mon propre insecticide à partir de feuille de tabac, j’en avais même déjà acheté les semences, mais j’ai lu à quel point cela pouvait être toxique et j’ai vite changé d’avis. Maintenant je songe au décoction de tanaisie, de feuille de rhubarbe ou au purin d’ortie, ce dernier qui en plus d’avoir un effet insecticide, sert aussi fertilisant. Je me demandais si ces décoctions étaient toxique pour les humais et pour les insectes pollinisateurs. L’an dernier j’ai utiliser une décoction d’ail contre les vers de la framboise et l’invasion a été beaucoup moins grande.

    • L’ail est le moins nuisible aux abeilles, car c’est plutôt un répulsif et ne tue pas les insectes. Les autres sont toxiques aux abeilles. Il faut porter des vêtements de sécurité en les appliquant car ils sont toxiques pour les humains aussi.

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